LA GRANDE ARMEE |
LES AIDES DE CAMP DE NAPOLEON... |
Extrait du livre de Vincent Rolin LES AIDES DE CAMP DE NAPOLEON CPA collection LPM "Les costumes militaire du petit manchot"
« Ils sont les épées, les yeux, les oreilles de l’Empereur et des maréchaux » |
Militaires de formation, au fait des tactiques de leur état-major, leur première fonction était de transmettre des ordres verbaux ou écrits, en temps de paix ou de guerre. Leur rôle était crucial : « sans eux, les mouvements de troupes lors d’une bataille ou les déplacements d’une armée entière perdent toute cohérence ». Beaucoup périrent dans ce type de mission. Entre 1805 et 1815, Vincent Rolin comptabilise ainsi 185 aides de camp décédés ce qui en fait le corps d’officiers le plus périlleux de cette période. Pendant la Bataille de Wagram (juillet 1809), la division Boudet harcelée par la cavalerie autrichienne menaçait de désorganiser d’autres divisions françaises vers lesquelles elle se dirigeait. Il fallait donc l’avertir et l’en éloigner pour éviter une catastrophe. Masséna, à ce moment de la bataille, n’avait qu’un aide de camp disponible : son… fils Prosper Masséna. Survint alors l’infortuné Marbot, avec sa monture épuisée, à qui il confia l’ordre dangereux de transmettre le message. Ce dernier, fidèle à l’honneur militaire, s’acquitta de la mission mais sans pouvoir retenir quelques regrets devant son maréchal : « J’aurais dû me taire ; mais indigné d’un égoïsme aussi peu déguisé, je ne pus m’empêcher de répondre, et cela devant plusieurs généraux ». Masséna eut longtemps contre lui une « rancune tenace ». Il n’est pas inutile de préciser que son fils, par bravade ou fierté, décida tout de même d’accompagner Marbot. Ce geste ne manqua pas de plaire à ce dernier. C’est là l’originalité du livre de Vincent Rolin que de nous « raconter » les batailles de Napoléon à travers les témoignages souvent bouleversants de ces hommes. Hormis celle de Russie, on (re-)découvre ainsi que la campagne d’Espagne fut la plus pénible pour ces hommes. La peur était omniprésente à cause des attaques de la guérilla : ils craignaient de périr sous les coups des paysans espagnols, dans une mort solitaire et sans gloire au détour d’un chemin isolé ou d’être capturés et torturés...
Les aides de camp avaient par ailleurs d’autres fonctions, moins périlleuses : visiter des postes, établir des relevés topographiques (c’est le cas de Lejeune à Austerlitz), assurer des missions… d’espionnage (comme Astorg, chef d’escadron en 1811, envoyé par Clarke, ministre de la guerre, sur les côtes de la Manche pour « recueillir des renseignements exacts et détaillés sur la situation actuelle des îles de Jersey et Guernesey »). Une autre fonction, pas la moins désagréable, était de se comporter en « hommes du monde »… pendant les bals ou les fêtes : « ces derniers doivent alors se montrer les dignes représentants de celui qu’ils servent car la réputation de leur maréchal est en jeu ». Ce sont donc des officiers qui devaient être capables de remplir diverses missions, souvent dangereuses, suivant leurs aptitudes, et être disponibles à tout moment. Le statut d’aide de camp était prestigieux et de « jeunes officiers issus des grandes familles » n’hésitaient pas à briguer cet emploi. Ils composaient d’ailleurs l’essentiel du corps chez Berthier et Davout. Leur proportion était cependant plus réduite chez Masséna, Ney ou Soult plus ouverts aux officiers venant de familles populaires ou bourgeoises. De toute façon, il fallait avoir les moyens de la « charge » pour payer et entretenir les chevaux (et avoir les domestiques pour s’en occuper) si nécessaires pour ces hommes à la fois « grands voyageurs » et « grands cavaliers ». A la recherche d’abord de compétences militaires ou civiles, des officiers supérieurs pour s’assurer une fidélité à toute épreuve ou promouvoir des jeunes hommes qu’ils connaissaient personnellement n’hésitèrent pas à recruter à l’intérieur même de leur famille (le maréchal Davout engageant son frère Alexandre ou Grouchy, comme Masséna, son propre fils), de leur ville ou région d’origine. à toute épreuve ? Mourad Haddak |
Aide de Camp de l’Empereur Colonel aide de camp d’un général d’armée Grande tenue réglementaire – hiver 1805
Aide de Camp du Vice Connétable 1807
Aide de Camp du Major Général 1810
Aide de Camp de l’Empereur Capitaine – tenue de Campagne- 1812
Aide de Camp de l’Empereur Colonel – Grande tenue - 1809 | |
Colonel Marnier et Capitaine de Turckeim Aides de camp du général Rapp - 1814 |
Lieutenant aide de camp 1801 | |
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