SAINT DENIS LE VETU 

 CC 49.9 du canton de Cerisy La Salle

 
 NOTICE HISTORIQUE SUR SAINT DENIS LE VETU 04/40
     
 

Une paroisse Normande

Par l' Abbé E. Quinette

Paru en 1889

 

    

     

  - 2° L'époque du patronage  2/2

 

L'abbaye de Hambye possédait à Saint-Denis-le-Vêtu ce que lui avait concédé le seigneur de Brucourt, et elle recueillait, à l'époque de la Révolution, 34 boisseaux de froment dans cette paroisse [18].

 

Ce fut en 1415 que les Anglais envahirent la France et remportèrent la victoire d'Azincourt.

 

En 1417, ils s'emparèrent de la Normandie : les villes de Vire, de Saint-Lo et de Coutances furent prises. Le pays de Saint-Denis-le-Vêtu tomba sous la domination des Anglais : Guillaume de Colombières vit son manoir de Brucourt passer aux mains de ses ennemis. Son manoir était fortifié par des douves et probablement par quelques remparts que les seigneurs ses prédécesseurs avaient fait élever : comme tout y a été bouleversé pendant la Révolution et même un peu auparavant, il ne reste plus aucun vestige de cet antique manoir.

 

Le seigneur Anglais qui s'empara de ce manoir le fit réparer et bâtit à côté une chapelle maintenant convertie en grange. C'est du moins ce que rapporte la tradition. Le style de cette chapelle paraît bien ne pas être antérieur à cette époque.

 

Des seigneurs Anglais construisirent ou du moins adaptèrent à leur usage les maisons de Bosville et du Châtel, qui devinrent ainsi des manoirs assez importants ; le manoir de Bosville est situé, du côté de l'orient, en face de l'église de Saint-Denis ; celui du Châtel se trouve sur la route de Saint-Denis à Contrières, à 500 mètres environ de la route départementale de Coutances à Gavray.

 

En 1450, après la bataille de Formigny, les Anglais furent chassés de France. Les sieurs de Colombières redevinrent propriétaires du manoir de Brucourt. Les sieurs de Hérouville et du Châtel occupèrent ceux de Bosville et du Châtel, abandonnés par les Anglais.

 

La paroisse de Saint-Denis-le-Vêtu rentra dans le calme. La fabrique se constitua vers cette époque d'une manière définitive. Elle se composait du curé et de quelques paroissiens appelés marguilliers. C'est en 1453 qu'eut lieu la première fondation qui subsiste encore : elle était faite à la fabrique de Saint-Denis-le-Vêtu par M.l'abbé Jean, curé de Saint-Germain-de-Tournebut (Montebourg) ; la donation consistait en quatre boisseaux de froment, quatre sous au trésor de l'église, ainsi que deux poules à celui qui remplissait les fonctions de custos

 

Quant à la commune, elle se fondait un peu avec la paroisse : les registres des baptêmes, inhumations et mariages étaient tenus par les prêtres.Il devait y avoir, même durant cette période de l'histoire de la paroisse, des vicaires à Saint-Denis-le- Vêtu : car cette paroisse est étendue.

 

A cette époque, outre le nom des seigneurs que nous avons cités, nous n'avons trouvé que celui d'Henri Esnault, aîné du fief de la Bosquerie : le 20 mars 1481, il rendait aveu au seigneur de Saint-Denis-le-Vêtu de la propriété d'une pièce nommée la Quesnée, située dans son fief [19]. Cette famille Esnault, Hénault on d'Hénault deviendra très influente dans la paroisse au dix-septième siècle et au dix-huitième siècle.

 

Vers 1480, le curé de Saint-Denis-le-Vêtu, nommé par l'abbé de Saint-Nicolas-de-Blanchelande, s'appelait Nicolas Varrot. Il mourut en 1490. Il s'éleva alors, entre le seigneur abbé de Blanchelande et l'évêque de Coutances, Geoffroy II Hébert, une procédure touchant le patronage de la paroisse de Saint-Denis-le-Vêtu [20].

 

Cette procédure se termina par un accord fait en 1492 à la condition que les deux parties auraient alternativement le droit de présenter à la cure, et que l'évêque de Coutances exercerait le premier ce droit.

 

De plus, il y eut, à partir de cette époque, un seigneur civil, patron honoraire de la paroisse. Auparavant, l'abbé de Blanchelande en était lui-même l'unique patron. Ce fut un sieur Le Conte de l'Epiney qui fut choisi comme seigneur et patron honoraire de la paroisse de Saint-Denis-le-Vêtu.

