NOTRE DUCHE 4/10
   
  DUCHE DE NORMANDIE 1087-1135
         
 

La Normandie Anglaise

  ou

l'Angleterre Normande

 

1087-1135

 

Sous le règne de Guillaume le Conquérant, la Normandie est avec la Flandre la principauté la mieux tenue et la mieux administrée de France. Sur son lit de mort, le Conquérant âgé de 60 ans environ, arrange sa difficile succession. Il a trois fils : l’aîné, Robert Courteheuse recueille le duché, le second, Guillaume le Roux, reçoit la couronne d’Angleterre et le dernier, Henri, ne récupère qu’une somme d’argent.

 

Aussitôt le Conquérant mort (1087), l’anarchie reprend dans le duché comme au temps de la minorité du défunt. Le nouveau duc, le prodigue Robert Courteheuse, n’a pas la même autorité que son père. Il laisse les barons combattre entre eux et élever des châteaux sans son autorisation. Le désordre est accentué par la rivalité entre les trois frères.

 
 
         
 

La situation se clarifie en 1100 quand le roi d’Angleterre Guillaume Le Roux trouve accidentellement la mort. Henri, le cadet, obtient de l’aristocratie anglaise le trône vacant. Il ne compte pas en rester là. En 1105, il débarque en Normandie et bat en 1106 son frère aîné Robert à Tinchebray. Henri s’empare alors de la couronne ducale. L’union anglo-normande est ainsi reconstituée mais cette fois, à partir de l’Angleterre. Avec ce nouveau duc-roi, la Normandie reprend son essor interrompu par vingt ans de troubles.

 

Comme son père Guillaume le Conquérant, Henri Ier d’Angleterre (surnommé Henri Beauclerc pour sa culture) est un grand duc-roi, sage, rusé et énergique. Pour certains historiens, son règne correspond à l’apogée du duché de Normandie. On retiendra parmi les coups d’éclat du fils du Conquérant :

 

    - La mise à bas définitive de la seigneurie de Bellême (Orne) dont les titulaires, propriétaires d’une quarantaine de châteaux, narguaient le pouvoir du duc de Normandie depuis la fin du Xe siècle

    - La bataille de Brémule, une victoire de plus contre le roi de France Louis VI.

 

Les moyens financiers et militaires fournis par l’Angleterre ne sont pas étrangers au succès d’Henri Beauclerc sur le continent. Par ailleurs, il a le souci de doter son vaste État d’une meilleure administration. Contraint de partager sa présence entre les deux rives de la Manche, il élabore en conséquence un système d’institutions permanentes. Le roi installe une sorte de vice-roi en Normandie, le justicier qui gouverne à sa place lors de ses séjours en Angleterre. Un corps d’officiers itinérants rend la justice en appel, fait exécuter les ordres du roi, supervise l’administration des vicomtes ou se charge de la perception des taxes. L’Échiquier, administration financière centrale, reçoit les sommes d’argent indispensables pour mener à bien sa politique. Avec ses réformes, Henri Ier affirme la modernité de la Normandie.