OVNI EN MANCHE

CARTERET

OVNI 2 décembre 1973 Carteret

     
 
 
   
 

OVNI à Carteret 2 décembre 1973

in Jacques Vallée "Le Collège invisible"

Les Chemins de l’Impossible Albin pp70-74

 

Un cas d’OVNI aussi des années 70, sur fond d’espionnage industriel et de complot...

 

La petite ville de Carteret se trouve sur la Cote Ouest du Cotentin, à une trentaine de kilomètres de Cherbourg, juste au nord du merveilleux mont Saint-Michel, abbaye construite, comme chacun sait, par le Diable. Le 2 décembre 1973, une chose bien étrange se produisit à Carteret. Deux pêcheurs, M. Jean, quarante-quatre ans, et son fils Noël, dix-huit ans, se levèrent à 5 heures du matin pour relever leurs filets à marée basse. Quand ils arrivèrent sur la plage une demi-heure plus tard, ils se trouvèrent en présence d"un objet très lumineux juste au dessus de la région où les filets étaient tendus. Ils avancèrent à environ 150 mètres de l’objet, qui avait l’apparence d’une "fenêtre" jaune intense de 3,50 m de long sur 1,50 m de haut, émettant un faisceau de forme conique, vers le sol. Les deux pêcheurs furent impressionnés et n’approchèrent pas davantage. Ils tentèrent de faire leur travail sans prêter attention à l’objet, mais celui-ci changea soudain : la lumière jaune s’éteignit. A l’endroit où elle avait plané se trouvait maintenant un "ballon" bleu-vert qui s’envola vers 6h 5. J’enquêtai personnellement, avec ma femme, sur cette observation au cours d’un voyage de recherche en Europe, en décembre 1973. Elle se rendit à Carteret moins de dix jours après l’observation et parla à l’un des témoins et aux enquêteurs tandis que je vérifiais d’autres indices. Cette recherche eut des résultats curieux. D’abord nous trouvâmes qu’il ne s’agissait pas de la première observation. Deux mois plus tôt, le jeune homme avait vu trois sphères jaunes en formation étagée au dessus de la même plage alors qu’il roulait en voiture avec son beau-frère. Cette observation eut lieu à 19 heures, et les "boules" étaient à 4 ou 5 mètres du sol (plutôt que "posées sur la plage" comme l’a rapporté France-Soir)

 

" Comment étaient placées les lumières ? - D’abord, il y avait une lumière jaune, une deuxième au-dessus, et une troisième à gauche encore au dessus, avec une partie métallique au milieu. - Qu’est-ce que ça faisait ? - Les lumières s’allumaient et s’éteignaient et ça suivait la voiture. - Et vous, qu’est-ce que vous avez fait ? - On s’est arrêtés pour le regarder, et quand on est remontés en voiture les lumières étaient éteintes sur l’objet. "

 

Depuis la seconde observation le père Jean ne sort plus de chez lui, ne va plus à la pêche, ne répond pas aux enquêteurs. Nous ne trouvâmes aucune trace sur la plage. Les gendarmes nous confirmèrent que les herbes des dunes n’avaient pas été affectées. Il y avait des fils de fer barbelés à proximité, que l’on examina pour y déceler une rémancence magnétique. On ne trouva rien. Un radio-amateur local remarqua pourtant un clocage anormal de son récepteur à l’heure de l’observation. Notre enquête se poursuivit :

 

" C’était au milieu des paillots. - Les journaux ont dit que ça mesurait 1,50 m sur 1, 50 m. - Non, c’était rectangulaire. A peu près 2,50 m sur 1,50 m. C’était gros comme une cuisinière (sic). - A quelle heure ça a disparu ? - On est arrivés à 5 heures et demie, c’est parti entre 5 h 50 et 5 h 55. - Qu’est-ce qui s’est passé quand l’objet a disparu ? - On est partis en regardant toujours la lumière rectangulaire, et elle s’est tournée vers les dunes, puis elle est revenue vers nous.

