Les remèdes de bonnes femmes


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De Jules Lecoeur 1900


Contre le mal de gorge, il suffit pour en être débarrassé, de tirer la mèche de cheveux la plus voisine du sommet du crâne ou de se mettre autour du cou un vieux bas sale rempli de cendres chaudes.

 

Variante pour guérir les verrues, à neuf heures, un jour de pleine lune, sortir sur la route, ramasser des cailloux, en frotter les verrues, sans quitter des yeux l’astre de la nuit, et renouveler tous les mois jusqu’à parfaite guérison.

Pour tuer un orvet, couleuvre ou vipère, il suffit de l’atteindre avec une tige de fougère.

 

Quand un boucher va chercher un veau dans une ferme, il doit le sortir de l’étable le derrière en avant, afin que la mère ait moins de chagrin, ou bien encore couper un peu de poil à la queue, l’envelopper dans une feuille de chou et la faire manger à la vache.

 
 
 
 
 

De méchantes langues prétendent que les Normands dans leurs prières ne disent pas : Donnez-nous notre pain quotidien, mais montrez-nous notre pain quotidien, cela nous suffit, nous saurons bien aller le prendre.

 
         
   
 

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De Jules Lecoeur 1900

 

Rien ne vaut, pour la guérison de la coqueluche, cinq mouches à miel ou une souris frites dans du beurre sans sel.


Contre la pulanté des yeux, «vulgo ophtalmie catarrhale», prenez neuf grains de blé, enfilez-les et mettez-les sur les yeux du patient en récitant un Pater et un Ave, puis confiez ces graines à la terre. Si elles pourrissent les yeux ne guériront pas, si elles lèvent le malade recouvrira la vue.


Si des verrues vous gênent et que vous répugniez à les faire brûler, comptez un soir à minuit les étoiles à reculons, pendant un quart d’heure, elles s’effaceront vite.

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Ou prenez des cailloux, en contemplant ces mêmes astres et jetez-les en arrière, sans quitter vos yeux du ciel. Le procédé est infaillible. 


Si votre nouveau-né a un érysipèle des cuisses et du bas-ventre, entortillez-le avec le torchon le plus sale que vous pourrez trouver chez votre voisin.


Si votre enfant a les yeux rouges, les paupières collées le matin, priez une âme charitable de vous procurer quelques poux et tâchez de les acclimater sur la tête de votre enfant, il guérira sûrement.


Pour passer le lait d’une brebis, d’une chèvre, d’une chienne, d’une chatte, il suffit de lui mettre au cou un collier de bouchons ayant servi.


Voulez-vous savoir si votre fille sera une habile ouvrière, placez son nombril (et sa chute) dans un livre de messe à la date du Saint du jour et lorsqu’elle atteindra ses sept ans, prenez-le et frottez-le entre vos doigts, s’il tombe en poussière, elle sera très agile de ses mains.


Pour désinfecter une maison, il faut la peupler de crapauds, qui prennent le mauvais air.


Si vous voulez protéger votre maison contre le feu du ciel, ornez-la d’un bouquet d’herbe de Saint Jean coupé avec un couteau neuf.


De même voulez-vous que le sciage des blés ne vous occasionne pas de maux de reins, à la moisson prochaine : sautez trois fois à pieds joints au milieu du feu allumé le jour de la Saint-Jean.

 
         
   
 

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De Jules Lecoeur 1900


Les pêcheurs malades voient augmenter leurs souffrances au fur et mesure que la mer monte, et s’ils sont pour mourir, c’est toujours au reflux.

 

À ceux qui meurent en mer on réserve une fosse au cimetière paroissial qu’ils viennent habiter au moins une fois l’an.

 

Rouler un enfant sur un reposoir à l’endroit même où le prêtre a posé le Saint-Sacrement, c’est lui donner un rein solide et le préserver d’une foule de maladies.

 

Le jour Saint-Jean, si on cueille à jeun de la fougère mâle, après avoir communié avant le lever du soleil, on est préservé pour toute l’année du mauvais sort et des maléfices.

