SAINT DENIS LE VETU CC 49.9 du canton de Cerisy La Salle |
NOTICE HISTORIQUE SUR SAINT DENIS LE VETU 23/40 |
Une paroisse Normande Par l' Abbé E. Quinette Paru en 1889
3° L'époque d'un triple patronage 19/25
QUATRIÈME PÉRIODE (1657 à 1738) 9/13 |
II - Me JEAN DENYS CURÉ (1693 à 1732) 1/4 |
Au commencement de la cure de Me Jean Denys, en 1693, on signale pour la première fois l'exis-tence d'un bureau de bienfaisance à Saint-Denis-le-Vêtu. On voit figurer sur la liste des souscrip-teurs l'abbé de Blanchelande, pour la somme de 100 livres, Mre Mortaing, seigneur et patron hono-raire de la paroisse, pour la somme de 40 livres, et M. Hénault, avocat au Parlement de Paris, pour la somme de 80 livres. La somme totale des souscriptions s'élevait à 913 livres.
Me Louis Briault disait en 1672, dans sa supplique adressée aux seigneurs du Parlement de Rouen, que la paroisse de Saint-Denis-le-Vêtu était remplie de pauvres ; mais on ignore si à cette époque existait déjà un bureau de bienfaisance ; on serait tenté de croire qu'il n'y en avait pas en-core ; car Me Louis Briault semble insinuer, dans cette supplique, que la charge des pauvres re-tombait en grande partie sur lui. Ce serait donc Me Jean Denys qui le premier aurait établi un bu-reau de bienfaisance fonctionnant par mode de souscriptions volontaires. C'est là une oeuvre ex-cellente qui aurait suffi à donner à sa cure un cachet de bienfaisance et de distinction. Cette oeuvre ne fut pas la seule qu'accomplit ce jeune prêtre d'une activité remarquable.
Dès les premières années de son administration, Me Jean Denys songea à faire des travaux à l'é-glise et au cimetière. Il fit placer un lambris sur les deux autels de la Sainte-Vierge et de saint Sé-bastien, et entourer ces autels de balustrades, afin « d'éviter et d'empêcher l'indécence des peu-ples qui s'y accoudent et s'endorment. » Il fit démolir deux petits murs qui étaient au pied des mu-railles de la tour, tourner et placer les deux petits autels de la Sainte-Vierge et de saint Sébastien dans les angles des deux piliers de cette tour, « afin de dégager le grand autel que ne pouvaient voir la plupart des personnes placées dans la nef. »
Quelque temps après, Eustache de la Vente, célèbre peintre de Vire, lui fait un tableau de saint
Sébastien, que l'on ne possède plus malheureusement à Saint-Denis. A la même époque, Me Jean Denys fait démolir le Jubé ou vieux pupître suspendu sur la grande porte de l'église [71] ; il le remplace par une chaire qu'il fait construire au haut de la nef, du côté de l'Evangile. Il achète beau-coup d'ornements et de linges sacrés.
Quant à ses revenus temporels, il s'en occupa comme son prédécesseur.
Le 20 septembre 1697, il afferma ses dîmes à Pierre Thélot et à Jean Fauchon, de la paroisse de Saint-Denisle- Vêtu. Il jouissait non seulement de ses dîmes novales, mais encore des dîmes de l'abbaye de Blanchelande dans les paroisses de Saint-Denis-le-Vêtu et de Saint-Pierre-de-Cou-tances, moyennant 600 livres payées à l'abbé commendataire Mre François Le Vasseur de Coi-gnée.
En 1702, cet abbé ne se contentait pas d'affermer ses dîmes à Me Jean Denys, mais encore il les lui baillait en fief durant sa vie ; de cette manière, il croyait éviter tout procès.
Me Jean Denys faisait récolter ses dîmes, surtout ses dîmes de sarrasin, par plusieurs personnes de la paroisse. Le 15 octobre 1712, il avait envoyé pour récolter et battre les sarrasins auxquels il avait droit, Charles et Louis Lehaut. Ceux-ci entrèrent ce jour-là dans deux pièces de terre situées au village de Bourgneuf, desquelles jouissaient Adrien, Nicolas, Louis et Charles Lefèvre. Ces personnes battaient alors leur sarrasin dans ces pièces.
