LES FETES EN 1900
   
  LE JOUR DE L'AN A LESNEVEN
         
   
         
 

Le jour de l'an à Lesneven (Finistère)

 

Jacques Cambry décrit ainsi en 1794 la situation de Lesneven

(l'orthographe de l'époque a été respectée) :

 

    « La commune de Lesneven est située sur le milieu d'une plaine qu'elle domine ; on a du clocher de cette ville une vue très-étendue, mais dépouillée, sans grands effets ; la mer ne s'apperçoit que sur un angle à l'horizon. La vue vers l'ouest est plate, elle s'étend jusqu'au district de Brest. Les montagnes de Landerneau, les sommets des montagnes d'Arès arrêtent l'œil au loin : au sud, sud-est, les champs s'élèvent en amphithéâtre ; à l'orient, à quelques mille de Lesneven, ils sont bornés par des collines sur lesquelles on distingue le clocher de Plonnévès, et la commune de Lanhouarneau vers le sud-est, les clochers de Plonneventer, de Bolilis : ce dernier point de l'horizon se termine encore à 7 ou 8 lieues par une chaîne des montagnes d'Arès. »

 

« En 1788, les échevins, les administrateurs de l’hôpital promenoient encore un bœuf et un cheval couvert de fleurs et de lauriers, dans toutes les rues de Lesneven ; la marche était précédée d’instrumens, de fifres, de tambours ; on s’arrêtoit de tems en tems, en s’écriant : Guy na-né, Voilà le guy. La quête qu’on faisoit à la porte des riches se partageoit entre les prisonniers, les hôpitaux, les récolets, et les pauvres honteux ; il n’est aucun de nos lecteurs qui ne sache à quels siècles se rapporte cet ancien usage. Qui ne se rappelle les taureaux que les Druides immoloient dans leurs forêts aux pieds de leurs chênes sacrés, à l’époque du nouvel an ? qui ne les voit vêtus de blanc, à l’aide d’une serpe d’or, détachant en silence le guy du rouvre ? Des Vacies les recevoient dans un voile de lin ; le peuple prosterné attendoit qu’on lui distribuât des parcelles de ce rameau tombé du Ciel, né sans germe : il éloignoit les enchanteurs, les prestiges ; les esprits malfaisans ne pouvoient rien contre la puissance céleste : trempé dans les fontaines ou dans les eaux qu’on distribuoit aux animaux il détruisoit toute influence dangéreuse ; la foudre respectoit la maison qui le recevoit. »