 

Pour la méningite, il n’y a rien de tel qu’un pigeon ouvert en deux tout vivant et tout emplumé et mis sur le crâne du petit malade.

 
 
 
 

Une bonne femme m’a assuré que quelques heures après l’opération, elle avait retiré le corps du volatile rempli de gros vers, genre asticot, qui sortaient du crâne de l’enfant qui fut guéri incontinent.

 

Si le pigeon ne réussit pas, il faut placer des rates de mouton fraîches, sous la plante des pieds. Ça ne rate pas.

 

Contre les coups, une escalope ou grillade de veau, mise à propos, empêche la peau de noircir et même de gonfler.

 

Le cancer étant une bête vorace, on fera bien de l’alimenter avec de la viande de boeuf ou de mouton au choix, mais sans os, ni gras. Cette bête n’aimant que le maigre, on arrive ainsi à enrayer cette terrible maladie, jusqu’au jour où fatiguée de cette alimentation, elle préfère la viande humaine à celle des ruminants, auquel cas il n’y a plus de remède.

 

Si vous avez un ami atteint de dyssenterie chronique, faites lui avaler trois fois par jour, une forte pincée de poudre de brochet desséchée au four. Il faut, c’est la condition essentielle pour réussir, que la mâchoire soit armée de ses dents. Au bout de huit jours de ce traitement, votre virousseux, c’est le nom donné à ceux qui ont un flux de ventre, virousse ou coule-doucement, a le derrière cacheté comme une bouteille de vieux vin.

 

La poudre de crapaud est infaillible contre les hémorragies.

 

Si l’animal vivant est tenu dans la main, sous l’aisselle, derrière l’oreille ou pendu au cou, il arrête les saignements de nez, appliqué sur ce nombril, il fait rentrer incontinent les hémorroïdes.

 
         
   
 

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De Jules Lecoeur 1900

L’os de la jambe gauche de devant, appelé bras du crapaud, appliqué sur la joue, soulage subito les maux de dents les plus rebelles et le fait disparaître en quelques minutes.

 

Le poumon de renard, mort de mort violente, séché au four et réduit en poudre, guérit la phtisie, mille fois mieux que l’huile de foie de morue, le gaïacol ou le cacodylale de soude prescrits par les médecins.

 

Les personnes qui ont la mauvaise habitude de faire un usage immodéré des haricots, pois, lentilles, fèves et autres féculents, feront sagement quand elles auront des vents remontés dans la tête, de prendre quelques pincées de poudre de foie de loup tué à la chasse. 

 
 
 

 

Il est très important que ce fauve n’ait point succombé à la vieillesse ou à une maladie inhérente à sa race.  

 

Pour l’esquinancie, voici un remède qui guérit quatre-vingt dix-neuf fois sur cent et est à la portée de tout le monde. Faites cuire des oignons de lys sous la cendre chaude, ajoutez-y des crottes de chienne blanches, ce sont les crottes et non pas la chienne qui doivent être de cette couleur ; un jaune d'oeuf, des figues, des dattes, de la farine de froment et de la graisse de hibou.

Les limaces rouges n’ont point leurs pareilles pour faire rentrer les hernies. Le bandage n’est que de la Saint-Jean auprès d’un cataplasme d’un de ces mollusques gastéropodes.

Les cloportes vulgo poux de cochon, infusés dans du vin blanc, font rendre des pierres que trois percherons auraient peine à traîner.

 

Le sang de bouc frais fait transpirer beaucoup mieux que le sureau, la bourrache ou le vin chaud à la cannelle.

La gravelle ne résiste pas à de la poudre d’hirondelle préparée magistralement. Égorgez de jeunes hirondelles prises dans le nid maternel, répandez le sang sur les ailes, mettez le tout au four dans un vase en terre hermétiquement fermé et retirez après consomption de l’humidité. Tobie ne connaissait que le fiel de cet oiseau pour guérir le mal d’yeux, nous avons mieux aujourd'hui.

Pour l’épylepsie , faites bouillir dans du miel de la corne de bélier râpée, de la racine de piaune (pivoine), du gui de chêne et de la fiente de paon mâle, et vous m’en direz des nouvelles.