 

Saint Denis le Vêtu Collection CPA LPM 1900

NOTES


 [18] Le boisseau était une mesure qui variait suivant les coutumes de chaque contrée.

 [19] Archives paroissiales, concernant les affaires de l'abbaye de Blanchelande.

 [20] Archives du diocèse.

 

   

 SAINT DENIS LE VETU 

 CC 49.9 du canton de Cerisy La Salle

 
 NOTICE HISTORIQUE SUR SAINT DENIS LE VETU 03/40
     
 

Une paroisse Normande

Par l' Abbé E. Quinette

Paru en 1889

 

  - 2° L'époque du patronage  1/2 

  

 
     

-2° L'époque du patronage unique de l'Abbaye de Blanchelande depuis 1199 à 1492   


Durant cette période de l'existence de la paroisse, les curés de Saint-Denis-le-Vêtu furent nommés par l'abbé de Blanchelande.

 

Le premier curé, comme nous l'avons vu, fut Robert de Dive, frère de Guillaume de Rollos.

 

Après lui, on remarque Thomas du Molay : il eut en 1337 un désaccord à propos des dîmes novales, avec l'abbé de Blanchelande et le chapitre de la cathédrale ; il finit par abandonner à l'abbé de Blanchelande et au chapitre de la cathédrale les dîmes novales de la paroisse, moyennant une rente annuelle de six livres de la part de l'abbé, et de trois livres de la part des Chanoines de Coutances. Il était un des descendants de Raoul du Molay qui, au commencement du treizième siècle, donna à l'abbaye de Blanchelande toutes les appartenances que Guillaume d'Aumesnil et ses perchonniers ou fermiers tenaient de lui dans les paroisses de Saint-Denis-le-Vêtu et de Guéhébert : le fief d'Aumesnil contenait 40 acres [12], c'est-à-dire de 20 à 30 hectares. La famille d'Aumesnil fut la bienfaitrice de l'abbaye de Blanchelande durant le treizième et le quatorzième siècles [13].

 

A la fin du treizième siècle, Vincent d'Aumesnil lui fait une donation de pièces de terre aux abords de la rivière de Vanne. Un de ses descendants, Geoffroy d'Aumesnil, lui fait une nouvelle donation, mais quelque temps après, en 1386, ce même Geoffroy a, touchant cette donation, une procédure à soutenir avec l'abbé de Blanchelande.

 

Outre les seigneurs d'Aumesnil, on remarque encore à cette époque, à Saint-Denis-le-Vêtu, le seigneur du fief de Brucourt. Il s'appelait au commencement du quinzième siècle Guillaume de Colombières ou de Coulombières. Il avait acquis ce fief du sieur de Tribouville, héritier vers 1300 du sieur de Brucourt [14].

 

Le manoir de Brucourt, situé sur la route de Saint-Denis à Roncey, à quatre kilomètres du bourg de Saint- Denis, avait été bâti, vers le onzième siècle, par un vassal du seigneur de Savigny. Il était placé dans un site pittoresque et bordé d'un étang dont l'étendue était d'un hectare, et qui actuellement est en partie comblé ; ce manoir se trouvait à une vingtaine de mètres, du côté du sud-ouest, de la maison actuelle du propriétaire de Brucourt. Il était entouré d'un bois très étendu qui est maintenant complètement défriché. La terre de Brucourt est encore une des plus belles terres de Saint-Denis-le-Vêtu.

 

En 1413, le seigneur du fief de Brucourt, Guillaume de Colombières, devenait, par un arrêt du roi Charles VI, propriétaire d'un bois d'environ 10 hectares, nommé le Bois du parc de Brucourt ; ce bois appartenait à l'Etat et était sous la domination du maître des eaux et forêts [15].

 

Guillaume de Colombières fit en grande partie défricher ce bois par des moines Bénédictins de l'abbaye de Hambye (Gavray) [16], et en 1415, il récompensait cette abbaye en lui faisant une donation de froment à prendre sur ces terres défrichées [17]. Cette abbaye, dont il subsiste encore des ruines intéressantes, fut fondée au douzième siècle par Guillaume Paisnel ; elle était située près de la rivière de Sienne, bordée d'un côté par des bois et des rochers et de l'autre par une magnifique prairie. On y remarquait surtout un puits d'une extrême profondeur.

 

NOTES

 

[12] Archives du diocèse de Coutances.

[13] Archives départementales.

[14] Archives paroissiales : extrait du Livre blanc de l'Evêché pour l'art. de Saint-Denis-le-Vêtu.

[15] Archives de la fabrique.