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NOTES | [71] C'est de là qu'on faisait les annonces. |
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NOTICE HISTORIQUE SUR SAINT DENIS LE VETU 24/40 |
Une paroisse Normande Par l' Abbé E. Quinette Paru en 1889
3° L'époque d'un triple patronage 20/25
QUATRIÈME PÉRIODE (1657 à 1738) 10/13 |
II - Me JEAN DENYS CURÉ (1693 à 1732) 2/4 |
Dès qu'elles aperçurent Louis et Charles Lehaut avec un mulet à-demi chargé de sarrasin qui venait d'être dîmé et battu ailleurs, les sieurs Lefèvre parièrent avec Françoise Cornet qu'un sieur Adrien Girot, qui leur aidait, comme elle, à récolter leur sarrasin, battrait bien ces deux petits b..., et les ferait sortir des deux pièces de terre ; et comme Françoise Cornet gageait le contraire, les sieurs Lefèvre excitèrent et firent courir Adrien Girot contre les sieurs Lehaut, qui abandonnèrent leur mulet et s'enfuirent.
Mais Charles Lehaut n'ayant pu passer le fossé assez promptement, Girot, excité par les sieurs Lefèvre qui lui criaient : « Courage, du coeur, » porta de toute la force de son fléau, sur la tête de Charles Lehaut, un coup qui le renversa par terre en le blessant grièvement. A cette vue, les sieurs Lefèvre accoururent et mirent de la menue paille de sarrasin sur la blessure et lui lièrent la tête avec un petit mouchoir. Françoise Cornet, épouvantée par cette blessure, jura qu'elle ne ferait plus de gageures pareilles.
Sur ces entrefaites, arrivait un sieur Pierre Fouchard, conducteur de la batterie de sarrasin dîmé ; il reprocha vivement aux sieurs Lefèvre d'avoir maltraité Charles Le-haut, et par ce moyen empêché de dîmer le sarrasin qu'ils avaient battu sans avertir le curé ou ses préposés. Louis Lefèvre, un des fils d'Adrien, le prit par le bras et lui dit :
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« Vieux b..., j'ai mis ta dîme sur l'autre sillon, proche les raies. » |
Le curé de Saint-Denis fit panser et soigner Charles Lehaut, puis supplia le Tribunal de Coutances de poursuivre les délinquants, disant que de telles voies de fait ne doivent pas être permises, ni autorisées ; qu'elles tendent à le priver de la récolte de la dîme et l'empêchent de trouver des gens pour la faire. Cependant, le 17 octobre, Adrien Lefèvre lui donna 25 livres pour médicaments, frais et dommages-intérêts ; à la prière de Mre Le Conte d'Ymouville, Me Jean Denys se contenta de cette compensation, et l'affaire en demeura là [72].
Par cet exemple, on voit que le temps de l'indifférence religieuse et de l'impiété se dessine de plus en plus.L'ancien régime des dîmes, qui remonte pourtant au berceau du Christianisme, n'est pas loin de sombrer et de faire place à un autre système. Heureusement le Concordat de 1801, pour le bien de la religion catholique, a rétabli en France un ordre équitable. Au moins faudrait-il appliquer loya-lement ce Concordat.
Me Jean Denys n'eut pas autant d'ennuis et de luttes à supporter que son prédécesseur. Néan-moins, en 1723, il eut un procès à soutenir à l'occasion des dîmes novales des terres défrichées, depuis 1678, dans le trait de l'abbaye de Blanchelande ; on les lui avait indûment enlevées.
Ce n'était plus Mre Levasseur de Coignée qui était abbé de Blanchelande. Il avait été remplacé par Mre Gilles Raguet, docteur en théologie. Cet abbé avait comme fermiers de ses dîmes, à St-Denis-le-Vêtu, Nicolas Simonne et Pierre Lecapelain ; ceux-ci voulurent troubler Me Jean Denys dans la perception de ses dîmes novales sur les terres défrichées depuis 1678. Le curé, en ayant appelé aux juges de Coutances, en reçut gain de cause.
En 1726, l'abbé commendataire de Blanchelande, Mre Gilles Raguet, fut remplacé par Mre Pierre-Paul de Lormande. Le curé de Saint-Denis connut la nomination de ce dernier par un vieil ami d'enfance, Mre Counires, haut personnage qui avait des relations avec la Cour de Versailles.