 

Si par hasard vous n’aviez pas sous la main d’excréments de paon, remplacez par du poil de lièvre desséché, toujours à condition que cet animal soit tué à coup de fusil, pris au collet le remède n’agirait pas. Ne mettez pas de miel dans la sudite préparation si le malade est bilieux, car tout son sang tournerait en bile et il mourrait de la jaunisse en admettant que vous l’ayez guéri de son haut mal.

 
         
   
 

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De Jules Lecoeur 1900


Si votre enfant est atteint du croup, inutile de songer au tubage, à la trachéotomie ou à l’injection de sérum Roux, un simple poireau trempé dans l’huile et introduit dans la gorge le débarrassera de ses fausses mem-branes et de l’asphyxie qui en est la conséquence. Mères de famille dormez en paix, grâce à ce remède aussi banal qu’héroïque. Un conseil d’ami ; lorsque vous achèterez des légumes à pot-au-feu, n’oubliez point de met-tre de côté le plus beau de vos poireaux. Qui sait, vous pourriez en avoir besoin au milieu de la nuit, à l’heure où il est difficile de faire lever la fruitière.

 
 
   
 

Si par le plus grand des hasards ce légume n’agissait pas, enveloppez la gorge du petit malade d’un cataplasme très chaud de farine de lin délayée dans l’urine nocturne d’une personne mâle et vierge, mettez sur un feu doux et agitez avec une chandelle de suif au lieu et place d’une cuiller en bois. Faites prendre en même temps une cuillerée de lait dans lequel vous aurez mis trois gouttes d’eau bénite venant de trois paroisses voisines.

 

À propos, s’il vous reste de l’urine et que vous ayez la figure couperosée ou les mains gercées, allez-y d’un petite ablution, le remède n’est pas coûteux.

Pour guérir les dartres ou verpelaines, il faut les recouvrir de toile de lin neuve réduite en cendre, ou les envelopper avec la patrouille d’un boulanger toute chaude, c’est-à-dire sortant du four.

Enfin voici un remède souverain pour la sciatique, mettre dans la poche gauche du pantalon, un nombre impair (3 ou 5) de marrons d’Inde, ce médicament agit au bout de quelques minutes et soulage grandement le rhumatisant.

Pour éviter les infidélités de sa femme, il faut faire placer par le cordonnier entre les semelles de la chaussure de la jeune fille qu’on va épouser un peu de sel ou une pièce d’argent. Autre procédé tout aussi infaillible, pendant la messe de mariage, l’époux doit placer ses genoux sur une partie de l’habillement de la future. Si malgré tout cela, le malheur arrive, on le fait cesser, en plongeant dans l’eau bouillante, le voile porté par la fiancée le jour de son mariage. Un mariage contracté en mai ou en août est de sinistre augure. Il rend les époux jaloux, la femme porte la culotte et les enfants ont beaucoup de chance de devenir fous.

 

Les femmes enceintes et les nourrices ne doivent point sortir après le soleil couché, car le diable pourrait s’emparer de l’enfant qu’elles portent ou qu’elles allaitent, lui tordre le cou ou lui aplatir la tête.

 

En allant se relever de ses couches, si une femme rencontre pour premier enfant un garçon, elle aura un garçon à son prochain accouchement ou réciproquement une fille.

Si un enfant tête voracement, il louvine, c’est-à-dire qu’il éprouve une faim de loup, alors pour mettre un terme à cette fâcheuse disposition, on lui fait avaler des lardons jusqu’à ce qu’il en crève ou passe sa vilaine habitude.

Vendre ses abeilles c’est perdre sa chance, les injurier c’est s’exposer à être mortellement piqué.

 
         
   
 

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De Jules Lecoeur 1900


Pour qu’une vache devienne sûrement mère, il faut la frapper sur le flanc de trois coups d’une baguette de coudrier, fendre en quatre le dernier poil de sa queue et lui appliquer sur les reins une poignée de boue, et lui verser dans l’oreille l’eau qui a servi à cuire des moules.

