PROPHETIE DES PAPES | ||
1740 - 1799 | ||
Devise 93 | ||
Animal rural (L'animal des champs)
(17 août 1740 - 8 mai 1758).
Ce pape, né le 13 mars 1675, fut élu à l'unanimité.
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C'était le cardinal Prosper Lambertini, Bolonais.
Sa devise fait-elle allusion aux stupides incrédules de son temps, ou désigne-t-elle le grand travailleur qu'il était ? | |
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Devise 94 | ||
Rosa Umbriae (La Rose de l'Ombrie)
(6 juillet 1758 - 2 février 1769).
Né à Venise en 1693, le cardinal Charles della Torre di Rez zonico, avait été évêque de Padoue, avant son élection à la papauté.
Padoue évoque naturellement le souvenir de saint Antoine le thaumaturge, et celui-ci le souvenir du séraphique saint François d'Assise, la Rose de l'Ombrie.
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Mais cette interprétation pouvant ne point paraître suffisamment directe et obvie, on la justifie également par le fait que Umbria est le nom d'une rose qui pousse particulièrement à Venise, où il était né | |
Devise 95 | ||
Visus velox (La vue perçante) et non Ursus velox
(19 mai 1769 - 22 septembre 1774) .
C'était le cardinal Ganganelli, né à Saint-Angelo in Vado. Il avait, assure -t-on, dès l'âge le plus tendre, l'esprit vif et pénétrant, au témoignage de son précepteur, lequel disait de lui qu'il saisissait tout à demi-mot.
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L'édition de Cologne de 1656 (qu'avait commencé de rédiger le savant dominicain Alphonse Ciaconi avant sa mort en 1599) de la prophétie des papes, ne donne pas d'autre devise en cet endroit que visus velox. C'est par la suite qu'on voit apparaître Ursus au lieu de Visus : Ursus serait une erreur de copiste, par suite de la similitude du V et de l'U, et de la confusion possible de l'i et de l'r. | |
Devise 96 | ||
Peregrinus apostolicus (Le pèlerin apostolique)
Pie VI (15 février 1775 - 29 août 1799).
C'était le cardinal Jean-Ange Braschi, né à Césène, le 27 décembre 1717. Sa devise mérite une mention particulière.
Rappelons son voyage à Vienne dans le but d'arrêter un schisme naissant, dont l'empereur Joseph II se faisait le promoteur et le fauteur tout ensemble. Rappelons également le douloureux pèlerinage que le Directoire imposa au vénéré Pontife, qui fut enlevé de Rome et traîné de ville en ville jusqu'à Valence, où il mourut. Mais ses propres armes sont tout aussi expressives que sa devise :
« à dextre, en haut de la fasce qui est de gueules, une tête de génie aux joues sensiblement rebondies, émergeant d'un nuage épais et soufflant avec force sur une tige de lys plantée en champagne ou plaine de sinople, dont le sommet chargé de trois fleurs épanouies s'incline ou se brise à senestre sous la funeste influence de ce souffle fatal. »
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Aucun esprit sérieux ne voudra le soutenir ni oser le prétendre.
On peut y voir l'œuvre principale de la Révolution, qui devait, sous ce long pontificat, renverser le trône des lis ou des Bourbons, dans l'espoir d'arriver plus sûrement à détruire ensuite l'autel, si Dieu n'était là pour protéger son Église et la défendre quand même contre ses ennemis ?
Ajoutons encore deux observations que si ce pieux et zélé pontife fit un voyage vraiment apostolique en Autriche, auprès de Joseph II, il est bon de noter que ce monarque, en sa qualité de successeur de saint Étienne, roi de Hongrie, avait droit au titre de Majesté apostolique. Enfin, à l'occasion de ce voyage tout apostolique, on frappa à Nuremberg une médaille dont l'exergue portait ces mots caractéristiques : Peregrinus apostolicus, Viennae, 1782. Or, était-ce uniquement pour donner raison à la devise dont il s'agit, que Pie VI avait jugé à propos de quitter Rome et de se mettre en route pour un pays | |