SAINT DENIS LE VETU CC 49.9 du canton de Cerisy La Salle |
NOTICE HISTORIQUE SUR SAINT DENIS LE VETU 33/40 |
| Une paroisse Normande Par l' Abbé E. Quinette Paru en 1889
4° L'époque de la Révolution de 1789 à 1803 (4/4) |
II - Saint-Denis-le-Vêtu depuis 1795 à 1803 1/1 |
Les jours de la Terreur étant passés, la Constitution de l'an III (22 août 1795), tout en conservant la division du territoire français établie par l'Assemblée nationale, n'accordait une administration muni-cipale qu'aux villes ayant plus de 5,000 habitants. Toutes les communes ayant une population in-férieure à ce chiffre furent englobées dans une administration cantonale. Chacune des communes élisait un agent principal. Ces agents réunis composaient la municipalité cantonale, auprès de la-quelle était placé un commissaire du directoire du district. St-Denis-le-Vêtu fit alors partie de l'admi-nistration cantonale de St-Denis-le-Gast.
En 1795, les Vendéens qui avaient organisé la guerre contre la République, afin de défendre le Clergé et la Royauté, firent la pacification générale avec le gouvernement du Directoire [85].
Mais dans l'ouest de la France, des bandes royalistes, sous le nom de Chouans, continuèrent la guerre de partisans contre la Révolution. Les Républicains, de leur côté, organisèrent, pour leur résister, des colonnes mobiles destinées à parcourir rapidement le pays et à le fouiller en tous sens pour découvrir et arrêter les Chouans et les prêtres réfractaires.
A la fin de 1799, une petite armée de Chouans entra par Vire dans le département de la Manche et se répandit aux environs de Sartilly, Granville et la Lande-d'Airou. Elle pilla Cérences, s'arrêta à Contrières, où habitait un de ses capitaines, Louvel de Monceaux, et marcha sur le Cotentin. Elle passa par St-Denis-le-Vêtu ; là, elle demanda des vivres, surtout au village appelé Leboullay, près la Lande-d'Ouville, s'avança vers cette dernière paroisse, puis vers Savigny et Cametours (Cerisy-la-Salle), où eut lieu, en un endroit appelé la Fosse, un combat acharné.
Les Royalistes y furent complètement défaits par les soldats de la République
Quelques débris de l'armée des Chouans repassèrent par le village du Malivernet, à St-Denis-le-Vêtu, se dirigèrent vers Guéhébert et se replièrent sur Villedieu.
Six jours après le combat de la Fosse, Bonaparte renversait le Directoire, établissait le Consulat et donnait à la France une nouvelle constitution appelée la Constitution de l'an VIII. Cette Constitution rendit à chaque commune son individualité, en confiant l'administration à un maire, assisté d'un conseil municipal. Alors Saint-Denis-le-Vêtu fit partie définitivement du canton de Cerisy-la-Salle. Au mois de mai 1800, le préfet de la Manche nomma maire
Mr Etienne du Perron de Boisroger, fils de M. Michel du Perron, mort durant la Révolution. Mr Michel Esnée- Lafontaine lui fut donné comme adjoint. Le choix du maire était assurément une mesure de conciliation.
En l'année 1801, le Concordat rouvrait officiellement les églises au culte catholique. Il y eut alors un desservant provisoire pour la paroisse de St-Denis-le-Vêtu : les paroissiens fidèles avaient déjà, comme nous l'avons dit, suivi les offices de Mr l'abbé Amy, au château de Quesney. Il y eut aussi à St-Denis, au moins au commencement du siècle, quelques prêtres insermentés qui demeuraient dans des maisons particulières ; mais ils n'exerçaient point de ministère en public : Jean-Baptiste Bellais et son vicaire J.-B. Fauchon, prêtres assermentés, étaient encore à St-Denis et empêchaient les prêtres insermentés d'y exercer aucune influence.
On remarqua aussi dans la paroisse quelques personnes qui se rangèrent parmi les membres composant ce qu'on appelle la petite église et qu'on nommait communément bétournés. Ces personnes ne voulaient point reconnaître la valeur du Concordat et accepter comme prêtres légitimes ceux qui, après avoir prêté le serment schismatique, s’était rétractés.
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NOTES | [85] Notice historique sur Savigny, par M. l'abbé Lemasson, curé-doyen de Montmartin-sur-Mer | |