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Louis VI, dit « le Gros » ou « le Batailleur », né le 1er décembre 1081 à Paris, mort le 1er août 1137 au château royal de Béthisy-Saint-Pierre. Roi des Francs de juillet 1108 à 1137, il est le cinquième roi de la dynastie dite des Capétiens directs.
Enfance
Il est le fils de Philippe Ier (1052-1108), roi des Francs et de sa première épouse Berthe de Hollande.
Après avoir répudié Berthe en 1092 et malgré les protestations du clergé, son père se remarie la même année avec Bertrade de Montfort, comtesse d'Anjou. De cette deuxième union naissent quatre enfants, dont deux fils. Louis, jeune prince issu du premier mariage de son père, est élevé avec Suger, futur abbé de Saint-Denis, qui devient son ami proche, puis son conseiller.
Au service de son père
En 1092, son père l'investit du comté de Vexin et des villes de Mantes et de Pontoise. Il vit éloigné de la cour, sa mère ayant été répudiée et son père remarié à Bertrade de Montfort.
En 1097, à la tête de l'armée royale, il prend part à la guerre, défendant le Vexin contre Guillaume le Roux roi d'Angleterre.
Après avoir été adoubé chevalier le 24 mai 1098 à Abbeville, par Gui Ier comte de Ponthieu, Louis est associé au trône puis combat le duc de Normandie et les sires châtelains du domaine royal qui se montrent souvent rebelles à l'autorité royale.
Enfin son père, devenu impotent, incapable de gouverner et de combattre, se réconcilie avec lui. C'est dans le courant de l'année 1101 ou 1103, qu'il lui confie le gouvernement effectif du royaume en qualité de « rex designatus » (roi désigné) ; cette même année, il l'investit aussi du comté de Vermandois.
Roi des Francs
Accession au trône
Le 29 juillet 1108, son père meurt à Melun, et suivant sa dernière volonté, est inhumé en l'église abbatiale de Saint-Benoît-sur-Loire. L'inhumation terminée, Louis, se doutant que son demi-frère, Philippe de Montlhéry, souhaite l'empêcher d'accéder à Reims, se hâte de rejoindre Orléans située à quelques kilomètres de Saint-Benoît afin de se faire sacrer au plus vite. Une raison supplémentaire de ne pas se rendre à Reims était que l'archevêque de Reims d'alors, Raoul le Vert, avait été soutenu par le pape Pascal II mais n'avait pas été reconnu par feu Philippe Ier qui lui préférait Gervais de Rethel.
Le sacre a lieu le 3 août 1108 dans la cathédrale Sainte-Croix d'Orléans, il reçoit « l’onction très sainte » de la main de Daimbert, l’archevêque de Sens. L'archevêque de Reims Raoul le Vert envoya des messagers pour contester la validité du sacre, mais il était trop tard.
Règne
Louis VI encourage les mouvements communaux, associations professionnelles sociales ou religieuses. Dès 1110, il octroie aux habitants des villes divers avantages fiscaux et le droit de s'administrer sous la direction d'un maire. Il lutte pendant plus de trente ans (1101-1135) contre le brigandage perpétré par certains seigneurs du nord du domaine royal, tels que Hugues du Puiset (1118), les seigneurs de Montmorency et de Beaumont (1101-1102) et Ebles II de Roucy. Il intervient aussi au sud de la Seine contre Gui le Rouge et son fils Hugues de Crécy de la famille de Montlhéry assurant aux capétiens la liberté de circuler entre Paris, Orléans et Melun.
Dès 1108, il se rendait tous les ans à Saint-Julien-du-Sault et au couvent des Écharlis près de Villefranche afin d'y prendre les eaux minérales de la source et fit de nombreuses donations à l'abbaye. En 1108/1109 il intervient en dehors du domaine royal à la limite de la vicomté de Bourges acquise par son père en 1101, contre Aymon II Vaire-Vache seigneur de Bourbon qui avait spolié son neveu Archambaud VI le Pupille.
Selon Orderic Vital, en mars 1113 lors de l'entrevue de l'Ormeteau-Ferré entre Louis VI le Gros et Henri Ier Beauclerc, le roi de France concède à son homologue « toute la Bretagne » c'est-à-dire la vassalité directe de la Bretagne. Alain Fergent princeps des Bretons devient « l'homme lige du roi des Anglais ». Conan le fils d'Alain Fergent est alors fiancé avec Mathilde une des filles illégitimes d'Henri Ier.
Le dimanche des Rameaux 1115, il est présent à Amiens, pour soutenir l'évêque et les habitants de cette ville dans leur conflit avec le célèbre Thomas de Marle, lequel est intervenu militairement à la demande de son père Enguerrand de Boves, comte d'Amiens et seigneur de Coucy. Ce dernier refuse de reconnaître l'octroi d'une charte accordant des privilèges aux habitants de la commune. Arrivé avec une armée pour aider les bourgeois à faire le siège du Castillon (forteresse dominant la ville d'Amiens, à partir de laquelle le père et le fils partaient en « expéditions punitives »), Louis VI reçoit une flèche dans son haubert, puis part sans vaincre les assiégés réfugiés dans la tour réputée imprenable qui ne tombe que deux années plus tard.