 

Si, en marchant, un cheval s’enfonce un clou dans le petit pied, il faut ficher le clou dans un chêne ou dans un mur pour éviter une boiterie consécutive.

 
 
 

 

 

Pour accoutumer un chat dans une maison où il n’est pas né, il faut lui frotter les pattes avec du beurre.

Pour faire revenir le lait d’une vache, il faut qu’elle avale un pot chopine d’eau dans lequel a bouilli un cœur de boeuf, percé de trente-trois aiguilles. J’ignore pourquoi ce nombre.

Si l’oreille vous teinte, c’est que quelqu’un dit du mal de vous. Si c’est la droite, mordez-vous le petit doigt de la dextre et réciproquement, la méchante langue se mordra la sienne.


         
   
 

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Si vous voulez connaître la profession de votre futur époux, jetez à minuit le jour de la Saint-Jean, devant votre porte et sur la route, un seau d’eau bien fraîche et regardez attentivement la première personne qui passera, pourvu que ce soit un homme, votre mari aura le même état.

 
 
 


Variante. – Faites couler du plomb fondu dans de l’eau froide et recueillez-en avec soin les morceaux. Vous trouverez dans le tas soit un outil de maçon, de charpentier, de jardinier, de laboureur ou tout autre, ce sera une précieuse indication pour connaître votre épouseur.


Voulez-vous maintenant voir votre fiancé ? Le jour de la Saint-Agnès vous jeûnerez depuis la disparition des étoiles jusqu’à leur réapparition et à minuit vous placerez sous votre oreiller un miroir sur lequel vous disposerez en croix deux feuilles de laurier béni. Vous monterez dans votre lit à reculons, en vous signant à l’envers et en récitant vos prières en commençant par la fin, à peine endormie vous verrez nettement apparaître l’objet de vos désirs. Si au lieu d’un beau jeune homme, vous voyez un cercueil c’est que vous mourrez dans l’année ou ce qui est pis vous resterez vieille fille toute votre vie.

 

Quand la crasse du linge de corps est difficile à détacher, la personne à laquelle il appartient a un mauvais coeur.


         
   
 

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De Jules Lecoeur 1900

 

Autrefois les médecins étaient rares dans nos campagnes, les communications de village à village fort difficiles, l’hiver surtout, et la bourse de nos paysans normands presque toujours à sec, c’est ce qui obligeait nos malades ruraux à recourir aux bons offices des sorciers, panseurs, rebouteux, guérisseurs, matrones et bonnes femmes, qui pullulaient à chaque pas de brèche et possédaient, à défaut de science et d’instruction, une foule de remèdes empiriques et de panacées universelles, à la portée des plus pauvres, héritage familial qui se perdait dans la nuit des temps.

 
 
         
 

Certains avaient le don de rétablir les membres fracturés ou luxés, de réduire les entorses et les hernies, de remettre au point les tressaillures, de faire passer le carreau, de guérir les écrouelles tout comme les rois de France, d’assister les femmes en couches, de conjurer les sorts et les maléfices et surtout de combattre la maladie mère de toutes les autres, c’est-à-dire les vers, si communs chez les enfants, les adultes et les vieillards et dus à une alimentation défectueuse et à l’inobservance des plus vulgaires lois de l’hygiène.

À en croire les guérisseurs de vers, ces parasites ne se localisent pas dans les voies digestives et intestinales, comme l’enseigne la Faculté, mais ils portent leurs ravages dans tous nos organes et celui qui en est le plus souvent victime, c’est notre viscère le plus noble, j’ai nommé le coeur.

Ces dégoûtants parasites, loin de se contenter d’absorber le meilleur des sucs de la digestion, se permettent neuf fois sur dix, des incongruités aussi monstrueuses que honteuses, puisqu’ils pissent sur notre cœur, qui ne peut se défendre contre un tel sacrilège !!!

 

Si vous êtes atteint de syncopes, de chaleurs, de fièvres, de tiraillements d’estomac, de douleurs à l’épigastre, de bâillements, sueurs profuses, d’épiquements autour du nombril, ou dans le voisinage de l’anus, d’éberluettes, de gêne de la respiration, de crampes abdominales, de diarrhée, de fétidité de l’haleine, de bourdonnements d’oreilles, de défaillances, de gargouillements intestinaux, de vents difficiles à expulser, de digestions flatrilentes et laborieuses, etc., etc. … pas le moindre doute, ce sont des vers qui vous pissent sur le cœur.

