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Cherbourg Casino et jardin. CPA collection LPM 1900 | ||||||||
TEXTE ISSU DE WIKIMANCHE
Cette dépendance de plusieurs siècles aux grandes décisions des pouvoirs publics et à l’industrie nucléaire provoque une profonde crise économique avec la fin de la Guerre froide. En 1992, le plan Joxe porte un coup grave à l’identité navale cherbourgeoise en imposant une réduction drastique des effectifs de l’Arsenal, accompagnée du transfert des 500 marins de la Flottille du Nord (FLONOR) vers Brest. Dès lors, le poids de l’armée ne cesse de diminuer, avec le départ de l’école d’administration de la Marine pour Toulon et la fermeture de l’hôpital maritime qui représentait 250 emplois. Les années 1990 voient également les autres piliers de l’économie cherbourgeoise vaciller, avec la fermeture d’UIE et de Burty, les plans sociaux de Socoval et d’Alcatel, la restructuration des CMN et la fin des contrats de retraitement de COGEMA. | ||||||||
Dès 1971, une communauté urbaine a été mise en place. Peu à peu, l’idée d’un « Grand Cherbourg » émerge, consistant à fusionner les six villes de la communauté urbaine de Cherbourg pour n'en faire qu’une seule. Le 7 novembre 1999, un référendum est organisé auprès des 55 000 électeurs de ces six communes. Seules deux communes votent majoritairement « oui » : Cherbourg avec 83,72 % et Octeville avec 55,88 %. Le 15 novembre 1999, les conseils municipaux des deux communes confirment le vote, aboutissant le 1er mars 2000 à la fusion effective. | ||||||||
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La crise révèle une trop forte dépendance à la commande publique, et une faible diversité et de dynamisme de l’économie locale.
L’agglomération tente de trouver un second souffle à partir de la fin des années 1980. Un pôle universitaire et technologique est mis en place avec la création de l’INTECHMER, l’IUT Cherbourg-Manche, une école d’ingénieurs et une antenne de l’Université de Caen. A-près un rapide développement dans la première moitié des années 1990, le site universitaire connaît aujourd'hui de nouvelles extensions, avec l’édification de nombreux équi-pements sur le campus (comme une bibliothèque universitaire et des bâtiments et installations à vocation sportive) confortant la position de Cherbourg comme second pôle universitaire de Basse-Normandie. Sous l’impulsion de Bernard Cazeneuve et Bernard Cauvin , Cherbourg se forge également une identité touristique autour de la mer. La dernière gare transatlantique du monde, au style Art déco, a été réhabilitée pour accueillir la Cité de la Mer, musée sur l’étude océanographique ouvert en avril 2002, pour la visite du Redoutable, avec un aquarium géant. La partie longeant le quai est quant à elle dédiée à la réception des navires de croisières, permettant d’accueillir une vingtaine de paquebots par an, parmi lesquels le démesuré Queen Mary 2, qui a fait de Cherbourg son port d’escale continentale à partir d’avril 2004. La Cité de la Mer a été complétée par l’accueil régulier de manifestations sportives, comme la Solitaire du Figaro et la Tall Ships' Race, et prochainement la Sol’Océane. Cette spécialisation dans la plaisance trouve un écho économique à travers une cinquantaine d’entreprises (les chantiers navals JMV Industries, Ican et Allures Yachting) et 800 emplois dans le Nord-Cotentin. Le port, en grande difficul-té depuis une décennie, tente de trouver de nouvelles perspectives, en cohérence avec le port d'Ouistreham, au sein d’un même syndicat mixte piloté par le conseil régional.
Pour autant, l’économie reste fragile, avec une industrie de l’armement cyclique, de moins en moins de bateaux de pêche, un port de commerce déficitaire. L’agglomération fait donc face à l’un des taux de chômage les plus élevés de la région, et à la fuite de sa jeune population active. Pour tenter de contrer le départ de la population vers les communes périphériques, la municipalité a lancé à partir de 2002 un plan de renouvellement urbain nommé « Entre terre et mer », avec l’aménagement du quartier des Bassins, la destruction de sept immeubles parmi les plus anciens (quartier de l’Amont Quentin), et la réhabilitation de 1 000 logements. L’objectif du maire Bernard Cazeneuve est de mieux homogénéiser le territoire de la ville nouvellement fusionnée. Cette opération mêlant sur deux tiers du territoire l’habitat (par la rénovation de l’habitat social et la construction de nouveaux logements), le commerce (avec le développement du quartier des bassins autour d’un nouveau centre commercial « Les Éleis »), le tourisme (via l’installation d’un casino-hôtel trois étoiles), et la culture (à travers l’ouverture d’un pôle dédié à la photographie, près de l’école des Beaux-Arts), doit permettre de redynamiser l’économie cherbourgeoise et de rendre la ville plus attractive.
Parallèlement, après la fermeture du centre de Sangatte, Cherbourg – comme plusieurs autres ports de la Manche et de la Mer du Nord doit faire face à l’arrivée de clandestins, irakiens et iraniens pour la plupart, qui tentent de passer illégalement au Royaume-Uni, ce qui engendre des tensions avec les usagers du port et des problèmes sanitaires et économiques. | ||||||||
Cherbourg – Le marché sur la place Divette début 1900. Collection CPA LPM 1900 | ||||||||