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Étienne-Charles de Loménie de Brienne, né le 9 octobre 1727 à Paris, mort le 19 février 1794 à Sens, est un homme d'Église et homme politique français, cardinal et ministre, quarante-huitiéme abbé du Mont Saint-Michel Le prélat
Issu de la famille de Loménie, originaire de Flavignac en Limousin, et dont on peut remonter la lignée jusqu’au XVe siècle, il fait des études brillantes et entre dans les ordres.
En 1751, en dépit de doutes sur l'orthodoxie de sa thèse1, il obtient le titre de docteur en théologie. L'année suivante, il est nommé grand vicaire de l'archevêque de Rouen, de Saulx-Tavannes, également cardinal et grand aumônier de France. Puis il est fait évêque de Condom en 1760, après une visite à Rome, et, en 1763, archevêque de Toulouse, où il entreprend de grands travaux publics qui transforment la ville. |
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En 1771, il scelle la suppression du vicariat de la maison de l'Inquisition de Toulouse, prononcé par le chapitre national des Prêcheurs français, sur son intervention.
De 1766 à 1769, il est également abbé du Mont Saint-Michel. Proche de la reine Marie-Antoinette, il succède à Calonne comme Contrôleur général des finances en 1787 et est nommé archevêque de Sens l'année suivante | ||||||||
Parmi ses amis, aussi célèbres que nombreux, on compte Turgot, l'encyclopédiste André Morellet et Voltaire. Élu membre de l'Académie française en 1770, il est trois fois rapporteur à la Commission des Réguliers de l'Assemblée du clergé et s’intéresse aussi aux questions politiques et sociales du jour. Il adresse ainsi à Turgot plusieurs mémoires sur ces sujets, dont un particulièrement remarquable où il étudie les causes de la misère. Loménie de Brienne ne cache pas son incroyance2 : à la mort de l'archevêque de Paris Christophe de Beaumont, en 1781, il est soutenu par une partie importante de l'opinion publique, notamment des femmes, mais est écarté par Louis XVI qui déclare : « Il faudrait au moins que l'archevêque de Paris crût en Dieu3. »
Le ministre
En 1787, il est nommé président de l'Assemblée des notables, et c’est en cette qualité qu’il attaque la politique fiscale de Calonne, auquel il succède comme contrôleur général des finances, le 1er mai 1787, avec l'appui de la reine Marie-Antoinette. Une fois au pouvoir, il met fin aux grandes spéculations boursières, puis réussit à faire enregistrer par le parlement de Paris des décrets établissant le libre-échange à l’intérieur du pays et prévoyant l'instauration d'assemblées provinciales ainsi que le rachat des corvées. Lorsque les parlementaires refusent d'enregistrer les décrets qu’il propose d'appliquer au droit de timbre et au nouvel impôt foncier général, il persuade Louis XVI de tenir un lit de justice pour les y contraindre.
Le 18 août 1787, les parlementaires sont exilés à Troyes et ne sont rappelés à Paris qu'après avoir consenti à étendre l'impôt direct à toutes les formes de revenus. Une nouvelle tentative visant à contraindre le parlement à enregistrer un décret autorisant un emprunt de 120 millions de livres rencontre une opposition déterminée. La lutte du parlement contre la politique de Brienne prend fin le 8 mai : il accepte sa propre démission, mais à condition que soient convoqués des États généraux pour porter remède aux désordres de l'État. Brienne, qui a été nommé entre-temps archevêque de Sens, se trouve dès lors confronté à une opposition quasi-générale. Il est contraint de suspendre la Cour plénière qu’il destinait à remplacer le parlement et de promettre la tenue d'États Généraux. | La Grande Rue CPA collection LPM 1900 Vue coté Nord CPA collection LPM 1900 | |||||||
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Mais ces concessions ne suffisent pas à le maintenir au pouvoir et, le 25 août 1788, il doit se retirer, laissant un trésor vide. Le 15 décembre, il est fait cardinal et se rend en Italie, où il passera deux ans.
Pendant la Révolution
Il revient en France à la Révolution et prête serment à la constitution civile du clergé en 1790. Devenu évêque constitutionnel de l'Yonne en 1791, il est désavoué par le pape et doit renoncer à la barrette de cardinal sur ordre de Pie VI. Sa conduite passée aussi bien que sa conduite présente l'ayant rendu suspect aux révolutionnaires, il est arrêté à Sens, le 9 novembre 1793, et détenu à domicile. De nouveau arrêté en 1794, il meurt la nuit même, victime soit d’une attaque d’apoplexie, soit d'un empoisonnement. Il est le frère de Louis-Marie-Athanase de Loménie, comte de Brienne, secrétaire d'État à la Guerre, guillotiné avec la sœur du roi Madame Élisabeth le 10 mai 1794. | ||||||||
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