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Ver-sur-Mer Tour du Fol et d’Amour D’après Ver-sur-Mer: Son histoire, ses légendes, Paru en 1907
Après leur victoire d’Alésia, les légions romaines ne rencontrant plus d’obstacles, traversèrent triomphalement la Gaule, et en l’an 50 avant J.-C., s’embarquèrent pour la Bretagne, ce qui à l’époque correspondait à l’Angleterre. Le pays était occupé par des Celtes et des aborigènes, sans civilisation, qui ne firent à l’invasion romaine qu’une légère résistance.
Seuls, les Pictes et les Scots, habitants de la Haute-Ecosse, opposèrent aux cohortes romaines une héroïque invincibilité. Le général romain Adrien, qui avait la direction des troupes, recommença ce que César avait exécuté à Alésia. Le camp des indigènes fut bloqué par une muraille fortifiée. Pour prévenir un retour offensif des Bretons, les Romains construisirent diverses forteresses ou camps retranchés le long des côtes et à quelques lieues dans les terres. C’est pour cette raison que fut édifiée la tour qui nous occupe ici. |
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Un centurion du nom de Carus, possédait une fille d’une idéale beauté : dix-huit printemps avaient éclairci d’une auréole virginale son beau front d’ivoire ; ses longs cheveux légèrement crêpelés avaient le reflet bleuté de l’aile du corbeau et formaient une couronne d’ébène autour de sa fine tête de camée ; ses yeux d’azur avaient la profondeur d’un ciel pur par une chaude nuit d’été ; son nez bien dessiné et sa mignonne bouche, pareille à une cerise séparée en deux par une ligne de fines perles du plus bel orient, lui donnaient un fort grand air. Joignez à cela une poitrine déjà formé ; une taille d’une finesse mystique rendue plus souple encore par le sculptural développement des hanches, et vous aurez le portrait de Livie, la fille aimée de Carus le centurion. Toute jeune, elle avait perdu sa mère et habitait avec son père la forteresse dont il avait la garde.
Verbrenn, l’un des des chefs des Gaules, que la fortune des armes avait trahi et que l’amour retenait captif en ses soyeux réseaux d’or, brave et puissant parmi les siens, avait, par un soir de printemps, rencontré la gracieuse Livie, élégamment drapée en sa tunique, dont l’immaculée blancheur rendait plus intense encore le vif incarnat dont son visage se colora à la vue du guerrier gaulois. Leurs regards s’étaient compris.
Livie le connaissait de renom. Son père, maintes fois lui avait parlé des hauts faits de ce Gaulois, à la valeur duquel il savait rendre hommage. De ce moment, Verbrenn devint si follement épris qu’il ne vivait que pour les courts instants où, caché dans les roseaux, il la voyait passer avec son père.
Les fiers Gaulois avec le sang indompté qui coule dans leurs veines subissent, la rage au cœur, le joug de l’envahisseur. La revanche est leur unique but de réunion et des conférences patriotiques enflamment leurs âmes guerrières. Un soulèvement doit avoir lieu. Les feudataires choisissent comme chef Verbrenn, dont le courage inébranlable leur est un sûr garant du succès de l’entreprise. Les druides ont offert de nombreux sacrifices à leurs dieux et Teutatès consulté, s’est montré favorable à l’expédition.
L’époque fixée arrive. Avec une émotion impatiente les guerriers opprimés attendent le moment où ils pourront reconquérir leur indépendance. La nuit obscure semble voiler de ses ailes les desseins des conjurés, et envelopper les gardes de la tour dans une tranquillité complète. Eux, grisés par leurs lauriers, sont persuadés de l’assujettissement de la Gaule. Tout danger ne peut venir que de la Bretagne ! Les rondes faites à plusieurs milles de là, près de la mer, leur ont donné pleine confiance. |
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De plus, par une telle obscurité, aucune barque venue du large n’oserait s’aventurer sur les côtes. Les nouvelles de la Bretagne sont excellentes, les hordes césariennes continuent leur marche triomphale. Pourquoi ces peuples qui ne peuvent endiguer l’invasion, viendraient-ils attaquer de l’autre côté de la mer ? La surveillance est un peu relâchée. Dans la plus profonde torpeur du silence, la forteresse est plongée.
Le signal est donné ! Les échelles se dressent le long des murailles. Verbrenn, le premier à l’assaut, pénètre par l’ouverture du cellier, suivi de ses soldats. Tous y sont parvenus. Avec des cris de bêtes fauves, au bruit du cliquetis des armes et en frappant leur framée contre leur bouclier, les assaillants s’emparent de la garnison surprise à l’improviste. Ils égorgent tous ceux qui font résistance.
