LES COLONIES FRANCAISES
      N°23 Grande Comore, Mohéli, Anjouan


 
     
  COLLECTIVITE TERRITORIALE  
     
 

 

LES COMORES

 

Mayotte

La Grande Comore

Mohéli

Anjouan



 

 

 
     
 
La Grande Comore
     
     

Rappel historique entre 1890 et 1970.

 

Cet archipel de l’océan Indien est composé de quatre îles : la Grande Comore, Mohéli, Anjouan et Mayotte. Les Français y sont présents depuis 1843.

 

Un accord intervient entre grandes puissances en 1890 rattachant ces îles à la France. En 1908, elles sont rattachées juridiquement à Madagascar. Le lien culturel de l’ensemble est l’Islam sunnite.

 

En 1946, ces îles sont détachées de Madagascar et représentées au parlement français. Une assemblée territoriale existe depuis 1952. Un régime d’autonomie interne est institué en 1961, élargi en 1968.

 

L’indépendance est proclamée en 1975. Mayotte l’ayant refusée, reste dans la République française, avec le statut particulier de collectivité territoriale.

     
1886-1891    
     

Les premiers documents écrits en arabe datent environ de l'année 1500. La Grande Comore se composait de nombreux sultanats comme ceux de : Bambao, Itsandra, Mitsamiouli, Bajini, Hambu, Washili, Hamahame, Mbude, Hamamvu, Mbaku, La Dombe.

 

Les Sultans étaient appelés Mfaume (prononcé M'faoumé, au pluriel : Wafaume). Cette période est dite des sultans batailleurs

 

La Grande Comore n'a été unifiée qu'à partir de 1886 sous le règne du Sultan Said Ali bin Said Omar par le traité de Bambao. Le 24 juin 1886, le Sultan accepte de passer sous protectorat Français (Il fut par suite exilé dès le 19 septembre 1893 à Diégo-Suarez, ville du nord de Madagascar, puis à la Réunion à partir de 1897).

     

Durant le protectorat, le pouvoir aux Comores est exercé par les Résidents subordonnés aux gouverneurs de Mayotte. Le premier d'entre eux, Léon Humblot, botaniste, est l'homme le plus puissant de l'île. Dix ans après en 1897, les autorités françaises le destitue pour mettre fin à ses abus. Limogeage qui ne lui enlève guère de sa puissance : il reste le plus gros colon de l'archipel, puisqu'il possède les deux-tiers du territoire sur lequel sont employés de nombreux comoriens.

 

A partir de 1911, l'île est annexée par la France (annexion ratifiée le 23 février 1914). Les Comores dépendent alors administrativement de Madagascar

 

En 1946, les îles forment pour la première fois de leur histoire une entité administrative unie et reconnue (TOM) indépendante de Madagascar.

 

Le 6 juillet 1975, la Grande Comore est de nouveau indépendante au sein de la République Fédérale Islamique des Comores

 

Le 7 avril 2002, elle forme avec Anjouan et Mohéli, l'Union des Comores, union dans laquelle les îles bénéficient d'une très large autonomie

 

 

 Femme de La Grande Comore

     
ANJOUAN    

 

   
     

Aux environs de 1500 est fondé le sultanat de Ndzuwani, qui englobe toute l'île.

L'île devient protectorat français en 1886.

 

En 1891, une révolution des paysans pauvres et des esclaves menace très sérieusement la domination de la France sur l’île, les Français l'évacuent avant de la reconquérir au prix d’une expédition militaire.

Le 25 juillet 1912, les îles de l'archipel des Comores, dont fait partie Anjouan, sont rattachées à la colonie de Madagascar sous le nom de colonie de Mayotte et dépendances. L'archipel des Comores devient une colonie autonome en 1946, puis un territoire d'outre-mer (TOM) en 1958.

 

Aux environs de 1500 est fondé le sultanat de Ndzuwani, qui englobe toute l'île. L'île devient protectorat français en 1886.

 

Par le référendum du 22 décembre 1974, Anjouan choisit l'indépendance vis-à-vis de la France ( au contraire de Mayotte ) et son intégration dans la nouvelle République fédérale islamique des Comores (RFIC). En 1974, les Anjouanais se prononcent à 99,5 % contre le maintien du statut de TOM de la République française (soit 42 voix pour le maintien).