Le 20 août 1119, se déroule la bataille de Brémule entre les rois d'Angleterre, Henri Ier Beauclerc, et de France, Louis VI. Résultat d'une rencontre fortuite, la bataille se termine par une défaite sévère pour Louis VI, qui est contraint à fuir et à se réfugier aux Andelys.
Louis VI intervient ensuite en Auvergne en 1122 pour prendre la défense d'Aimeric, évêque de Clermont, contre le comte Guillaume VI d'Auvergne. L'armée du roi et de ses vassaux prend Pont-du-Château sur l'Allier et oblige l'armée du comte à abandonner la cité épiscopale. Le roi doit revenir en 1126 avec une troupe plus importante et incendier Montferrand malgré l'intervention de Guillaume IX d'Aquitaine. Cette manifestation de l'autorité royale aussi loin dans le sud du royaume à un grand retentissement.
C'est dans ce contexte qu'en août 1124, l’empereur germanique Henri V voulant aider son beau-père Henri Ier d'Angleterre dans le conflit qui l'oppose à Louis VI pour la succession dans le duché de Normandie, envahit la France et avance avec une puissante armée jusqu'à Reims. Face à la menace germanique et pour la première fois en France, Louis VI fait appel à l’ost. Dans un même élan, ses vassaux répondent présent : son cousin, le comte de Vermandois Raoul « le Borgne », le duc Hugues II de Bourgogne, le duc Guillaume IX d’Aquitaine, le comte Charles Ier de Flandre, le duc Conan III de Bretagne, le comte Foulque V d'Anjou, le comte de Champagne Hugues de Troyes, le comte Guillaume II de Nevers et le comte de Blois, Thibaud IV. Après avoir été chercher l'oriflamme à Saint-Denis, Louis VI se retrouve à la tête d’une immense armée mais l’affrontement, que tout le monde pensait pourtant inévitable, ne se fait pas. Henri V, certainement impressionné par une telle mobilisation et prétextant des troubles dans sa capitale de Worms, se retire sur Metz le 14 août sans combattre.
L'assassinat du comte Charles Ier de Flandre en 1127 donne encore au roi l'occasion d'intervenir dans ce grand fief. Appelé pour punir les meurtriers il organise l'élection d'un nouveau comte à Arras. Après avoir écarté plusieurs prétendants, il impose Guillaume Cliton le fils de Robert Courte-Heuse qui résidait à sa cour et à qui il avait fait épouser la sœur de la reine Adelaïde. L'élection est confirmée par les bourgeois de Gand, Bruges, Lille, Saint-Omer qui profitent toutefois des circonstances pour obtenir des franchises. En 1129 après la mort de Guillaume Cliton dans un combat contre ses vassaux révoltés, il intervient encore et intronise son concurrent Thierry d'Alsace comme comte de Flandre.
Succession
La succession était destinée à son fils Philippe, couronné roi associé le 14 avril 1129, mais sa mort accidentelle en 1131 amène le cadet, Louis le Jeune, destiné à une carrière ecclésiastique et non éduqué à la fonction royale, à devenir l'héritier. Il est donc couronné roi associé à son tour le 25 octobre 1131 et à partir de 1135 Louis VI règne désormais sans gouverner.
En mai 1137, la paix est conclue avec Étienne de Blois, roi d'Angleterre, et le roi reçoit l'hommage d'Eustache fils de ce dernier, pour la Normandie. Louis VI avait noué des rapports amicaux avec Guillaume X, duc d'Aquitaine, celui-ci avant de mourir, donne sa fille et héritière au fils aîné du roi et lui confie sa terre, recevant ses envoyés début juin 1137, « permettant » par là à la dynastie capétienne de reprendre de l'influence dans la France méridionale, par le contrôle de cet immense fief.
Mort
Alors qu'il rentre d'une expédition punitive contre le seigneur pillard de Saint-Brisson-sur-Loire, près de Gien, Louis le Gros tombe soudainement malade au château de Béthisy-Saint-Pierre situé dans la vallée de l'Automne, en forêt de Compiègne, entre Senlis et Compiègne. Le 1er août 1137, il meurt des suites d'une dysenterie causée par l'excès de bonne chère, qui l'avait rendu obèse. Il est inhumé en l'église de l'abbaye royale de Saint-Denis. Son fils Louis, âgé de 17 ans et couronné depuis six ans, lui succède sans contestation.
Un moyen-relief en pierre calcaire représentant un roi en pied, en position repliée, portant la maquette d'une église qu'il offre à saint Vincent se trouve sur un autel liturgique roman, dans la petite église d'Avenas, commune du Haut-Beaujolais située dans le département du Rhône. Exécuté entre 1118 et 1124 par le « Maître d'Avenas », dont le nom est resté inconnu à ce jour, ce magnifique bas-relief montre un roi, couronné, déjà bedonnant. Une inscription latine, sur la même pierre, le qualifie de « REX LVDOVICVS PIVS » (Roi, Louis le Pieux). Certains disent que ce roi serait Louis VI, d'autres disent qu'il correspond plutôt à Louis Le Pieux ou encore à Louis VII |
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