Verbrenn a son plan, il pénètre dans l’appartement de l’aimée, s’empare de Livie évanouie. Son triomphe est complet ? Le guerrier et l’amant sont victorieux ! Carus, le centurion, en défendant la forteresse confiée à ses soins, trouve la mort. Livie, bercée dans les bras du héros Gaulois, revient peu à peu à la vie. Un doux sourire d’amante illumine son gracieux visage pâli par la frayeur. De ses yeux brillants d’amour, elle caresse la mâle figure du guerrier. Heureuse, elle ne pense qu’au présent. Elle aime et se sait aimée.
Mais l’image de son père lui traverse l’esprit : qu’est-il devenu ? Le souvenir de l’assaut donné à la tour, dont elle ignore l’issue, la lutte, les cris des vainqueurs, ceux des blessés et des mourants lui revenant à la mémoire, elle se doute qu’un malheur terrible l’a frappée. Elle pleure, elle supplie. En apprenant le triste mais glorieux trépas de son père, la Romaine revit, la colombe, devenue lionne, rugit, elle s’empare de la francisque du chef gaulois dont les guerriers ont tué l’auteur de ses jours. Telle une furie, elle s’élance sur les vainqueurs, elle va frapper Verbrenn.
Celui-ci, devant cette adorée, encore embellie par la vengeance, tombe fasciné à ses pieds, ce qui le sauve du trépas. La belle et fière Romaine sème la mort sur son passage. Elle tombe à son tour, percée de coups. Alors Verbrenn ne pense plus à son triomphe. La mort lui a ravi ce qu’il avait de plus cher. Fol d’amour et de douleur, le beau chef des Gaules reçut de Teutatès les lauriers et les palmes que les héros recueillent après leur vie, en récompense de leurs faits d’armes et de leurs vertus.
Aux anniversaires de cette terrible lutte, on aperçoit souvent sur l’emplacement de la tour, deux ombres jeunes, resplendissantes de lumière. L’une, recouverte d’une armure étincelante, est le superbe chef gaulois Verbrenn. Il tient par la main sa jolie fiancée, la belle romaine Livie. Le dieu des armées, qui est aussi celui de l’amour, avait eu pitié des amants et les avait réunis dans l’éternité, par l’hymen de leur âme.
Le roi des Francs, Clovis, ayant en 486 défait complètement les Romains à la bataille de Soisson, la Tour du Fol — c’est ainsi qu’on la nommait — devint, avec les terres environnantes, la part de butin attribuée à l’un de ses fidèles feudataires. Il s’y installa avec sa famille. Eloi, arrière petit-neuveu de ce capitaine d’aventure, l’habitait au moment où commence une nouvelle légende.
Il a une fille, une gente demoiselle, modèle de grâce et de beauté. Elle a, seize fois à peine, vu refleurir les lis que déjà sa gentillesse lui a attiré nombre de demandes en mariage de jeunes et riches seigneurs d’alentour. En effet, il n’est parlé, bien, bien loin à la ronde, que des vertus et de la beauté de la jouvencelle. Les prétendants en ont été pour leurs frais. Le père ignorait le motif de ces refus, et pour en connaître la cause il nous faut retourner deux années en arrière.
Un ami d’Eloi, baron de grand courage mais de peu de fortune, avait, en tombant sur le champ de bataille, recommandé à son frère d’armes, son fils Lotaire, encore en bas âge. L’enfant fut élevé avec Clotilde, ensemble ils grandirent et en même temps apprirent à s’aimer. Quand Lotaire eut atteint sa dix-huitième année, pour soutenir le renom de bravoure de ses aïeux, il dut prendre rang dans les armées franques.
Avant de se quitter, les tourtereaux se jurèrent un amour éternel. Elle, la jouvencelle, n’avait que seize printemps, et lui, le damoiseau, dix-huit seulement. Comme gage de leur foi, ils séparèrent en deux une médaille de la Vierge et chacun en prit une moitié qu’ils attachèrent précieusement à leur cou par une chaînette d’or.
Depuis cette époque, Lotaire ne donna plus ses nouvelles. On sut pourtant qu’il s’était signalé dans divers combats ; que plusieurs fois à la tête de ses guerriers, il les avait vaillamment conduits à la victoire et qu’il avait acquis de nombreux honneurs. Lotaire va donc devenir un des plus puissants chefs Francs. Si elle est fière des succès de son compagnon d’enfance, Clotilde pleure souvent. Les lauriers qu’il a cueillis lui font sans doute porter plus haut ses vues ambitieuses. Sûrement avec cette fortune subite, il oublie sa petite amie.
Clotilde est fort connue des environs pour son âme compatissante aux affligés. A l’époque où commence ce conte, un mendiant misérablement vêtu, l’air souffreteux et timide, courbé par la faiblesse et la maladie, vint un soir d’hiver frapper à la porte de la tour. Il était tard, au dehors la tempête hurlait avec rage. Après avoir fait manger le miséreux à la table commune où maîtres, valets, servantes, pèlerins, trouvères et mendiants prenaient leur repas et après l’avoir servi elle-même, comme elle le faisait d’ordinaire pour tous les pauvres qui avaient recours à sa charité, la douce Clotilde le fit coucher dans la grange.
