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Le chateau de Tourlaville | ||||||||||||
La famille de Ravalet-Tourlaville a été accusée d'un nombre impressionnant de crimes : incendie, meurtres, viol,… commis pour la plupart par la branche Sideville de la famille Ravalet. Un seul fait peut leur être imputé : l'inceste. "Julien et Marguerite de Ravalet, ces deux enfants,beaux comme l'innocence, finirent par l'inceste la race fratricide de leur aïeul." (J. Barbey d'Aurevilly, 1603, Une page d'histoire)
Julien naît en 1582 et Marguerite en 1586.
En mars 1600, à treize ans et demi, Marguerite est mariée avec Jean Le Febvre qui a vingt cinq ans. Ils vivent à Valognes. | ||||||||||||
Le mariage n'est pas heureux. Marguerite quitte le domicile conjugal à deux reprises : … "dit que c'est son mari qui l'a chassée, l'ayant battue (…), l'a fait accoucher avant terme (…), l'a tirée par les cheveux jusques en la rue, lui a mis le poignard sur la gorge (disant) qu'il la voulait tuer (…) et entrete-nait deux paillardes (…)". Julien la ramène chez ses parents à Tourlaville.
1601 : Marguerite est enceinte. Elle s'enfuit à Falaise chez des parents. Julien la rejoint "sur ordre de (son) père" dira-t-elle, "pour (la) ramener". Elle refuse. Ils gagnent Paris.
Le 8 septembre 1603, ils sont arrêtés et incarcérés à la demande de Jean Le Febvre. Accusés d'a-dultère et d'inceste, leur procès a lieu en novembre. Les juges décident l'application de la question aux deux prisonniers qui nient l'inceste. Jean Le Febvre fait appel de cette décision car il les sait capables de nier sous la torture, or si un accusé "questionné" n'avoue pas le crime qu'on lui repro-che, il doit être considéré comme innocent et libéré.
Le jugement va être prononcé sur les seuls indices : la décapitation en place de Grève.
Leur père fait appel de la sentence auprès du roi Henri IV qui aurait peut-être cédé mais la reine Marie de Médicis est inflexible.
Paris, le mardi 2 décembre 1603, huit heures du matin : Julien et Marguerite de Ravalet sont exé-cutés en place de Grève.
Dans l’église Saint-Jean en Grève détruite en 1802 se trouvait cette épitaphe : "Cy-gisent le frère et la soeur. Passant ne t’informe point de la cause de leur mort. Passe et prie Dieu pour leur âme." | ||||||||||||
"Marguerite et les amours", peinture attribuée à Pierre Mignard. | ||||||||||||