 

Elle s’est éteinte et alors on a vu un petit ballon bleu-vert au dessus de l’endroit. Il a diminué et après 6 heures on ne voyait plus rien. - C’était gros comment ce ballon ? - Comme un ballon de football. - Qu’est-ce que vous avez fait quand vous êtes arrivés sur la plage et que vous avez vu le rectangle de lumière ? - J’ai commencé à m’approcher, mais il est devenu de plus en plus brillant. Alors mon père m’a dit : Laisse tomber, viens de ce côté-là. "

 

Il existe une installation radar importante près de Cherbourg, à Maupertuis, qui se trouve à 38 kilomètres de Carteret. Le rayon d’action de l’antenne est de 200 kilomètres. A 6 h 10, ce matin-là, le radar observa un écho non identifié au sud-ouest, se dirigeant vers le nord de Cherbourg. C’était exactement conforme à la trajectoire d’un objet qui volerait de Carteret vers l’Angleterre. La même nuit, il se produisit sur la côte un accident curieux. Le chalutier Archipel qui se trouvait près des brisants d’Urville, juste à l’ouest de Cherbourg et sur la trajectoire de l’objet, perdit son chemin à la suite, semble-t-il, d’une déviation d’un compas. Le bateau heurta les rochers et sombra. L’observation de la "fenêtreé jaune sur la plage n’avait pas duré moins de vingt-cinq minutes. Pourquoi les deux pêcheurs ne s’étaient-ils pas approché davantage de l’objet pour déterminer sa nature ? Ils semblent avoir eu deux raisons. D’abord, la "fenêtre" s’illumina plus intensément quand ils furent arrivés à 150 mètres, ce qui les dissuada de s’approcher davantage. D’autre part, ils se sentirent "paralysés" par la peur. S’agissait-il vraiment de peur ? L’observation eut lieu dans la nuit de samedi à dimanche. Le vendredi suivant, des gens du pays trouvèrent des objets intéressants sur une plage voisine. Ils consistaient en un équipement complet de pêche sous-marine, avec contrôleur de radio-activité, signaux sonores, pantalons et veste avec inscription en anglais. "Etrange affaire", commenta l’hebdomadaire Minute, la semaine suivante. Et d’ajouter que la DST et le SDECE (services secrets) avaient établi que toute l’histoire se ramenait à un cas bizarre de contre-espionnage. C’est ce que j’appelle le "second camouflage". On essaie de maquiller les cas embarrassants plutôt que de les étudier en face. L’équipement de plongée sous-marine (trouvé, rappelons-le, non pas à Carteret mais "sur une plage voisine") remontait à la dernière guerre ! S’il s’agit d’un cas de contre-espionnage, les protagonistes doivent en être depuis longtemps à la retraite ! Comme cette découverte suspecte expliquerait-elle les deux observations d’OVNI ? Et l’echo radar ? Cette "solution" ne tient pas. Et pourtant elle est typique des rumeurs que l’on entend souvent, et qui visent à discréditer indirectement les témoins, peut-être dans le louable souci de rassurer les populations. C’est d’ailleurs un but que l’on atteint, car les villageois sont facilement intimidés, et les autorités locales souhaitent un retour rapide à la vie normale. Mais à longue échéance cette "solution" est explosive. Nous eûmes la chance, dans ce cas précis, de pouvoir enquêter sur place quelques jours après les évènements, avant que le camouflqge ne soit organisé ? Quelle serait la réaction d’un scientifique qui étudierait un tel cas plusieurs semaines, plusieurs mois plus tard ? Il le rejetterait probablement, et avec raison. Les témoins ne se prêtent plus à l’enquête, la police locale n’a plus rien à dire, les opérateurs du radar ont reçu l’ordre de revenir sur leurs déclarations antérieures, et l’information parue dans les journaux est contradictoire et, nous l’avons vu, en partie inexacte. Un journal normand publia un dessin humoristique où l’on voyait la petite ville de Carteret, avec soucoupe volante et petit Martien au premier plan. Un paysan souriant lui demandait : "Et ça consomme combien, ce machin-là ? "

 

in René Letenneur "Magie, Sorcellerie et Fantastique en Normandie"

Editions OCEP 1979 p 433

Par Les Goubelins ⋅ dimanche 22 mars 2009

 

Ce cas est aussi cité par René Letenneur :

 

-Le dimanche 1er décembre 1973, vers 5h 30 du matin, entre le phare de Carteret (M) et Hatainville, deux pêcheurs, le père et le fils J., allant à marée basse relever leurs lignes tendues sur la plage, aperçurent à environ 150 mètres une "volumineuse masse lumineuse" émettant un rayon jaune qui se déplaçait puis pris l’aspect d’un ballon bleu-vert et disparut. Environ deux mois auparavant, sur cette même plage d’Hatainville, l’un de ces deux pêcheurs, accompagné de son beau-frère, avait vu un ensemble de trois faisceaux lumineux semblant à 2 ou 3 mètres au dessus du sol ; ces lumières se déplacèrent puis s’éteignirent.