Le lendemain, il fut impossible au mendiant de se lever. A ce moment seulement, on s’aperçut qu’il était fou. La jeune damoiselle avait le cœur trop humain pour congédier en cet état le pauvre fol. Elle en eut pitié ; à partir de ce jour il compta au nombre des hôtes de la tour. Clotilde prit ce miséreux, non pas tant en compassion qu’en affection — chose étrange, il lui rappelait son ami d’enfance. Une fois, l’ayant aperçu, seul, assis sur la grève, elle remarqua que sa figure reposée avait le même éclat — à part sa barbe inculte et broussailleuse et son visage noirci par la poussière ou autres impuretés — que la jolie tête de l’aimé.
Cet infortuné, malgré sa forte carrure, ses bras puissants, était, comme nous l’avons dit, voûté comme un vieillard, marchait avec peine et ne rendait que peu de services. Il était depuis trois mois le protégé de Clotilde lorsque saint Gerbold aborda en Neustrie — la Neustrie comprenait les pays situés entre la Loire, la Bretagne, la Manche et la Meuse. Voulant se soustraire aux assiduités d’une grande et puissante dame d’Angleterre, il essaya de fuir cette nouvelle Calypso, mais il fut rattrapé, saisi. On le lia à une meule pour le torturer. La meule, en passant sur ses membres, ne les broya pas ; et le saint, sans paraître souffrir, ne pensait, pendant son supplice, qu’à implorer Dieu pour ses ennemis. Ses bourreaux, pour en finir, le précipitèrent dans la mer, toujours enchaîné à la meule.
L’Eternel montra sa puissance. La meule, au lieu d’entraîner le martyr, le maintint au-dessus des eaux. Ce radeau en grès, nous dit la légende, vogua sur les flots et c’est sur cet esquif que le saint aborda à la terre des Francs, juste à l’embouchure de la Provence et par conséquent près de la tour. Le saint homme visita les hôtes de la tour, bénit Clotilde et tous les habitants.
Sur ces entrefaites, le pieux Gerbold ayant fait jaillir une source d’eau pure — source située au pied du Mont-Fleury, à Ver, et dont les eaux sont réputées efficaces contre les maladies de foie, de cœur, ainsi que la dysenterie. Clotilde voulut faire bénéficier son protégé de l’efficacité de cette fontaine miraculeuse. Elle le prévint que le lendemain, ils iraient ensemble à la source.
La nuit entière, la lueur des cierges éclaira l’oratoire de Clotilde. Pendant tout ce temps, la jeune fille resta en prière, suppliant le Seigneur de rendre la raison et la santé au pauvre fol. Lorsque la charmante Clotilde prit un peu de repos, afin d’être fraîche et d’avoir l’esprit assez libre pour demander à Dieu ce qu’elle souhaitait pour son protégé, le soleil, paré de sa plus resplendissant clarté, commençait sa quotidienne tournée, salué par les trilles joyeux des oiseaux.
A son réveil, ornée de ses plus beaux atours, Clotilde courut chercher son père qui, lui aussi, se vêtit de ses costumes des grands jours de triomphe. Tous deux se rendirent à la vaste grange où le fou reposait. En ouvrant la porte, ils restèrent pétrifiés par l’étonnement. Au lieu du fou qu’ils croyaient trouver seul, étendu sur sa couche, ils aperçurent un superbe guerrier, recouvert d’une éblouissante et riche armure, monté sur un magnifique palefroi, entouré d’une cour de seigneurs luxueusement parés.
Le sol de la grange, recouvert de fin gravier, est jonché de fleures. Les murs disparaissent entièrement sous de nombreuses peaux de bêtes aux magnifiques pelages ; des tentures brodées d’or, d’argent, garnies de perles et de pierres précieuses d’un prix inestimable, pendent également à la muraille, ainsi qu’une grande quantité d’étendards et de trophées d’armes. On se croirait dans l’entrée d’honneur d’un somptueux château-fort.
Le jeune guerrier saute de son cheval, se jette aux pieds de Clotilde ; il lui présente la partie de la médaille de la Vierge qui, jamais, n’a quitté sa poitrine, l’a protégé dans maints combats, été témoin de ses exploits et l’a suivi au milieu de tous ses triomphes. Que de fois, aussi, l’a-t-il couverte de baisers en pensant à l’amante. Puis, enfin, devenu, malgré son jeune âge, un grand capitaine, riche en gloire et en fortune, il a voulu se rendre compte par lui-même si sa chère bien aimée Clotilde était toujours aussi bonne et digne de lui.
