MORTAIN
  CC 28.04 du MORTANAIS
   
  L'HERMITAGE
         
 

Rochers de La Monjoie Collection CPA LPM 1900

 
         
 

Sur cette Montjoie (Mons Jovis, Mont de Jupiter, ou plus vraisemblablement Mons Gaudii, Mont de la Joie, joie des pèlerins des chemins montois qui pour la première fois apercevaient le but de leur voyage) l´oreille attentive perçoit des rumeurs de légendes. Hippolyte Sauvage les a captées il y a plus de cent ans et René Herval brillamment ramassées dans sa préface à “La Montjoie héroïque”.

 

C´est un haut lieu fréquenté depuis des siècles. Le voyageur n´est pas étonné d´y rencontrer un oratoire dédié à St Michel

 

La présence d´un ermite y remonte à une haute antiquité ; le chrétien recherche la solitude des hauts lieux pour s´élever dans sa prière au dessus du cercle de l´horizon. La Montjoie présentait tous ces attraits. H. Sauvage croit avoir reconnu dans un vidimus de 1333 l´ermitage St Michel. Quoiqu´il en soit, en 1543 le prêtre chartrain Guillaume Bernard entend bien, en s´y établissant, maintenir une tradition

 

Interrompue, elle allait re-vivre pendant deux siècles grâce à une fondation prin-cière. En 1613, le 24 juillet, la jeune Mademoiselle Marie de Montpensier, âgée de huit ans, inspirée par son oncle et tuteur le cardinal de Joyeuse, établit et dote un ermitage en ce lieu “sous l´invocation de Saint Michel”. Le 24 juillet, la chapelle est enfin consacrée par l´Evêque d´Avranches, Mgr François de Péricard. Mariée à Gaston d´Orléans, frère de Louis XIII, Marie de Montpensier mourut le 4 juin 1627, âgée de 22 ans , quelques jours après avoir mis au monde Anne-Marie-Louise de Montpensier, que l´Histoire appellera “La Grande Mademoiselle”, au tumultueux destin.

 

Les ermites vont se succéder, pétris de la faiblesse humaine, mais tous conscients de leur vocation de prière, appelés à se sanctifier dans le tête-à-tête avec Dieu. Le dernier ermite, Frère Pierre Gaillard, né à Mortain en 1755, mourut le 5 avril 1774 et fut inhumé dans la chapelle de l´ermitage, où l´on ne puit creuser une fosse assez profonde, ce qui nécessita l´emploi de la chaux. Depuis la mort de la Grande Mademoiselle en 1693, les droits sur l´Ermitage appartenaient à la famille d´Orléans. Un arrangement intervint en 1777 entre le Duc et l´Evêque d´Avranches. Le chanoine Boutry de la Fresnaye devint, pour ordre, le dernier ermite et abandonna tous ses droits à l´Hôpital Général de Mortain ; de sorte que par un arrangement auquel le Concordat Napoléonien n´a rien changé, l´Hôpital de Mortain jouit des biens de l´Ermitage, et l´aumônier de cet établissement en est le chapelain-né.

 
         
 

Rochers de La Monjoie Collection CPA LPM 1900