[16] Nous mettons entre parenthèse le nom du chef-lieu de canton.

[17] Archives de l'Evêché.

 

Eglise et presbytére CPA collection LPM 1900

   

                                                   

 SAINT DENIS LE VETU 

 CC 49.9 du canton de Cerisy La Salle

 
 NOTICE HISTORIQUE SUR SAINT DENIS LE VETU 03/40
     
 

Une paroisse Normande

Par l' Abbé E. Quinette

Paru en 1889

 

  - 2° L'époque du patronage  1/2 

  

 
     

-2° L'époque du patronage unique de l'Abbaye de Blanchelande depuis 1199 à 1492   


Durant cette période de l'existence de la paroisse, les curés de Saint-Denis-le-Vêtu furent nommés par l'abbé de Blanchelande.

 

Le premier curé, comme nous l'avons vu, fut Robert de Dive, frère de Guillaume de Rollos.

 

Après lui, on remarque Thomas du Molay : il eut en 1337 un désaccord à propos des dîmes novales, avec l'abbé de Blanchelande et le chapitre de la cathédrale ; il finit par abandonner à l'abbé de Blanchelande et au chapitre de la cathédrale les dîmes novales de la paroisse, moyennant une rente annuelle de six livres de la part de l'abbé, et de trois livres de la part des Chanoines de Coutances. Il était un des descendants de Raoul du Molay qui, au commencement du treizième siècle, donna à l'abbaye de Blanchelande toutes les appartenances que Guillaume d'Aumesnil et ses perchonniers ou fermiers tenaient de lui dans les paroisses de Saint-Denis-le-Vêtu et de Guéhébert : le fief d'Aumesnil contenait 40 acres [12], c'est-à-dire de 20 à 30 hectares. La famille d'Aumesnil fut la bienfaitrice de l'abbaye de Blanchelande durant le treizième et le quatorzième siècles [13].

 

A la fin du treizième siècle, Vincent d'Aumesnil lui fait une donation de pièces de terre aux abords de la rivière de Vanne. Un de ses descendants, Geoffroy d'Aumesnil, lui fait une nouvelle donation, mais quelque temps après, en 1386, ce même Geoffroy a, touchant cette donation, une procédure à soutenir avec l'abbé de Blanchelande.

 

Outre les seigneurs d'Aumesnil, on remarque encore à cette époque, à Saint-Denis-le-Vêtu, le seigneur du fief de Brucourt. Il s'appelait au commencement du quinzième siècle Guillaume de Colombières ou de Coulombières. Il avait acquis ce fief du sieur de Tribouville, héritier vers 1300 du sieur de Brucourt [14].

 

Le manoir de Brucourt, situé sur la route de Saint-Denis à Roncey, à quatre kilomètres du bourg de Saint- Denis, avait été bâti, vers le onzième siècle, par un vassal du seigneur de Savigny. Il était placé dans un site pittoresque et bordé d'un étang dont l'étendue était d'un hectare, et qui actuellement est en partie comblé ; ce manoir se trouvait à une vingtaine de mètres, du côté du sud-ouest, de la maison actuelle du propriétaire de Brucourt. Il était entouré d'un bois très étendu qui est maintenant complètement défriché. La terre de Brucourt est encore une des plus belles terres de Saint-Denis-le-Vêtu.

 

En 1413, le seigneur du fief de Brucourt, Guillaume de Colombières, devenait, par un arrêt du roi Charles VI, propriétaire d'un bois d'environ 10 hectares, nommé le Bois du parc de Brucourt ; ce bois appartenait à l'Etat et était sous la domination du maître des eaux et forêts [15].

 

Guillaume de Colombières fit en grande partie défricher ce bois par des moines Bénédictins de l'abbaye de Hambye (Gavray) [16], et en 1415, il récompensait cette abbaye en lui faisant une donation de froment à prendre sur ces terres défrichées [17]. Cette abbaye, dont il subsiste encore des ruines intéressantes, fut fondée au douzième siècle par Guillaume Paisnel ; elle était située près de la rivière de Sienne, bordée d'un côté par des bois et des rochers et de l'autre par une magnifique prairie. On y remarquait surtout un puits d'une extrême profondeur.

 

NOTES

 

[12] Archives du diocèse de Coutances.

[13] Archives départementales.

[14] Archives paroissiales : extrait du Livre blanc de l'Evêché pour l'art. de Saint-Denis-le-Vêtu.

[15] Archives de la fabrique.

[16] Nous mettons entre parenthèse le nom du chef-lieu de canton.

[17] Archives de l'Evêché.

 

Eglise et presbytére CPA collection LPM 1900