C’est pour cela qu’il a simulé la folie, pour cette raison également que depuis de longs mois il a quitté honneurs, richesses, gloire, est resté couvert de guenilles, vivant d’aumônes pour mieux connaître le cœur de sa fiancée. A présent, Lotaire est convaincu. Il met aux pieds de l’aimée ses richesses, sa noblesse, ses lauriers et humblement lui demande sa main. Puisqu’elle lui a donné rendez-vous aujourd’hui pour visiter le saint homme, ils suivront ensemble le chemin fleuri qui conduit à la demeure de saint Gerbold, accompagnés de toute leur cour, non pas en fol qui aspire à la guérison mais en amants qui viennent prier l’apôtre de bénir leur union.
Vers le commencement du IXe siècle, les Normands, montés sur leurs frêles esquifs, ravagèrent le beau et déjà riche pays de France. Ils poussaient la hardiesse jusqu’à pénétrer assez loin dans l’intérieur des terres. A plus forte raison, les pays riverains de la mer étaient sans cesse à leur merci et payaient de fortes rançons pour ne pas être saccagés ou pillés. La plupart des seigneurs voisins des côtes étaient toujours prêts à faire face aux envahisseurs. Malheureusement la faculté et la rapidité de déplacement de leurs adversaires les prirent bien des fois à l’improviste. C’était alors le désastre : l’incendie, la ruine, la mort.
La Tout du Fol ou d’Amour dépendait du domaine d’un jeune seigneur qui, quelques mois auparavant, avait célébré ses justes noces d’amour avec moult gente damoiselle des environs. C’est dire suffisamment que la lune de miel brillant dans son plus vif éclat, ils ne pensaient qu’à s’aimer. L’amour régnait en despote à la Tour du Fol ! Le beau seigneur, de tête et de cœur tout à son épousée, n’avait plus la moindre petite place dans sa pensée pour ces méchants Northmen, bien plus occupé qu’il était à câliner sa mignonne amante qu’à fortifier sa seigneurie.
Un chef de ces pirates scandinaves avait remarqué l’éclatante beauté de la gracieuse dame. N’ayant jamais connu d’obstacle, le fier Wilkind avait toujours été le favori de la fortune ; il pensa que cette fois encore il serait vainqueur. Un Normand ne connaît que la bravoure, la force et la ruse. Wilkind décide l’assaut de la Tour du Fol. D’avance, il abandonne le butin à ses guerriers, se réservant la belle.
Wilkind et ses guerriers, dans leurs barques légères, attendent pour descendre à terre que l’obscurité de la nuit les couvre de ses sombres voiles. Selon leur habitude, pendant que le jeune seigneur et sa gente compagne puisent dans le repos de nouvelles ardeurs, les Northmen incendient les constructions environnantes, et au milieu du brasier, ils pillent, ils égorgent. Wilkind pénètre dans la Tour, il va s’emparer de sa proie, mais l’époux est devant elle lui faisant un rempart de son corps et de son épée.
La lutte fut acharnée et terrible. Un coup de hache fait chanceler le jeune seigneur franc. Le pirate s’élance sur la jeune femme, la saisit et va l’emporter... quand, réunissant toute son énergie et ce qui lui reste de vie, dans un effort suprême, le Franc plutôt cadavre que vivant, se raidit, se redresse et retombe un poignard à la main sur Wilkind. Le Normand trébuche, roule à terre et est emporté par les siens pendant que la jeune épousée s’évanouit en donnant une dernière étreinte d’amour à son mari expirant.
Le lendemain, de la Tour du Fol il ne restait qu’un monceau macabre de pierres et de cendres. Les pierres roulées par la mer devinrent des galets... les cendres, autant en emporta le vent. Des corps des deux amants, on ne retrouva aucune trace. Cette nuit lugubre de l’écroulement de son amour avait tellement bouleversé Wilkind, le pirate jusqu’alors invaincu, qu’il perdit entièrement la raison. Il ne voulut pas s’éloigner de l’emplacement de la tour. A leur voyage suivant, ses guerriers durent l’emmener de force afin de le soustraire à la vengeance des habitants du pays dont le retour ne devait pas tarder.
Ce qui donne un peu d’authenticité à l’existence de la Tour du Fol, c’est la présence, dans les environs, de nombreux vestiges du passage des Romains. A Ver même, sur une hauteur situé entre le phare et le moulin bâti près de l’endroit appelé Le Roc, on découvrit les traces d’un cimetière gallo-romain. A l’est d’Arromanches se voient les ruines d’un aqueduc de la même époque. A Banville, près du bois des Roches fut construit un camp ; près de Ouistreham s’en trouve un autre. Il n’y aurait donc rien d’étonnant à ce que la Tour du Fol dépendît de fortifications élevées par les Romains afin de conserver leurs positions et réprimer les révoltes d’un peuple toujours prêt à se soulever. |
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