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Eglise paroissiale Saint Jean-baptiste de Saint-Sauveur-le-Vicomte Texte issu de la commune
D'après d'anciens documents, il semble que l'église paroissiale de Saint-Sauveur-le-Vicomte, initialement située à l'intérieur de l'enceinte du château, ait été transférée à son emplacement actuel, sur le bord de la voie menant vers Portbail, au début du XIIe siècle. Son déplacement témoigne du développement du bourg, alors en pleine expansion, et des besoins nouveaux d'une population de plus en plus nombreuse.
Mises à part quelques pierres de remploi, l'église actuelle ne conserve plus d'éléments architecturaux attribuables à l'époque de sa fondation. Une partie de l'édifice remonte encore à la fin du XIIIe siècle ou au début du XIVe siècle, mais l'ensemble a fait l'objet d'importants travaux de rhabillage et de modernisation au cours des siècles suivants.
Comme le reste du bourg et l'abbaye voisine, l'église de Saint-Sauveur-le-Vicomte a notamment beaucoup souffert des évènements de la guerre de Cents Ans. Après le retour de la paix, dans la seconde moitié du XVe siècle, l'édifice a été très largement remanié en style gothique flamboyant. Les grandes arcades de la nef ont été reconstruites à la mode du jour, avec leurs moulures finement nervurées paraissant s'enfoncer dans l'épaisseur des grosses colonnes circulaires qui les soutiennent. Tandis que les bas-côtés ont été voûtés dès le XVe siècle, la nef centrale, initialement couverte en charpente, n'a reçu son voûtement sur croisées d'ogives que dans le courant du XVIIe siècle.
La nef est séparée du choeur par deux chapelles latérales formant transept. Celle du nord est éclairée par une grande baie flamboyante, venue se substituer à deux fenêtres plus ancienne dont la trace se devine encore dans les maçonneries extérieures. La petite baie percée dans le mur ouest de cette chapelle a en revanche été conservée dans son état du XIIIe siècle et garde intérieurement quelques vestiges résiduels d'un ancien décor peint.
La chapelle nord sert d'assise à la tour de clocher, elle aussi modifiée et augmentée dans le courant du XVe siècle puis au XIXe siècle.
La grande chapelle flanquant le choeur au nord, fondée en l'honneur des apôtres Pierre et Paul, fut édifiée par les Desmaires - une importante famille noble de Saint-Sauveur - entre 1609 et 1615. Par mariage la chapelle devint ensuite propriété de la famille d'Harcourt, avant d'être pillée à la Révolution, puis remaniée et restaurée au XIXe siècle. Bien que d'époque Louis XIII, son architecture s'inspire encore de la tradition gothique, dont elle reprend les arcs brisés, les contreforts et les larmiers.
La chapelle Saint-Sébastien, copie de la chapelle Desmaires, a été édifiée en 1876 sur le flanc sud du coeur.
L'église de Saint-Sauveur comporte dans ses maçonneries de nombreuses dalles de pierres portant les épitaphes de paroissiens inhumés à l'intérieur de l'église. Elles datent pour la plupart du XVIe siècle. La plus ancienne, celle de Fleury Herault remonte à 1477.
Mais cette église se signale surtout par la richesse et l'abondance de son mobilier religieux et de sa statuaire. On signalera notamment, l'entrée de la nef, les fonts baptismaux en pierre, datés par inscription de 1572. Il s'agit d'un très bel exemple de mobilier liturgique de style Renaissance en calcaire d'Yvetot-Bocage. La cuve circulaire à godrons repose sur une base à décor de griffes et à mufles de lion. Son décor de frise d'acanthe, caractéristique de la Renaissance cotentinaise, se retrouve notamment au portail du Manoir Desmaires, sur la commune de Saint-Sauveur-le-Vicomte. Le couvercle de laiton date de 1895. Sur ces fonts fut notamment baptisée Catherine de Longpré (1632-1688), évangéliste du Canada, béatifiée sous le nom de Marie-Catherine de Saint-Augustin. |
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Au nombre des statues anciennes, se distingue en premier lieu un exceptionnel Christ aux Liens en pierre ayant conservé sa polychromie d'origine. Cette très belle représentation du thème de l' « Ecce Homo » fut achetée en l'an 1522 à Rouen où elle avait été peinte et sculptée, par les moines de l'abbaye bénédictine, puis transportée par voie navale jusqu'à Saint-Sauveur-le-Vicomte, en empruntant le cours de la rivière Douve. Elle avoisine un saint Jacques en pierre calcaire, production locale datant du XVe siècle. Le saint pèlerin est identifiable à la coquille qui orne sa sacoche.
A noter encore, une jolie sainte Marguerite, en bois polychrome du XVIIe siècle, représentée dominant le dragon qui l'avait dévorée, et dont elle s'est délivrée en lui perçant le flanc à l'aide d'une croix. Dans la chapelle sud, un saint Sébastien en pierre, datant du XVIe siècle, est probablement contemporain de la fondation d'une confrérie créée en l'honneur de ce saint en 1529.
Le maître autel des XVIIe et XIXe siècles conserve la prédelle et le tabernacle d'un ancien retable, qui avait été installé en 1654. Il est encadré par les statues du saint patron de l'église, Saint Jean-Baptiste, et par celle du patron secondaire de la paroisse, saint Michel, deux ouvres du milieu XVIIe siècle en bois polychrome. |
Statue en pierre Collection CPA LPM 1900 |
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Dans la chapelle nord figurent un Saint Yves ainsi qu'une sainte Cécile, deux ouvres en bois polychrome datant du début du XVIIe siècle. Elles évoquent par leur facture le maniérisme de l'école de Fontainebleau. Dans cette chapelle se trouve aussi la pierre tombale de Jacques Lefèvre du Quesnoy, qui fut évêque de Coutances et abbé de Saint-Sauveur-le-Vicomte, décédé le 9 septembre 1767
Les vitraux ont été installés en 1958. Ils sont l'ouvre du maître verrier Paul BONY notamment connu pour des travaux exé-cutés en collaboration avec Marc Chagall, Georges Braque ou Henri Matisse. Très actif après guerre, Paul Bony a également travaillé pour l'église paroissiale de Rauville-la-Place. Les verrières de la nef représentent les symboles des différents sacrements de l'église catholique (baptême, communion, eucharistie.). Les vitraux des transepts illustrent le thème de la Crucifixion et celui de l'Immaculée Conception. Le choeur et des chapelles orientales sont ornées des figures de leurs saints patrons (saint Sébastien, Saint Jean-Baptiste, saint Michel, saint Pierre et saint Paul). |
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Église Saint-Jean-Baptiste à Saint-Sauveur-le-Vicomte. Auteur Roland Godefro 2011 |
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