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Les moulins à pivot tournant ou moulins turquois
Le second type de moulins à vent attesté en Cotentin appartient au genre plus original et circonscrit à l’Ouest du moulin à pivot tournant. Dit aussi « massier » ou « masse » avant que ce mot ne désigne aussi les moulins-tours, et surtout « moulin turquois » en raison, proba-blement, de l’analogie avec les carquois ou turquois en ancien français, il se distingue du moulin-tour par sa partie orientable, à savoir toute la chambre de mouture, mais diffère à la fois des moulins à pivot fixe ou « chande-liers » de la moitié nord de la France et des minuscules moulins d’Ouessant et du Cap Si-zun par son pivot mobile solidaire de la cabine et planté dans une pile maçonnée dont le con-duit va en se rétrécissant. La pointe de cet axe orientable au moyen d’une échelle-queue commune aux types à cabine, pivotait dans une crapaudine en fonte logée dans une pou-tre transversale insérée dans des niches ou soupiraux latéraux. Une porte basse unique en permettait la maintenance.
L’apport d’une photographie inédite | ||||||||
Jusqu’à ce que la découverte d’une carte postale ancienne [31] figurant les « restes du moulin à vent de Chef-du-Pont » (fig. n°13), disparus dans les années 1970, vienne éclairer d’un jour nouveau la compréhension de cette singulière « architecture-machine » [32], la partie supé-rieure de ces installations, faute de vestiges et d’iconographie suffisants, restait méconnue et ses essais de restitution hypothétiques [33]. En effet, posée sur le dernier niveau, cer-tainement en bauge [34], d’une tourelle de proportions comparables à celles subsistantes et soigneusement appareillée, la cage du moulin s’avère, même sans garanties formelles de représentativité, riche de précieux enseignements.
Au premier chef, coiffée d’une bâtière couverte de chaume ou de bardeaux, elle présente un volume et une surface jusqu’alors insoupçonnés, offrant un débord suffisant pour résoudre le problème du monte-sac, réputé déterminant dans l’abandon des turquois. Sa cage évoque ainsi à la fois, par sa silhouette, la hucherolle (cabine portant le mécanisme moteur) cubique des moulins-caviers de l’Anjou perchée au sommet du massereau, fût tronconique construit sur une salle de mouture en rez-de-chaussée ou enterrée, le cavier ou masse, mais aussi, plus par sa fonction que par ses proportions, celle de certains moulins-chandeliers parmi les plus trapus. |
Fig. 13 « Chef-du-Pont - Les restes du Moulin à vent », carte postale, Ed. M. Mouchel, début XXe siècle. A.D. de la Manche (6Fi-127.017) © A.D. de la Manche | |||||||
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