SAINT DENIS LE VETU CC 49.9 du canton de Cerisy La Salle |
NOTICE HISTORIQUE SUR SAINT DENIS LE VETU 28/40 |
Une paroisse Normande Par l' Abbé E. Quinette Paru en 1889
3° L'époque d'un triple patronage 24/25
CINQUIÈME PERIODE (1738 à 1789) 1/2 |
Grandes réparations faites à l'église de Saint-Denis-le-Vêtu
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Nous arrivons à la dernière période de la troisième époque de la paroisse de St-Denis-le-Vêtu, pé-riode qui précéda la Révolution. C'est celle des grandes réparations entreprises dans l'église de St-Denis-le-Vêtu. Ces réparations empêchent de reconnaître actuellement l'antiquité de la nef et du choeur. Il y a pourtant dans le choeur deux petits vitraux placés en face l'un de l'autre, qui remon-tent au quatorzième ou quinzième siècle : ils ne représentent aucun dessin ; mais leur style prouve une antique origine.
I - Fin de l'administration de Me Louis Lepaillier Curé (1738 à 1754)
Me Joseph-Louis Lepaillier entreprit quelques travaux vers le commencement de sa cure ; mais nous avons à parler surtout de ceux qu'il fit exécuter depuis l'année 1747 à 1754.
Le 26 mars de l'année 1747, une assemblée des paroissiens se réunit au pied de la croix. On y remarque, entre autres, Mre Charles-Bonaventure Hénault, comte de Saint-Jean, seigneur de la paroisse ; Mre Michel de Guillebert du Perron, sieur de Boisroger ; Mes Jacques de Pierrepont, sieur de Bosville, Agnès, avocat à Coutances, sieur du Grand-Epiney, Pierre Le Roux, prêtre, Jean Fauchon, vicaire, Michel Le Cordière, prêtre, François Le Roux, avocat, et Adrien Delarue, procu-reur du roi.
Ils délibérèrent au sujet du rétablissement tant en maçonnerie qu'en charpente et couverture de la nef de l'église. Ils décident qu'on démolira les deux costières de cette nef, qu'on les fera rétablir à neuf avec quatre croisées, dont deux au midi et deux au nord ; on y fera une charpente toute neuve en bon bois de chêne.
Le travail et le prix seront réglés par Me Joseph-Louis Lepaillier, curé, Charles-Bonaventure Hénault, Michel de Guillebert du Perron, trésorier de France, Jacques de Pierrepont, etc.
Dans une nouvelle assemblée du 3 avril, de la même année, on décide que les deux costières de la nef seront démolies, à l'exception du pignon et du portail [80] qui subsisteront tels qu'ils sont, ainsi que les deux bouts des costières qui sont contre la tour. Les deux croisées seront de la hau-teur de sept pieds huit pouces, y compris les cintres, sur trois pieds quatre pouces de largeur.
On démolira l'ancien vitrail qui est sur l'autel saint Sébastien, du côté de l'épître. Les sablières seront saillantes en dehors.
La nef sera couverte en ardoise fine de la carrière de Me Lair, de St-Romphaire, et cette ardoise sera charriée par les paroissiens.
Le tout est estimé deux mille livres.
A une autre assemblée du 30 avril, on décide d'ôter le chapiteau ou couverture qui se trouve sur la grande barrière de l'entrée du cimetière, « attendu qu'il menace ruine et qu'il y aurait danger à y faire tous les charriages nécessaires pour les réparations de la nef. »
Ce fut Me Pinel, architecte, bourgeois de Thorigny et résidant au Chefresne (Percy), qui se chargea de l'entreprise.
Ce travail sans doute était urgent, mais malheureusement il n'a pas été complet.
Il aurait fallu, à cette époque où il y avait à St-Denis tant de gens riches et influents, faire une nef plus commode. L'amélioration de cette nef est une oeuvre qui pourra s'imposer à bref délai, surtout après l'oeuvre si belle du presbytère : il n'est pas en effet convenable que la maison de Dieu soit inférieure à celle de son ministre.
Nous avons raconté ce que nous connaissons de plus important durant la cure de Me Joseph Lepaillier. Il acheta en 1754, de Mre Jacques de Pierrepont, le manoir de Bosville où il se retira, avec le titre de prieur de Salle. Il y vécut jusqu'en 1782, demeurant encore très influent dans la paroisse. Il se retira ensuite à Granville, chez une de ses nièces, et y mourut peu de temps après.