 

Depuis l'indépendance, l'archipel subit de nombreux troubles et ne parvient pas à trouver le chemin de la démocratie. Il fait l'objet de coups d'État violents et de prises de main expéditives, soutenus occasionnellement par des mercenaires comme le Français Bob Denard, ultérieurement arrêté et condamné par la France.

 

 

En 1997, Anjouan et Mohéli proclament unilatéralement leur indépendance de la RFI des Comores. Cette tentative de sécession entraîne un embargo mené par la RFIC et l'OUA (qui s'avère par la suite dramatique pour la population).

 

Dans la foulée, l'île demande aussi son rattachement politique à la France. Ainsi, le drapeau tricolore est hissé et la Marseillaise chantée

 

La France, par l'intermédiaire de Jacques Chirac, ne tient pas compte de cette revendication. On peut citer comme explications le fait que la France ne souhaite pas refroidir ses relations avec la RFIC ou l'OUA, et ne veut pas non plus d'une situation comparable à celle de Mayotte sous perfusion financière (pour anecdote, en France, le Front national se prononce alors pour la réintégration de l'île à la métropole).

 

Le pouvoir sur l'île passe aux mains d'un triumvirat présidé par le foundi (« le maître ») Abdallah Ibrahim, non francophone, âgé de 80 ans, Said Abeid Abdérémane, coordinateur national, et Mohamed Bacar.

 

Le pouvoir central cherche alors à retrouver son autorité par la force mais échoue, militairement et politiquement. Quand le président Mohamed Taki Abdulkarim de la RFIC décède, la fédération reste dans un vide constitutionnel impropre à toute réconciliation.

 

Alors qu'en 1998, sous l'égide de l'OUA, Mohéli accepte de nouveau l'autorité de Moroni, Anjouan refuse toujours. En 1999, Abdallah Ibrahim, résigné, confie le pouvoir à Abeid, le Coordinateur national. Le 9 août 2001, Abeid est écarté par un coup d'État de la gendarmerie au profit de Bacar.

 

Bacar entame alors un long processus politique de réconciliation avec Azali Assoumani après la prise de pouvoir de celui-ci en Grande Comore afin de créer une nouvelle entité, l'Union des Comores, où les îles bénéficient d'une très large autonomie. Bacar échappera à plusieurs coups d'État dont un mené par Abeid.

 

 

   

Chaque année de nombreux Comoriens d'Anjouan et Mohéli tentent, dans une certaine indifférence internationale, de rejoindre Mayotte dans des embarcations de fortune, les kwassa-kwassa, ce qui entraine au passage la mort de nombreux naufragés — 100 à 200 chaque année. On peut expliquer ce changement d'opinion des Comoriens par la grande misère que traverse leurs îles et par la situation enviée de la petite voisine mahoraise.

 

De son côté, Mayotte accueille malgré tout les exilés, même si elle voit sa population croître très rapidement. La population de Mayotte (190 000 habitants fin 2007) est composée de 30 % de réfugiés en provenance d'Anjouan. Cette situation pose de graves problèmes démographiques et sociaux mettant en jeu l'avenir et la stabilité économique de l'île où le contrôle des naissances se heurte aux tabous d'une population très majoritairement musulmane.

 

Aussi, la France souhaite le rétablissement de la paix civile à Anjouan, afin de faciliter le retour rapide des exilés L'Union des Comores reste encore fragile, mais aussi bien la France, que l'Union africaine et les populations de Mayotte et Anjouan espèrent une normalisation de la situation.

 

Des soldats fidèles à Mohamed Bacar ont pris le contrôle de la capitale d'Anjouan en mai 2007. Bacar, qui était devenu pour la première fois président d'Anjouan en 2002, cherche à obtenir l'indépendance de l'île.

