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Si Maynard de Saint-Wandrille et Maynard du Mont-Saint-Michel sont une même personne, la question des origines se pose. Selon Jean Laporte, Maynard de Saint-Wandrille serait le fils cadet de Wichmann Ier (de), comte saxon de la famille des Billung et de Geva, fille du comte Meginhard. Il aurait ainsi pour frère Wichmann II (de), comte en Hamalant et gendre Arnoul le Grand, comte de Flandre1. Alors que Guillaume de Saint-Pair dit de Maynard du Mont-Saint-Michel qu'il est normand. Toutefois, ni les Annales de Saint-Wandrille, ni Robert de Torigni ne confondent ces deux personnes1.
Abbé de Saint-Wandrille Moine de Saint-Pierre au Mont-Blandin de Gand, Maynard est le disciple de Gérard de Brogne1.
Devenu abbé de Saint-Wandrille de Fontenelle en 959/960, il obtient l'autorisation du duc Richard de réformer l'abbaye. Il rétablit une église, un dortoir et un réfectoire. Il apporte de Gand des livres, des chartes et des ornements. Il commence la restitution du temporel.
Il acquiert en 964 les reliques de Maxime et Vénérand. La tradition le dit partir pour le Mont-Saint-Michel suivant l'Inventio, indiquant l'obligation du duc de partir pour le Mont.
Abbé du Mont L’abbé Maynard conserva dans sa prélature la même humilité qui lui avait fait résilier celle du monastère de Saint-Wandrille. Au lieu de confier à l’un de ses religieux la charge de sonner l’office divin, ainsi que le lui permettait la règle de saint Benoît, il se chargea lui-même de cette stricte obligation, et, à cet effet, il choisit pour demeure la cellule antérieurement habitée par l’artificieux Bernier, la plus voisine de l’oratoire. Le chanoine Durand, ayant sollicité l’habit religieux, fut accueilli avec bonté par Maynard, qui lui confia l’office de chapelain. Foucault, neveu de Bernier, obtint une réception aussi bienveillante ; mais il essaya vainement d’en étendre la faveur à son oncle.
Les vingt-cinq années durant lesquelles Maynard Ier fut à la tête du mont Saint-Michel furent une période de régularité, de concorde et de paix. Il sut conquérir le respect et l’affection de tous ceux, religieux ou séculiers, sur lesquels s’étendait sa puissance. Ce modeste éclat des vertus claustrales ne fut cependant pas la seule illustration dont brilla sa prélature. Sous son gouvernement, les religieux, livrés à l’étude des sciences divines et humaines, se rendirent célèbres par la culture des lettres. À ces temps sont dus les premiers documents authentiques sur ce lieu transmis les archives du Mont Saint-Michel, car les précédents chanoines, méfiants, avaient transporter chez les complices de leurs excès tout ce que le Mont Saint-Michel possédait de reliques, de titres et d’objets précieux, et tous les documents que cet établissement possédait jusqu’alors sur son histoire disparurent dans ce détournement.
Outre la charte royale et la bulle confirmative des donations et privilèges octroyés ou reconnus par Richard II, une histoire manuscrite que tous les caractères paléographiques font remonter à cette époque, fut rédigée pour suppléer à la perte des Chroniques et des autres documents enlevés par les précédents clercs. Parmi les manuscrits de ces temps, dont la ville d’Avranches a recueilli l’héritage dans la bibliothèque du Mont Saint-Michel, on doit citer plusieurs œuvres de littérature ancienne, au premier rang desquelles s’offrent un De oratore, de Cicéron, remarquable par ses nombreuses variantes des éditions connues ; les Cath. d’Aristole, traduction d’Augustus, renfermées, ainsi que trois Traités de Boëce et plusieurs autres manuscrits de la même époque, sous le numéro 1975 ; Lib. historiarurn Julii Flori ad Judith imperatricem, uxorem Karoli Kalvi, etc.
On mentionnera également plusieurs ouvrages de critique et d’éloquence religieuses : le Prologue d’Alcuin sur la Genèse, incipit Prologus Alcuini super Genesim, commentaire tout différent des questions sur le même sujet contenues dans l’édition générale de ses œuvres ; une autre glose du même sur le Cantique des Cantiques, Expositio Alcuini in Canticis Canticorum ; le sermon de saint Augustin sur le texte : Simile est regnum cœlorum decem virginibus, et des Homélies de ce Père de l’Eglise sur des passages de saint Paul, Homélies qui ne se trouvent pas dans l’édition bénédictine des œuvres authentiques et apocryphes de l’évêque d’Hippone ; un Commentaire de saint Grégoire-le-Grand sur Ezéchiel ; la Vie de saint Achard, publiée depuis dans les Annales Bénédictines, Capitula in vitâ sancti Hugonis, Rothomagensis episcopi, etc.
Mayanrd assiste en 989 à la translation des reliques de Saint Ouen, en compagnie de l'archevêque Hugues et des abbés Hildebert de Saint-Ouen et Fromont de Saint-Taurin2.
Mort de Maynard
Arrivé aux dernières limites de la vieillesse, Maynard expire le 16 avril 9912 entre les bras de ses frères, après vingt-cinq ans d’administration. On voit, dès l’année même de sa mort, des princes solliciter une place sépulcrale dans son cloître, et des couvents lui demander des abbés. Conan Ier, duc de Bretagne, lui donna, ainsi qu’à son monastère, par une charte du 28 juillet 990, la paroisse et seigneurie de Villamer avec ses dépendances et appendices, entre autres avec droit de haute, basse et moyenne justices.
Son souverain Richard lui portait une telle affection qu’à la nouvelle de sa mort, il s’empressa de se rendre au Mont Saint-Michel pour honorer ses obsèques de sa présence. L’abbé Maynard Ier fut enterré dans un petit jardin, près du chœur de l’église de l’abbaye. C'est son neveu Maynard II qui lui succède à la tête de l'abbaye. | ||||||||