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PHOTOGRAPHE DU COTENTIN Alex Becquemin 1897 – 1961
Alex Becquemin, né à Octeville en mars 1897, mort à Vauville en août 1961, est un photographe et éditeur de cartes postales.
Alex Becquemin a attaché son nom au Cotentin pour de nombreuses années grâce à l’édition des cartes postales signées « Alex ». La notoriété de ce grand amateur d’art avait en son temps dépassé le Cotentin auquel il est toujours resté profondément ancré.
Source : Gisèle Nordez née Becquemin ; Jean-Marie Lézec, Madame Faucheux née Bissonnier.
Gisèle Nordez, née Becquemin, évoque la mémoire de son père.
En août 1961, apprenant le décès d’Alex Becquemin, la presse de la Manche écrit : | Alex Becquemin | |||||||||||
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« …Les artistes, les amateurs d’art, tous ceux qui en cette ville prennent part au mouvement artistique perdent en lui un animateur ardent et informé dont le nom restera associé au rayonnement culturel de notre cité… » . Né en mars 1897 à Octeville, il entre dans la vie active comme dessinateur industriel à l’arsenal mais c’est le dessin d’art qui l’inspire. En 1924, à l’âge de vingt-sept ans, il fait l’acquisition, avec son épouse Marianne Roupsard, d’un fonds de commerce de librairie, papeterie, encadrement de tableaux, cartes postales, à l’angle de la rue Tour-Carrée et de la place de la République à Cherbourg. Très vite, la librairie Becquemin devient galerie de peinture pour le plaisir des artistes locaux, Campain, Launey, Goubert, Leport et tant d’autres. Monsieur Bissonnier, antiquaire dans un immeuble voisin et antépénultième propriétaire de la librairie lui fournit la décoration, les cadres mais aussi des conseils. La réputation de la maison ne cesse de grandir.
« C’était quelqu’un ! »
Pourtant, quarante années après son décès, ce sont les cartes postales d’Alex qui perpétuent sa mémoire. En bonne intelligence avec son ami Georges Legoubey, les deux artistes se partagent le Cotentin : la Hague pour Becquemin et le Val-de-Saire pour Legoubey. Alex est passionné de photographie et parcourt la Hague à la recherche des meilleures prises de vue : Il reçoit les conseils du spécialiste de l’époque, Edouard Vaslot, avec lequel il se lie d’amitié. Cette connivence entre les deux hommes permet à Alex Becquemin de perfectionner son art. Nous en savons un peu plus grâce aux souvenirs de Jean-Marie Lézec, alors tout jeune apprenti photographe chez Monsieur Vaslot :
« C’était juste après la guerre… J’apprenais le métier de photographe 16 rue des Tribunaux. Edouard Vaslot avait cédé son commerce à Henri Bazire mais il était toujours fourré au magasin. Monsieur Vaslot, Pépère comme nous l’appelions familièrement, était un as de la photo. Il a fait des expositions à New-York, Berlin, Moscou. Je peux même vous dire que ses photos sont aujourd’hui très recherchées car seuls deux photographes en France pratiquaient la technique du développement au charbon : Edouard Vaslot à Cherbourg et Albin Guillot à Paris. Alex Becquemin venait souvent au magasin faire développer ses films et passait de longs moments avec Pépère et Monsieur Bazire. Je pense qu’ils choisissaient ensemble les clichés qui feraient les meilleures cartes postales. Moi, je n’intervenais qu’en fin de course pour massicoter. Je faisais la dentelle autour des cartes postales si vous voulez ! Il m’arrivait aussi d’aller à la galerie reporter des films. Malheureusement, je n’aurais jamais osé engager une discussion avec Monsieur Becquemin. | ||||||||||||
J’étais jeune et intimidé par sa renommée. Il était l’un des Cherbourgeois les plus réputés dans les milieux culturels mais il avait également été président de la Stella, l’ancêtre de l’A.S.Cherbourg. Pour moi qui m’intéressait au sport,
c’était quelqu’un!»
Il part pour Paris mais n’oublie jamais le Cotentin.
La carrière locale d’Alex Becquemin a été fort perturbée par la guerre. En juillet 1941, sa galerie est victime d’un bombardement anglais. Tant bien que mal, il poursuit son activité jusqu’en octobre dans la partie la moins sinistrée de l’immeuble avant de s’installer, pour survivre, dans un petit local de la rue du Faubourg. En mars 44, comme la plupart des Cherbourgeois, il est expulsé de la ville par l’occupant et se réfugie avec sa famille à Paris où un ami lui prête un appartement rue Chanez dans le seizième arrondissement. Il revient à Cherbourg six mois plus tard et ouvre une librairie rue François-Lavieille et une galerie rue de la Paix. Mais déjà, le coeur n’y estplus….. | ||||||||||||
Il faudra plusieurs années aux sinistrés de la rue Tour- Carrée pour obtenir réparation. L’immeuble familial est reconstruit au début des années cinquante. C’est son épouse qui reprend l’exploitation de la galerie jusqu’à sa vente en 1954. Entretemps, Alex avait dû développer ses activités dans la capitale. Sa grande connaissance de l’histoire de l’art et de l’art contemporain lui avaient permis de tisser des relations amicales à la galerie Drouand-David, propriétaires de plusieurs fameux magasins et galeries parisiens, rue de Rennes, Boulevard de Clichy et Faubourg Saint-Honoré. Quelques mois plus tard, Alex Becquemin s’associe avec Armand Drouand et tient le magasin du 66 Boulevard Clichy où il rencontre les plus grands artistes parisiens du moment. Il délaisse son Cotentin natal mais ne l’abandonne pas. Il fait l’acquisition en 1954 d’une petite maison à flanc des falaises de la Hague, à Vauville. C’est là qu’il passe ses meilleurs moments de repos et d’inspiration avec sa famille et ses amis ; c’est là aussi, un jour de l’été 61, qu’il est victime d’une hydrocution alors qu’il prend son bain quotidien avec son petit-fils. | ||||||||||||
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Cherbourg trafic sur les quais de l'avant port édit.alex Becquemin n° 22 | ||||||||||||