COUR D' EAU DE LA MANCHE
   
  BARAGE DE VEZIN
         
 

Photo prise par Christophe Jacquet le14 mars 2005.

 
         
 

Ce barrage, construit sur la limite des communes de Vezins (associée à Isigny-le-Buat) et de Saint-Laurent-de-Terregatte, est à voûtes multiples, avec des contreforts en béton armé et mesure 36 mètres de haut et 278 de long. Il est huit fois plus puissant que celui de la Roche-qui-boit. Il a été construit de 1929 à 1932 par la Société des forces motrices de la Sélune.

 

Les ingénieurs étaient Louis Pelnard-Considère et Albert Caquot.

 

Son lac de retenue fait 19 km de long, pour un volume de 19 hm³ et une superficie de 72 ha.

 

Durant la Seconde Guerre mondiale, le barrage de Vezins servait à alimenter l'arsenal de Cherbourg ainsi que le mur de l'Atlantique. Un sabotage détruisit deux transformateurs, ce qui retarda la construction d'une partie de ces fortifications.De nos jours, une base de loisirs est installée au bord du lac : la base de loisirs de la Mazure. On y pratique la pêche, le kayak, l'aviron, le canotage, etc.

 

Vers sa suppression 

 

Le 13 novembre 2009, Chantal Jouanno, secrétaire d'État à l'Écologie, annonce à Lisieux (Calvados) la suppression des barrages de Vezins et de La Roche-qui-boit, dans le cadre d'un « plan d'action national pour la restauration de la continuité écologique des cours d'eau ». Elle indique qu'elle a demandé au préfet de la Manche d'« engager des opérations d'effacement des deux barrages et d'établir avec les acteurs locaux un plan d'accompagnement technique et financier des collectivités impactées ». Pour la secrétaire d'État, le barrage de Vezins présente « une impossibilité d'aménagement pour la montaison et la dévalaison des poissons migrateurs, en particulier des saumons, alors que la rivière la Sélune est classée en ce sens ».

 

Une opposition s'organise rapidement contre ce projet, d'un coût estimé « à 170 millions d'euros », qui menacerait « 800 emplois directs ou induits ».

 

En février 2012, Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l'Écologie, confirme aux élus que les barrages sur la Sélune seront bien détruits. Elle précise que les opérations d'accompagnement seront mis en œuvre entre 2013 et 2015 et que les opérations de vidage, de gestion des boues et d'arasement s'étaleront de 2015 à 2018.

 

Le 4 décembre 2014, à Isigny-le-Buat, Ségolène Royal, ministre de l'Ecologiste du Développement durable, rencontre les opposants à la destruction.

 
     
 

Sans remettre en cause la décision de Chantal Jouanno, elle trouve « chers » les « 38 millions d'euros » prévus pour l'arasement, auxquels doivent s'ajouter « 15 millions » pour la restauration du site et annonce qu'elle va lancer de nouvelles étude

 

L'association des Amis du barrage organisent une consultation auprès de la population locale : 98,9 % des votes sont en faveur du maintien du barrage, alors qu'une enquête publique effectuée à l'automne 2014 n'annonçait que 47 % de votes favorables.