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La goélette Belle-Poule |
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La seconde Belle Poule
Textes extrait d’une conférence donnée au Rotary-club de Cherbourg le 18 février 1992 par monsieur Jean Leboucher.
La seconde Belle Poule est construite à Nantes entre juin 1801 et mai 1802 dans le cadre du programme de construction navale du ministre Bruix, ancien amiral sauvé de l’échafaud par le Premier consul Bonaparte qui avait besoin d’hommes de mer. |
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Elle est plus grande de trois mètres que la précédente mais elle est surtout plus rapide grâce à une plus grande surface de voilure. Elle est armée de quarante canons pour un équipage de trois cents hommes. Elle appartient à l’escadre commandée par l’amiral Linois composée de cinq navires, un vaisseau et quatre frégates basés dans l’océan indien. La Belle poule reçoit comme mission d’aller conduire le préfet Léger à Pondichéry, nouveau comptoir des Indes. En arrivant à destination, la Belle Poule aperçoit en rade une escadre de douze navires anglais.
Elle file alors sur Madras et rejoint l’escadre française à l’île de France. L’escadre repart en campagne à Sumatra pour des missions scientifi ques, cartographies, sondages puis Linois décide de rentrer en France. Sur la route du retour, arrêt à Sainte-Hélène. L’escadre étant regroupée, l’amiral met cap sur la France via les Açores et décide d’attaquer un convoi de façon à ne pas rentrer bredouille au pays. Le combat est inévitable mais l’escorte britannique est plus puissante que prévu. |
Charles de DURAND-LINOIS (Brest, 27 janvier 1761 - Versailles, 2 décembre 1848) |
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Le Ramillies portant quatre-vingt deux canons, commandée par l’amiral anglais sir Warren lance un appel à la Belle Poule : « braves Français, tous mes canons sont chargés, toute résistance est inutile. Au nom de l’humanité, je vous en conjure, rendez-vous ». Les Anglais rendent hommage au commandant Bruillac qui est fait prisonnier. Le pavillon est cloué sur un bout de mât. La Belle Poule est remorquée par les Anglais mais elle a subi tant d’avaries qu’ils ne s’en serviront jamais.
Seconde " Belle-Poule " Frégate de 40 (1801-1806/1816) Longueur de coque : 47 m Equipage : 300 hommes Armement : 40 bouches à feu
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L'HISTOIRE "DES BELLES POULES" |
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Maquette de la troisième Belle Poule
La troisième Belle Poule
La troisième Belle Poule est demeurée la plus célèbre dans l’histoire de France puisqu’elle a reçu la mission de ramener en France les cendres de l’empereur Napoléon Premier. Nous donnons quelques détails sur cet épisode dans le Reflets numéro 67 et dans un autre article consacré au retour des cendres. C’est dans une monographie de l’association des amis du musée de la Marine que nous trouvons des informations relatives à cette fameuse frégate :
« La troisième Belle Poule présentait le maximum de puissance offensive et de maniabilité qui, depuis la fin du dix-huitième siècle, ont fait de la frégate française un des chefs-d’œuvre du travail et de la pensée. Aussi forte que les frégates des Etats-Unis contemporaines des deux dernières Belle Poule, elle avait sur elles l’avantage de la vitesse, d’une similitude des formes et de gréement permettant de constituer des divisions homogènes et d’avoir une marche comparable à celle des vaisseaux de ligne, avantage que ne possédaient pas les bâtiments américains, anglais et hollandais qui n’étaient pas construits selon des méthodes scientifiques.
La troisième Belle Poule était une reproduction agrandie de la frégate de 44. Les plans en furent dressés en 1828 par l’ingénieur Daviel sur les plans de l’inspecteur général Boucher et la mise sur cale eut lieu aussitôt à Cherbourg. Suivant la nouvelle méthode, le navire était construit sous cale couverte, ce qui permettait de ne le lancer et de ne le gréer que suivant les besoins de la politique et les possibilités budgétaires ; la mise à l’eau n’eut lieu qu’en 1834.
Longue de 54 mètres, 10 de plus que la précédente, large de près de quinze, déplaçant 1500 tonneaux, c’était un grand croiseur dont la manœuvre demandait , avec l’armement de guerre, plus de 500 hommes d’équipage. Bruillac n’en avait que 300. Son artillerie comportait 60 bouches à feu de 30 livres, canons et obusiers.
