Le Roc Trévezel renferme un saint qu'on appelle "Ar-Zantic-coz" et qui possède toutes les vertus. Pour obtenir de lui tout ce que l'on désire, il faut lui passer la main sur la tête et la frotter doucement. Mais la montagne ne s'ouvre que tous les onze cents ans et pour que le saint daigne sortir, il faut l'envoyer chercher par un enfant qui ait juste onze ans ce jour là. Un savant anglais se rendit à ce lieu accompagné d'un jeune enfant à la date prévue pour l'ouverture de la montagne. L'enfant pénétra dans une salle ou se trouvait un tas de pommes, mais point de saint. dans une seconde salle l'enfant trouva des pommes encore plus belles; il en croqua tant et si bien que les douze coups de midi sonnèrent. L'enfant se retrouvât prisonnier de la montagne qui s'était refermée. Les jours passent et l'enfant qui se nourrissait de pommes, voit le tas diminuer. Atteignant les dernières pommes, le gamin trouve un morceau de bois et s'écrie : - Ce doit être le saint ! Il lui frotte la tête, et une voix qui semble sortir du morceau de bois lui demande : - Que te faut-il ? - Je veux pouvoir m'ensoleiller sur le haut de la roche, au lieu de moisir dans ses flancs. En un instant le gamin se retrouve dehors. A partir de ce moment, et en frottant la tête du saint, l'enfant exauça ses nombreux vœux. Il se fit construire un palais ou il vécut en compagnie de sa mère qu'il avait rajeunie de trente ans. Puis il voyagea dans une calèche à douze chevaux en direction de Paris. Il causa des dégâts et le Roi fit cerner son hôtel, mais le pouvoir du saint anéantit l'armée du Roi qui proposa au garçon sa fille en mariage. La nuit de noces, la princesse fut surprise de voir son mari déposer à l'angle de la cheminée un vieux morceau de bois vermoulu. Mais quelques jours plus tard, la princesse entendit un chiffonnier qui proposait d'échanger des saints neufs contre des vieux. Elle échangea le vieux saint de bois, contre un tout neuf en plâtre ( pensant ainsi faire plaisir à son mari). A son retour, le mari saisit le saint et le brisa. Il courut à la recherche du chiffonnier. Le rejoignit et lui proposa d'acheter tout son étal au double de son prix, trop heureux d'y retrouver son Zantic-coz. Mais lorsqu'il lui frotta la tête, le saint lui répondit "je ne peux plus rien pour toi. D'ailleurs il est temps que tu te tiennes tranquille. Tes vœux ont étés accomplis jusqu'à ce jour. Habitue toi désormais à ne plus rien désirer. Moi, je retourne à Roc Trévezel attendre encore onze cents ans qu'un autre vienne me chercher pour faire son bonheur. Ainsi le trésor des monts d 'Arrée est comme ce saint. Il ne se livre pas à tous....
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