Pour combattre ces locataires, qui vous traitent en pays conquis, la nature a mis à votre disposition trois remèdes faciles à se procurer.


1° : Le lait ; 2° : l’ail ; 3° : l’urine.

Le lait froid ou chaud est un excellent tueur de vers, à condition qu’il soit magistralement administré, n’en faites jamais boire au patient, car les vers remonteraient et l’étoufferaient, donnez-le au contraire en lavement et alors ils descendront et vous n’aurez plus qu’à les cueillir dans vos matières.

L’ail, faites-en boire au vermineux cuit dans le lait, ou contentez-vous d’en mettre un collier autour de son cou, le résultat est immédiat, les vers déménagent incontinent, comme des mulots dont on inonderait le terrier.

Mais le contre-poison par excellence des vers, c’est l’urine, non pas celle du premier venu, mais la vôtre, ou celle d’une jeune fille vierge, ou d’une vieille femme dans l’âge critique.


Buvez-en tous les matins, à jeun, un grand verre et vous m’en direz des nouvelles.

 
         
   
 

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De Jules Lecoeur 1900


Si vous connaissez une personne atteinte du haut mal, coupez une branche de gui, de chêne. Malheureusement ce parasite ne se trouve guère que sur les pommiers et les peupliers, si nous en croyons Monsieur Benon, le savant botaniste, auteur de la Flore de la Manche, qui ne l’a rencontré qu’une seule fois dans ses longues et nombreuses herborisations, sur l’arbre sacré des Druides.

 

Faites sécher au four un rameau de ce gui, pesez-en à nu sur une balance trois paquets de dix grammes, opérez cette pesée à l’aide, non d’un vulgaire poids de cuivre, mais d’une pièce de dix francs en or, réduisez en poudre et avalez, le matin à jeun, trois jours de file.

Si vous rencontrez un roseau ou belette sur votre route, rebroussez chemin immédiatement, ou il vous arrivera malheur.

 
 
     
 

Un capitaine au long-cours, pour ne pas s’être conformé à cette croyance, fit naufrage à peine embarqué, un second gagna le scorbut et toutes ses dents tombèrent.

 

Ne jetez jamais une dent dans la rue, car il vous en pousserait, à la place, une de chien.

 
         
   
 

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De Jules Lecoeur 1900


Quand la crasse du linge de corps est difficile à détacher, la personne à laquelle il appartient a un mauvais coeur.

Des rognons de porc desséchés et conservés sur soi, portent autant bonheur que la corde d’un pendu.

Couper la galette cuite à la bouche du four avant que les pains ne soient enfournés les empêche de cuire.

Au décours de la lune les os se vident de leur moelle et les coquillages de l’animal qu’elles renferment.

Il ne faut jamais monter sur son tonneau un vendredi, le cidre deviendrait rapidement aigre.

 
 
         
 

Si on tombe malade, on meurt dans la chemise qu’on a prise un vendredi. Tous les morts du Vendredi-Saint vont tout de go en paradis.

 

Si on agite la crémaillère sans nécessité, c’est attirer le diable, qui se montre incontinent.

Un enfant qui a la bière est condamné à mourir tout jeune. Par bière on entend une veine très bleue, placée entre les sourcils et la racine du nez.

 

Il y a des jours et des fêtes favorables à l’encensement des céréales. Il faut en tenir compte si l’on veut avoir de belles récoltes.

Autres moyens de guérir les verrues, à ajouter à ceux que j’ai indiqués plus haut.. les frotter avec des cheveux ou de la bourre de laine qu’on enfouit : à mesure que ces objets pourrissent la verrue s’efface.
 

Certaines bonnes femmes les soignent autrement et les guérissent vite pourvu qu’elles en sachent la quantité exacte, l’âge du porteur et le nombre de lettres qui composent son nom