Si l’aspect général de la frégate semblait avoir peu changé, un oeil de marin eût discerné bien des différences entre les deux bâtiments conçus, cependant, à moins d’un quart de siècle de distance. Comme l’artilleur, il eût remarqué une augmentation de volume et de puissance, des formes plus nettes et géométriques, une beauté d’épure accentuée par une froide harmonie de noir,de blanc et de vert anglais, remplaçant les tons chauds d’autrefois, la batterie couleur chamois les sabords doublés de vermillon. La frégate du Consulat- la deuxième- avait une tonture accentuée, un beaupré relevé, l’étrave était reliée à la muraille par des herpes sinueuses et surbaissées, laissant bien dégagés les sabords de chasse encadrant l’importante figure de proue. La frégate de Louis -Philippe était une longue machine de guerre aux murailles de faible rentrée, barrée par deux lignes de batteries blanches et droites, effaçant la courbe de la tonture, barrant les sculptures des bouteilles et se perdant dans les pavois de poulaine. Les formes de l’avant de la Belle Poule se rapprochaient de celles des clippers et des derniers voiliers. La crainte des coups d’enfilade n’avait cependant pas décidé le constructeur à doter la frégate d’une poupe ronde de nouvelle invention, offrant une demi-lune de même échantillon que les murailles babord et tribord. Ce qu’elle perdait en force, elle le gagnait en prestige. L’arrière de la Belle Poule, avec ses deux ponts décorés, l’un de festons, l’autre d’une balustrade en fer, percé de larges fenêtres, éclairait une vaste salle entourée de cabines et un appartement spacieux sous la dunette.
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Depuis son premier armement la Belle Poule, comme ses devancières, s’était révélée bonne marcheuse. La méthode d’arrimage scientifique lui permet d’atteindre des vitesses moyennes de onze nœuds.
Armée en flûte pendant la guerre de Crimée, elle se révéla, aux dires des experts, aptes à recevoir encore son armement de guerre. Mais la campagne de Crimée devait être le chant du cygne de la marine en bois.
Avec sa membrure, son bordé, ses ponts, sa mâture où les bois indigènes tenaient la plus grande place, les installations de l’état-major, inspirées des modèles du faubourg Saint Antoine, son artillerie, ses ancres, ses apparaux, ses armes, ses instruments de navigation fondus, forgés, manufacturés et montés en France, la Belle Poule était bien, en fait comme en droit, une parcelle du territoire national.
La "Belle Poule" CPA collection LPM 1960 |
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Maquette de la troisième Belle Poule |
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La troisième Belle Poule
La troisième Belle Poule est demeurée la plus célèbre dans l’histoire de France puisqu’elle a reçu la mission de ramener en France les cendres de l’empereur Napoléon Premier. Nous donnons quelques détails sur cet épisode dans le Reflets numéro 67 et dans un autre article consacré au retour des cendres. C’est dans une monographie de l’association des amis du musée de la Marine que nous trouvons des informations relatives à cette fameuse frégate :
« La troisième Belle Poule présentait le maximum de puissance offensive et de maniabilité qui, depuis la fin du dix-huitième siècle, ont fait de la frégate française un des chefs-d’œuvre du travail et de la pensée. Aussi forte que les frégates des Etats-Unis contemporaines des deux dernières Belle Poule, elle avait sur elles l’avantage de la vitesse, d’une similitude des formes et de gréement permettant de constituer des divisions homogènes et d’avoir une marche comparable à celle des vaisseaux de ligne, avantage que ne possédaient pas les bâtiments américains, anglais et hollandais qui n’étaient pas construits selon des méthodes scientifiques.
La troisième Belle Poule était une reproduction agrandie de la frégate de 44. Les plans en furent dressés en 1828 par l’ingénieur Daviel sur les plans de l’inspecteur général Boucher et la mise sur cale eut lieu aussitôt à Cherbourg. Suivant la nouvelle méthode, le navire était construit sous cale couverte, ce qui permettait de ne le lancer et de ne le gréer que suivant les besoins de la politique et les possibilités budgétaires ; la mise à l’eau n’eut lieu qu’en 1834.
Longue de 54 mètres, 10 de plus que la précédente, large de près de quinze, déplaçant 1500 tonneaux, c’était un grand croiseur dont la manœuvre demandait , avec l’armement de guerre, plus de 500 hommes d’équipage. Bruillac n’en avait que 300. Son artillerie comportait 60 bouches à feu de 30 livres, canons et obusiers.