Voici ce qu'à cette occasion lui écrit cet ami. La lettre est intéressante à cause d'une réflexion sur certains ministres de Louis XV :
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« Il a fallu, dit-il, aller à Versailles, mon cher monsieur, pour apprendre que Mr Raguet a remis l'abbaye de Blanchelande au roi et que le roi en a disposé en faveur de Mr l'abbé de Lormande, qui avait fait des leçons de latin aux princesses, filles de Monsieur le Duc d'Orléans [73]. Je ne sais si vous ferez beaucoup mieux avec celui-ci qu'avec l'autre. En tout cas, comme je le connais un peu, si vous avez quelque commission à me donner auprès de lui, je m'en acquitterai avec exactitude et avec plaisir. Nous sommes ici fort inquiets de ce que nous allons devenir sous le nouveau ministre (cardinal de Fleury) qui, avec beaucoup de talents, n'a certainement pas ceux de son prédécesseur (duc de Bourbon). » |
Mr de Lormande, représenté par Mr André, curé de Magneville (Bricquebec), fit à Me Jean Denys un procès concernant les dîmes novales. A l'occasion de ce procès, voici ce qu'écrit encore à Mr le curé de St-Denis son ami Counires, le 20 avril 1728 :
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« Je crois, mon cher monsieur, que vous touchez au moment de voir finir vos contestations sur les novales de votre paroisse. Mr André, à qui Mr l'abbé de Lormande a donné les pouvoirs, doit se rendre le 25 du présent mois, à St-Denis, pour examiner le fond de cette affaire qui aurait été terminée, il y a un mois, s'il n'était pas tombé malade. A l'égard de Mr l'abbé de Lormande, c'est l'homme du monde qui hait le plus tout ce qui s'appelle procès, et je le trouvai, il n'y a encore que deux jours, porté à tout bon et convenable accommodement.S'il survient encore quelque difficulté que vous ne puissiez pas lever avec Mr André, faites-m'en part, et j'agirai ici en bon et fidèle commissionnaire.
A dieu, mon cher et bien-aimé compatriote. Je vous embrasse tous deux, oncle et neveu [74], et suis de tout coeur, avec l'attachement le plus tendre et le plus constant, mais sans compliments, votre très humble et très obéissant serviteur. COUNIRES. »
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NOTES | [72] Archives paroissiales [73] C'est Philippe II, le Régent ; il eut un fils, Louis d'Orléans, et cinq filles, parmi lesquelles on remarque la duchesse de Berry. [74] Me Jean Denys et son neveu, avocat à Coutances |
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NOTICE HISTORIQUE SUR SAINT DENIS LE VETU 25/40 |
Une paroisse Normande Par l' Abbé E. Quinette Paru en 1889
3° L'époque d'un triple patronage 21/25
QUATRIÈME PÉRIODE (1657 à 1738) 11/13 |
II - Me JEAN DENYS CURÉ (1693 à 1732) 3/4 |
On ignore comment se termina ce procès pendant entre Me Jean Denys et Mr de Lormande ; il est à croire que les droits du curé furent sauvegardés et que l'abbé commendataire fut obligé de les respecter.
Me Jean Denys ne s'occupait pas seulement des affaires du temps ; il avait une foi vive et une grande espérance dans les récompenses éternelles : sachant que le ciel n'est ouvert qu'aux âmes purifiées de toute souillure, il songea que les suffrages pour les morts sont souvent nécessaires aux âmes qui ont quitté ce monde ; il pensa d'abord à la sienne et à celles de ses parents ; aussi fit-il, en 1716, une fondation dans l'église de St- Denis-le-Vêtu ; elle consistait en une rente de 25 livres donnée à la cure et au trésor de l'église, à charge de célébrer à perpétuité six services pendant les six derniers mois de l'année, à partir de juillet inclusivement, les mardis de la première se-maine de chacun d'eux ; la fabrique et la cure étaient chargées également d'acquitter deux messes basses, l'une la veille, l'autre le jour de saint Jean-Baptiste, patron du donateur.
Puis, se souvenant des âmes des anciens paroissiens de St-Denis qui avaient songé à faire dire, pour leur repos éternel, des prières à perpétuité, Me Jean Denys révisa les registres de la fabrique, les mit en ordre et fit reconnaître, en 1719, toutes les fondations existant depuis 1453.
En 1726, une femme, nommée Adrienne Davenel, constituait en faveur de la fabrique de St-Denis-le-Vêtu une rente de 5 livres, à charge de faire célébrer cinq messes aux fêtes de la Sainte-Vierge.