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SAINT DENIS LE VETU CC 49.9 du canton de Cerisy La Salle |
NOTICE HISTORIQUE SUR SAINT DENIS LE VETU 29/40 |
Une paroisse Normande Par l' Abbé E. Quinette Paru en 1889
3° L'époque d'un triple patronage 25/25
CINQUIÈME PERIODE (1738 à 1789) 2/2 |
Administration de Me Jacques Fauchon Curé, jusqu'à la Révolution (1754 à 1789) | |||
Son vicaire, Jacques-Jean-Michel Fauchon, originaire de la paroisse, lui succéda en 1754. Il suivit les traces de son ancien curé et fit faire beaucoup de réparations matérielles.
En 1754, il fit placer la porte du grand portail, laquelle subsiste encore. En 1758, il fit réparer les murs du cimetière et couvrir le petit portail de l'église. En 1761, il fit démonter et rétablir la table du grand-autel.
Trois ans après, un sieur Dominique Anquetil et ses compagnons, ouvriers de Coutances, travaillent soixante-dix-sept jours au côté nord du choeur. Ils font les bancs et stalles de ce choeur et placent treize bancelles sous la tour.
C'est également en l'année 1764 qu'on fait une sacristie neuve, une caisse pour l'horloge de la tour et deux portes des deux côtés de cette tour.
Il y a encore, dans les années suivantes, plusieurs travaux d'exécutés dans l'église.
Mais c'est surtout en 1776 que recommencent les grands travaux. Le 30 juin de cette année, les paroissiens s'assemblent à l'issue des vêpres. On remarque dans cette réunion Mre de St-Denis, seigneur et patron de la paroisse, Mre Marie-Nicolas de Boisroger et de Clais, Me Joseph-Louis Lepaillier, prieur de Salle, ancien curé, et Me Agnès, avocat. Ils délibèrent spécialement sur l'état et les réparations à faire à la charpente de la tour et au beffroi qui supporte les cloches : on y décide de faire refondre deux cloches, la seconde et la petite, et d'en faire deux nouvelles consonnantes et concordantes. Ils autorisent Jean Lecordière et Jean-Jacques Guenon à s'occuper de ce travail ; ces deux députés des paroissiens choisissent pour le faire Me Dubosq, fondeur à Landelles [81].
Deux ans après, en 1778, les paroissiens de nouveau assemblés décident de refaire les murs du cimetière au nord et au levant, depuis le petit jusqu'au grand escalier de l'extrémité sud ; ils déci-dent aussi de réparer les vieux du côté du midi.
En l'année 1784, les paroissiens s'assemblent encore. Parmi eux, nous pouvons citer Mr du Mes-niladelée, sieur de Laulne.
On décide, dans cette assemblée, de faire refondre deux cloches « par les fondeurs qui seront choisis de l'avis de Mre de St-Denis, de MM. René Delarue-Leslongchamps et Guillaume Fauchon-Lesjardins. » Ceux-ci ont recours à M. Jean-Baptiste Mourgeot, de Villedieu.
Une nouvelle assemblée se réunit le 3 septembre 1786.
On remarque parmi les assistants M. Michel Hauduc, sieur de la Saulnerie, officier de la chancellerie du président de Coutances, Mr Jean-Baptiste Carouge, secrétaire-greffier du point d'honneur. Ils confèrent au sujet d'une place à donner dans la nef à Mre Paul-François Le Conte, chevalier d'Ymouville, à la suite du seigneur de St-Denis. Mr Le Conte d'Ymouville avait acheté, en 1782, le manoir de Bosville où résidait Me Joseph Lepaillier, ancien curé de St-Denis.
La séance du 3 septembre n'aboutit à aucun résultat.
Le 17 du même mois a lieu une nouvelle assemblée assez orageuse. Mr le curé de St-Denis refu-se de présider en l'absence de Mr de St-Denis, patron honoraire de la paroisse. On décide enfin, après une discussion vive, que Mr Le Conte d'Ymouville pourra avoir un banc spécial dans le choeur.
Le 8 juillet 1787, on fait une autre assemblée des paroissiens, afin de délibérer sur les réparations à faire au pont de St-Denis, situé sur la grande route de Coutances à Gavray. Le bureau des finances veut charger de cette réparation les paroissiens de St-Denis ; mais ceux-ci décident qu'ils ne peuvent être obligés à supporter cette charge.
Enfin, le 19 octobre 1788, a lieu la dernière assemblée générale des paroissiens avant la Révolution. Ils y délibèrent sur les dépenses à faire à la nef, au petit portail de l'église et aux murs du cimetière, ainsi que sur l'achat d'ornements d'église. Ils décident de s'en rapporter pour les dépenses à Me Jacques Fauchon, curé, et à M. l'abbé Amy, vicaire. Cette dernière assemblée finissait par un acte de confiance envers le clergé.
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