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La légende de saint Gerbold
Saint Gerbold vivait dans le septième siècle ; il demeurait en Angleterre , chez un riche seigneur , lorsqu'il lui arriva précisément la même aventure qu'à Joseph chez Putiphar. Son maitre irrité lui fit attacher une meule de moulin au cou et le fit jeter à la mer . Aussitôt, la pierre devint légère comme du liège ; la corde se détacha et le saint, placé sur sa meule, vogua paisiblement vers les côtes du Bessin. Il aborda à Ver, dans la saison la plus rigoureuse de l'année , et la verdure et les fleurs naquirent de tous côtés sous ses pas ; c'est depuis ce temps que ce lieu a été appelé Ver.
Le saint s'établit à Crépon , sur les bords du ruisseau de Provence, où il se construisit un petit ermitage.
Sa sainteté , et surtout ses miracles , le firent nommer à l'évêché de Bay eux . Lorsqu'il en prit possession , les rues par où il passa se trouvèrent miraculeusement jonchées des fleurs les plus rares et les plus odorantes . Malgré tout ce luxe de miracles , les Bayeusains ne tardèrent pas à se dégoûter de leur évêque et le chassèrent ignominieusement . Saint Gerbold jeta , de dépit , son anneau pastoral dans la mer en disant qu'il ne reviendrait dans son diocèse que lorsqu'il l'aurait retrouvé . Pendant son absence , les habitants de Bayeux furent affligés de lienterie et d'hémorroïdes ; ils ne tardèrent pas à reconnaitre leur faute et envoyèrent prier saint Gerbold de revenir parmi eux . Il eut pitié de leurs maux , retrouva son anneau pastoral dans le corps d'un poisson qu'on servait sur sa table, revint à Bayeux et la maladie cessa.
(F. Pluquet, Contes populaires..., 2ème édit. Rouen, 1834, in - 8° , pp. 18 - 20). |
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