C'est durant la cure de Me Jean Denys, en 1712, que vint s'établir à St-Denis-le-Vêtu Mre Nicolas de Guillebert du Perron, président aux traites. Il était, comme on peut le voir par la similitude de leurs armes, de la même famille que le cardinal du Perron [75]. Mre Nicolas du Perron avait acheté d'une demoiselle Letousey, fille d'un ancien avocat de Coutances, le château et la terre de Boisroger.
La famille du Perron est actuellement représentée à St-Denis-le-Vêtu par les demoiselles Prée, dont le grandpère, du côté maternel, était Mre Jean-Nicolas de Guillebert du Perron, marié à une demoiselle de Laubrie. Cette famille de Laubrie est une des plus anciennes familles nobles de Nor-mandie : la branche aînée est représentée actuellement par M. Georges de Laubrie, demeurant à Mesnil-Raoult(Tessy-sur-Vire).
En 1701, Guillaume Hénault, sieur de la Moricerie, mourait laissant des enfants en minorité. Leurs tuteurs, messires Guillaume du Breuil et Léonor Néret de Rancourt, ne voulurent pas reconnaître la rente due au trésor de l'église de St-Denis à cause de la fondation de Me André Hénault. Alors Me Jean Denys leur fit un procès au nom de la fabrique ; celui-ci obtint gain de cause. Les tuteurs poursuivirent l'affaire. Le 22 mars 1706, une sentence favorable à la fabrique fut de nouveau rendue par le tribunal de Coutances. Les tuteurs ne voulurent pas payer de gré ; une saisie fut faite sur les biens du fermier de la terre de la Moricerie, suivant les termes mêmes de l'arrêt de la Cour.
Sous la cure de Me Jean Denys, les paroissiens de St-Denis eurent une affaire avec le seigneur et patron de la paroisse, Nicolas Mortaing ; celui-ci voulait qu'ils payassent aux chanoines de la cathédrale d'Avranches, 100 livres, sur la succession du sieur Nicolas de Pigousse de la Roquelle, ancien patron honoraire de la paroisse. Jusqu'à cette époque, les assemblées générales des paroissiens ne s'étaient guère occupées que des affaires de l'église. Mais à partir de l'année 1700 ou environ, elles commencent à traiter les questions concernant l'impôt, la situation des pauvres de la paroisse et les intérêts de la communauté.
C'est ainsi qu'à une assemblée du 10 septembre 1702, on nomme cinq collecteurs pour faire l'as-siette et la collection des deniers à taille ; ces cinq collecteurs étaient cette année : Barthélemy A-my, Charles Duchemin, Adrien Delarue, Nicolas Tassey et Jacques Leclerc [76].
En ce qui concerne les affaires de la communauté, on délibéra spécialement, dans une assemblée du 18 juin1716, sur la nécessité de faire disparaître des volières de pigeons établies sans aucun droit par quelques paroissiens de Saint-Denis.
A la fin de la cure de Me Jean Denys, on remarque une chose intéressante : c'est le rapport que fait un archidiacre de Coutances concernant l'état de l'église de St-Denis-le-Vêtu. Cet archidiacre était messire René- Vercingétorix de Gourmont de Courcy.
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NOTES | [74] Me Jean Denys et son neveu, avocat à Coutances. [75] Le cardinal du Perron, né en 1556, à Saint-Lo, fut nommé évêque d'Evreux en 595, com-battit, par sa parole éloquente, les Calvinistes, et reçut en récompense le chapeau de cardial en 1604. Il mourut archevêque de Sens, en 1618. [76] Tous les ans on renouvelait ces collecteurs d'impôts et on discutait leurs comptes. |
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QUATRIÈME PÉRIODE (1657 à 1738) 12/13 |
II - Me JEAN DENYS CURÉ (1693 à 1732) 4/4 |
Voici ce rapport fait le 25 juillet 1729 :
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« Nous avons trouvé, dit-il, la clôture du cimetière ainsi que les couvertures de l'église en bon état, l'intérieur entretenu proprement.
Sur ce que le sieur Denys, curé, a souhaité rendre son compte en notre présence et pendant le cours de notre visite, des deniers qu'il aurait reçus de la fabrique de l'église et de l'emploi qu'il en a fait, nous avons ordonné que ledit compte soit estimé en notre présence.
