LES ROIS DE FRANCE                                             32
   
  LOUIS 1er Le DEBONNAIRE  814-840
     
   
     
 

Louis Ier dit « le Pieux » (parfois « le Débonnaire »), né en 778 à Cassinogilum (localisation incertaine, soit Casseuil près de Bordeaux, soit Chasseneuil-du-Poitou dans la Vienne) et mort le 20 juin 840 à Ingelheim près de Mayence, est roi d'Aquitaine jusqu'en 814, puis empereur d'Occident de 814 à sa mort. Il décède à 62 ans, un âge respectable pour l'époque.

 

Son règne est marqué par de nombreuses menaces sur l'unité de l'Empire carolingien : non seulement il doit faire face aux raids des Vikings, mais ses fils se révoltent contre lui en plusieurs occasions. Les ambitions des grandes familles aristocratiques s'affirment de plus en plus, menaçant le pouvoir impérial

 

En février 814, Louis apprend la mort de son père alors qu'il se trouve dans son palais de Doué-la-Fontaine.

 

Revenu à Aix-la-Chapelle après un voyage d'un mois, il procède à différents changements dans le personnel dirigeant, ses conseillers étant promus et ceux de Charlemagne écartés (en particulier ses cousins Adalard et Wala). Il renvoie du palais un certain nombre de femmes qui s'y trouvaient, y compris ses sœurs, qui sont placées dans des monastères.

 

Contrairement à Charlemagne, il renonce à s'intituler encore roi des Francs et des Lombards ; le seul titre qu'il porte est celui d'empereur, indiquant par là que son autorité est aussi universelle que celle du pape et s'étend comme elle à tous les chrétiens.

 

Le 5 octobre 816, il est couronné et sacré par le pape Étienne IV à Reims. Il est le premier monarque sacré à Reims, pratique suivie par presque tous les rois de France après lui.

 

Le surnom « le Pieux » est lié à sa politique religieuse, nettement plus favorable à l’Église que celle de Charlemagne. Durant son règne, Louis réforme les monastères et change de politique à l'égard de la papauté en s'engageant à respecter le Patrimoine de Saint Pierre et à ne pas intervenir dans les élections pontificales. Le pape retrouve ainsi, après le contrôle exercé par Charlemagne, une certaine indépendance politique.

 

Il est possible aussi que son surnom de pieux lui ait été valu par sa propension à fondre en larmes lorsqu'il entrait dans des lieux saints, comme ce fut le cas lorsqu'il se recueillit sur la tombe de son père Charlemagne à Aix-la-Chapelle.

 

À la cour, il s'entoure de clercs qui le conseillent, comme Agobard (769?-840), Frédegis († 834) et Benoît d'Aniane (750-821). En 822, il accomplit une pénitence publique à Attigny. En somme, la politique religieuse de Louis le Pieux a pour objectif de renforcer l'unité de l'Empire, un empire carolingien fondamentalement chrétien.

 

Quant à son surnom de « débonnaire », il n'apparaît qu'une seule fois, durant le haut Moyen Âge, dans la biographie de l'Astronome, la Vita Hludovici. Il n'emploie le superlatif latin mitissimus ("très doux"), que l'on traduit par "débonnaire", qu'une seule fois dans son récit (chap. 21). Mais ce terme est repris en 1275 par un clerc à Saint-Denis nommé Primat dans les Grandes Chroniques de France, puis par d'autres chroniqueurs et historiens qui lui donnent une importance injustifiée.