 

Le 10 juin 2007, Mohamed Bacar est réélu au premier tour de l'élection à la présidence de l'île d'Anjouan. Le gouvernement de l'Union des Comores, qui avait ordonné le report, estime que le scrutin s'est tenu dans l'« illégalité totale » et l'élection n'est pas reconnue par l'Union africaine (UA). Seule l'Afrique du Sud intervient diplomatiquement pour prévenir une intervention militaire de l'UA. Après l'annonce le 31 janvier 2008 du président de l'Union de son intention d'intervenir « incessamment pour restaurer l'intégrité de l'État comorien », le colonel Bacar repousse le 28 février 2008 les propositions de médiation internationale d'exil ou reddition.

 

En mars 2008, les préparatifs pour une intervention militaire de l'armée nationale de développement appuyés par les forces de plusieurs nations de l'Union africaine (Soudan, Tanzanie, Libye, Sénégal) et l'aide logistique de la France sont en cours Le 15 mars, la première opération a eu lieu  avec l'aide logistique de l'armée française  et un bilan, non confirmé depuis, annonce plusieurs dizaines de tués dans la rebellion

 
     

Le 23 mars 2008, le président des Comores annonce avoir autorisé l'armée du pays, appuyée par l'Union africaine, à lancer un assaut contre l'île d'Anjouan. « Hier soir, j'ai donné l'ordre à l'armée nationale de se joindre aux forces de l'Union africaine pour rétablir la légalité républicaine à Anjouan », a déclaré Ahmed Abdallah Sambi dans un discours retransmis en direct. « Dans les heures ou les jours qui viennent, Anjouan sera libéré par la force ou, j'ose l'espérer, les rebelles se rendront afin d'éviter un affrontement. ». Le débarquement a lieu le 25 mars 2008 ; la capitale tombe dans la journée et le colonel Bacar prend la fuite. Arrivé avec quelques soldats sur l'île de Mayotte, il demande l'asile politique à la France, qui ayant étudié le dossier, rejette sa demande en décembre; il obtient finalement l'asile politique au Bénin. Un an près le conflit, 57 militaires anjouanais étaient encore détenus sans procès à la prison de Kandani.


     
MOHELI    
     
     

On estime que le premier établissement de migrants venant de Madagascar a eu lieu au IXe siècle. Mohéli s'est trouvée soumise au sultanat d'Anjouan jusqu'en 1830. Cette année-là, des migrants de Madagascar conduits par Ramanetaka, qui plus tard changea son nom en Abderemane, prirent l'île et établirent le sultanat de Mohéli. En 1886, la France y établit un protectorat. En 1909, suite à une rocambolesque histoire d'amour, la France annexe l'île et supprime le sultanat en 1912.

 

En 1975, Mohéli, les îles d'Anjouan et de la Grande Comore créent la République des Comores, à la suite de la proclamation unilatérale de l'indépendance par Ahmed Abdallah Abderemane, chassé du pouvoir trois semaines plus tard par Ali Soilih (1975-1978). À son retour au pouvoir, Ahmed Abdallah instaure la République fédérale islamique des Comores (RFIC) en 1978, avec l'aide de mercenaires français. Le pouvoir politique de la RFI des Comores est alors situé en Grande Comore et l'administration est gérée par une majorité d'Anjouanais, immigrés là-bas. Cet état de fait mécontente les Mohéliens qui, à plusieurs reprises, manifestent et demandent leur rattachement à la France.

 

Mais ce n'est que le 11 août 1997, lorsque Mohéli rejoint Anjouan, qui avait proclamé son indépendance une semaine plus tôt, que celle-ci obtient une indépendance de fait. Said Mohamed Saifou devient président et Soidri Ahmed premier ministre. Après négociation, Mohéli rejoint cependant la RFI des Comores en 1998. Depuis lors, les dirigeants de Mohéli essaient de rapprocher les points de vue entre Anjouan et la Grande Comore.

 

En décembre 2001, un commando de 13 mercenaires fut défait à par l'armée nationale de développement avec un seul blessé dans ces rangs.

 

En 2002, Mohéli ratifie le traité de la nouvelle constitution de l'Union des Comores, qui laisse une plus grande place à l'autonomie des îles. Est alors élu président Said Mohamed Fazul. Ses partisans ont gagné la majorité des sièges dans la délégation mohélienne au parlement pour les élections législatives de 2004