A quoi s'est présenté Jean-Joseph Leroux, paroissien de ladite paroisse, qui nous a demandé acte de la représentation qu'il a faite et de la délibération passée devant Allix, notaire (à Coutances), le 5 décembre, dûment scellée et visée par Monseigneur l'Intendant, le douze janvier dernier, par laquelle ledit Leroux est établi scindic pour faire rendre les comptes aux trésoriers, ne les ayant rendus depuis mil six cent quatre-vingt-dix-huit jusques et compris mil sept cent vingt-sept, pour être examinés et estimés par Jacques de Pierrepont, écuyer, François de Pierrepont, son frère, écuyer, Pierre Delarue, Pierre Guillot, Charles Fauchon-La Croix, Julien Esnée, André Le Roux, Pierre Quinette, en la présence de Charles-Bonaventure Hénault, seigneur et patron dudit lieu.........
Le compte est fait double, et les pièces justificatives sont aussi représentées en la présence de tous les paroissiens qui voudront y assister en conséquence de l'avis à eux donné au prône des messes paroissiales des deux dimanches derniers, en exécution du mandement par nous envoyé, qui a indiqué la visite de ce jour.
Ledit sieur curé a soutenu que l'absence du sieur Hénault, seigneur de cette paroisse, n'est pas une cause légitime pour empêcher l'examen dudit compte pendant le cours de notre visite, ce qu'il a signé..........
Vers trois heures de l'après-midi, continuant notre visite, dans le choeur de l'église de St-Denis-le-Vêtu, nous avons procédé à la continuation de l'examen du compte dudit sieur curé, en présence de Mes Guillaume de la Monnevie, prêtre, vicaire de ladite paroisse, Jean Fauchon, prêtre, Adrien Amy fils, trésorier en exercice, François Bonté, procureur du roi en la vicomté de Gavray, etc......
Nous ordonnons aux trésoriers de rendre leurs comptes dans les trois mois sous peine de six livres d'amende ; nous enjoignons au trésorier en exercice d'astreindre lesdits trésoriers-comptables au paiement de ces amendes en cas d'inexécution de notre présente ordonnance, et d'employer le produit dans son chapitre des recettes... Nous enjoignons au trésorier de faire mettre la grosse cloche en état qu'elle puisse sonner d'avol, à peine d'interdiction du clocher à notre prochaine visite, et de fournir une chape violette pour l'office des dimanches de l'Avent et du Carême. Nous enjoignons à ceux qui n'ont satisfait au devoir pascal, de s'en acquitter dans deux mois, sous peine d'excommunication, et de nous être dénoncés à notre prochaine visite... [77] »
Signé GOURMONT DE COURCY |
Me Jean Denys eut pour principaux vicaires Me Guillaume de la Monnevie, Me Coutances, Mes Adrien Vincent et Jean Fauchon. Ils présidèrent souvent l'un ou l'autre les assemblées générales des paroissiens.
Outre les seigneurs que nous avons cités, nous remarquons encore à cette époque Mre François Gaultier de la Benserie, seigneur de la Champagne (Trelly) et de Brucourt ; Jacques Vaultier, du manoir de Courcy, sieur du Grand-Fontenay ; Pierre de la Rue, avocat, sieur de la Caterie. Ce dernier fit, en 1715, un acte de conciliation avec la fabrique ; après procès, il reconnaissait par cet acte devoir au trésor de l'église de St-Denis-le-Vêtu cinq arrérages d'une rente de trois livres dix sols sur les héritages de Gilles Tassey, à cause de la donation de Me Pierre Luce, prêtre. Cette rente accordait au sieur Pierre de la Rue, à ses héritiers et descendants, la troisième place des bancs avec le droit de sépulture. Le sieur Pierre de la Rue offrait même, outre cette rente, de donner une somme de trente livres au profit de l'église de St-Denis. Les paroissiens acceptèrent cette proposition pour le bien de la paix, à condition qu'il donnerait cent sols en plus des trente livres.
Parmi les témoins assemblés pour délibérer sur cette affaire, on remarquait Me Pierre Le Roux, prêtre, Me Jean-Baptiste Marie, sous-diacre, Pierre Le Conte, écuyer, sieur de l'Epiney.
Tels sont les principaux faits accomplis à St-Denis-le-Vêtu durant la cure remarquable de Me Jean Denys.
Il mourut en 1732, et fut enterré, suivant la coutume, dans le choeur de l'église de St-Denis-le-Vêtu ; sa mère avait été, quelques années auparavant, enterrée sous la tour de cette église [78]. |
NOTES | [77] On sait que ceux qui ne satisfaisaient point à ce devoir étaient, d'après le Concile de Latran, privés de la sépulture chrétienne. [78] Archives paroissiales. |