Si l’aspect général de la frégate semblait avoir peu changé, un oeil de marin eût discerné bien des différences entre les deux bâtiments conçus, cependant, à moins d’un quart de siècle de distance. Comme l’artilleur, il eût remarqué une augmentation de volume et de puissance, des formes plus nettes et géométriques, une beauté d’épure accentuée par une froide harmonie de noir,de blanc et de vert anglais, remplaçant les tons chauds d’autrefois, la batterie couleur chamois les sabords doublés de vermillon. La frégate du Consulat- la deuxième- avait une tonture accentuée, un beaupré relevé, l’étrave était reliée à la muraille par des herpes sinueuses et surbaissées, laissant bien dégagés les sabords de chasse encadrant l’importante figure de proue. La frégate de Louis -Philippe était une longue machine de guerre aux murailles de faible rentrée, barrée par deux lignes de batteries blanches et droites, effaçant la courbe de la tonture, barrant les sculptures des bouteilles et se perdant dans les pavois de poulaine. Les formes de l’avant de la Belle Poule se rapprochaient de celles des clippers et des derniers voiliers.
La crainte des coups d’enfilade n’avait cependant pas décidé le constructeur à doter la frégate d’une poupe ronde de nouvelle invention, offrant une demi-lune de même échantillon que les murailles babord et tribord. Ce qu’elle perdait en force, elle le gagnait en prestige. L’arrière de la Belle Poule, avec ses deux ponts décorés, l’un de festons, l’autre d’une balustrade en fer, percé de larges fenêtres, éclairait une vaste salle entourée de cabines et un appartement spacieux sous la dunette. |
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En 1839, la Belle Poule fut détachée de l’escadre de Toulon pour rejoindre les forces commandées par l’amiral Lalande. La frégate modèle allait rejoindre la plus homogène machine de guerre créée par des Français depuis longtemps. Le prince de Joinville a raconté dans « ses vieux souvenirs » les années passées à bord de la frégate qu’il commandait, avec le concours de son second, Charner, qui deviendra amiral et comte du second empire.
Le prince commanda quatre ans la frégate et parcourut la méditerranée, traversa l’Atlantique sud pour aller à Sainte-Hélène. L’année suivante -1841- il faisait la campagne de Terre Neuve et d’Islande avec relâche au retour à Halifax et New York. En 1842, Joinville visitait les comptoirs de la côte d’Afrique et alla rendre visite, à Rio de Janeiro à l’empereur du Brésil dont il épousa la fille. Le prince avait fait sans enthousiasme le métier de croque-mort que lui avait imposé le romantisme de monsieur Thiers.
C’est par devoir qu’il avait accepté de voir sa frégate badigeonnée de noir et adornée d’emménagements assez insolites à bord. |
François Ferdinand d'Orléans (1818-1900), prince de Joinville, est le fils de Louis-Philippe Ier, roi des Français et de Marie Amélie de Bourbon, princesse des Deux-Siciles. |
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Depuis son premier armement la Belle Poule, comme ses devancières, s’était révélée bonne marcheuse. La méthode d’arrimage scientifique lui permet d’atteindre des vitesses moyennes de onze nœuds.
Armée en flûte pendant la guerre de Crimée, elle se révéla, aux dires des experts, aptes à recevoir encore son armement de guerre. Mais la campagne de Crimée devait être le chant du cygne de la marine en bois. |
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Avec sa membrure, son bordé, ses ponts, sa mâture où les bois indigènes tenaient la plus grande place, les installations de l’état-major, inspirées des modèles du faubourg Saint Antoine, son artillerie, ses ancres, ses apparaux, ses armes, ses instruments de navigation fondus, forgés, manufacturés et montés en France, la Belle Poule était bien, en fait comme en droit, une parcelle du territoire national.
La perfection et le fini de la charpenterie, du gréement, de l’armement en faisaient une ambassade flottante qu’un ordre de branle-bas pouvait transformer en citadelle.
Mêlés aux reliques du retour des cendres et de Sainte-Hélène, des images, des peintures, des documents évoquant ce navire mémorable sont rassemblés dans la chapelle, à droite du choeur, à l’église des Invalides, à quelques pas du tombeau. »
Troisième " Belle-Poule Frégate de 60 (1828-1888) Longueur de coque : 54 m Bau maximum : 14,10 m Tirant d’eau : 3,80 m Jauge : 2500 tonneaux Equipage : 450-500 hommes Armement : 60 bouches à feu |
La "Belle Poule" CPA collection LPM 1940 |
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La "Belle Poule" CPA collection LPM 1960 |
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