SAINT DENIS LE VETU CC 49.9 du canton de Cerisy La Salle |
NOTICE HISTORIQUE SUR SAINT DENIS LE VETU 05/40 |
Une paroisse Normande Par l' Abbé E. Quinette Paru en 1889
-3° L'époque d'un triple patronage 1/25 |
L'époque d'un triple patronage depuis 1492 à 1789 Saint-Denis-le-Vêtu sous un triple Patronage.
Cette troisième époque est beaucoup plus intéressante que les deux autres. Elle va nous montrer à peu près ce qu'était dans une paroisse avant la Révolution l'ancien Régime. Nous allons en voir le bon et le mauvais côté.
Nous diviserons cette époque en cinq périodes, suivant les faits principaux à signaler.
PREMIÈRE PÉRIODE (1492 à 1562) 1-2
Construction de la tour actuelle
Le premier curé nommé, à partir de 1492, fut présenté par l'Evêque de Coutances ; il s'appelait Me Durant de Commergon.
En 1500, il eut pour successeur Me Nicolas d'Oessey, présenté par l'abbé de Blanchelande. Ce fut sous lui, en 1506, que l'on commença à construire la tour actuelle ; la date est inscrite sur cette tour elle-même, du côté du midi, et le premier compte de la fabrique, que nous avons recueilli, a été fait en 1515, et relate le paiement d'un sieur Fleury, « qui a aidé à faire la tour. » Cette tour ogivale, d'une solidité à toute épreuve, a dû réclamer des ouvriers du temps un travail actif et persévérant. Ce fut, dit la tradition, un nommé Goesle qui la bâtit pour une place avec droit de sépulture dans l'église de Saint-Denis-le-Vêtu, une pipe de cidre [21] et une somme de trente-cinq livres.
On raconte, à propos de la construction de cette tour, un incident assez curieux : on avait promis à Goesle et à ses ouvriers de leur donner du cidre pendant la durée des travaux. Mais, paraît-il, ils trouvèrent qu'on ne leur en donnait pas assez ; alors, pour se venger, ils placèrent les plus belles pierres de l'édifice à l'intérieur, au lieu de les placer à l'extérieur.
La construction de la tour actuelle est le seul acte qu'on connaisse de l'administration de Nicolas d'Oessey.
En 1508, Geoffroy Hébert présenta à sa place Me Robert de Longueil qui l'emporta sur Martin Le Ballois ou Le Vallois, patronné par l'abbé de Blanchelande. Robert de Longueil était de la famille de Richard de Longueil, cardinal et évêque de Coutances de 1453 à 1470.
Au temps de Robert de Longueil, on voit le nom de Raoult Le Conte de l'Epiney, seigneur et patron honoraire de la paroisse ; ce seigneur eut, en 1510, une procédure à soutenir avec l'abbé de Blanchelande auquel il devait deux arrérages d'une rente de deux boisseaux de froment [22].
Ce fut encore sous Robert de Longueil, en 1512, que furent placées dans la tour nouvellement bâtie trois cloches de différentes grandeurs.
Au commencement du seizième siècle, il y eut comme vicaires à Saint-Denis-le-Vêtu Mes Pierre Crouin et Richard Leboulley ; celui-ci était receveur des rentes de l'église en 1511. L'autre est cité en 1515 comme trésorier de la fabrique ; il était aussi maître d'école : à cette époque, les prêtres des paroisses étaient instituteurs.
L'ancienne école des garçons était au village de la Scellerie, à environ trois kilomètres est du bourg de Saint-Denis. Pierre Crouin possédait un fief héréditaire dans ce village : on peut conjecturer qu'à cette époque de la Renaissance des lettres et des sciences, c'est lui-même qui a fondé cette école. L'ancienne école des filles était au village de la Tasterie, situé, du côté de l'est, à deux kilomètres et demi du bourg de Saint-Denis.
Outre le nom des deux prêtres que nous venons de citer, nous trouvons celui de Me Enguerrand Le Conte, bienfaiteur de l'église de Saint-Denis (1515), et celui de Richard Esnault, enterré vers 1517 dans l'église de cette paroisse [23].
Saint Denis le Vêtu Collection CPA LPM 1900 |
NOTES [21] Grande futaille, dont la capacité variait suivant les localités. [22] Archives du département de la Manche, art. concernant l'abbaye de Blanchelande. [23] Archives paroissiales.
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SAINT DENIS LE VETU CC 49.9 du canton de Cerisy La Salle |
NOTICE HISTORIQUE SUR SAINT DENIS LE VETU 06/40 |
Une paroisse Normande Par l' Abbé E. Quinette Paru en 1889
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PREMIÈRE PÉRIODE (1492 à 1562) 2/2
Ce fut vers cette époque que le droit de patronage de la paroisse passa de la famille Le Conte à la famille de Venne, de Fontenay ; le manoir de Fontenay, dans la paroisse de Saint-Denis-le-Vêtu, se trouvait à un kilomètre est du pont de Saint-Denis, situé lui-même sur la route de Coutances à Gavray.
En 1537, Me Pierre Tronquet prenait possession de la cure de Saint-Denis-le-Vêtu [24]. En cette même année, messire Jean de Colombières, avec son frère Gilles, abandonnait sa terre et son domaine de Brucourt, par un contrat de vente fait le 20 septembre, à Rouland Escoullant, sieur de Hautmanoir, à Saint-Denis-le-Gast [25].
Trois ans après, en 1542, Me Pierre Guislard, prêtre, vicaire de Saint-Denis, devenu fermier des dîmes du chapitre de la Cathédrale de Coutances, faisait un accord avec lui de manière à ne payer qu'une rente de trois livres au curé de Saint-Denis pour les dîmes novales contenues dans le trait du chapitre [26]. Cet accord amènera plus tard un désaccord entre le chapitre et le curé.
Outre ce vicaire, on remarquait encore à cette époque, parmi les prêtres de Saint-Denis-le-Vêtu, Me Paul Barbou, trésorier de la fabrique en 1549. Au siècle suivant, en 1666, un autre membre de cette famille, originaire de Saint-Denis-le-Vêtu, Me Jean Barbou, curé de la Rondehaye, près Coutances, et archidiacre du Val-de-Vire, faisait une fondation à la fabrique de St-Denis-le-Vêtu ; elle consistait en vingt-quatre livres de rente pour les messes de l'octave du Saint-Sacrement. Au dix-huitième siècle, en 1725, un sieur Pierre Barbou a fait également une fondation à la fabrique ; cette fondation consistait en un capital destiné à dire trois messes hautes, la première du Saint-Esprit, la deuxième de la Sainte-Vierge et la troisième de Requiem, suivie d'un Libera et De Profundis, et cela le lendemain du jour Saint-Pierre, à l'intention du fondateur et de Françoise Fauchon, son épouse.
On peut encore voir en 1549, parmi les prêtres de Saint-Denis-le-Vêtu, Mes Léonard Jourdan et Gilles Lenormand [27].
Il y avait donc à cette époque cinq prêtres dans cette paroisse ; il devait y avoir alors près de deux mille habitants, comme nous le constaterons plus tard dans une déclaration d'un curé de la paroisse.
Voyons maintenant ce qui concerne, durant les guerres de religion, Saint-Denis-le-Vêtu et ses seigneurs. (LPM 1027 et 1028) Blanchelande, le portail Saint Nicolas Collection CPA LPM 1900 |
NOTES [24] Archives du diocèse. [25] Archives paroissiales, art. concernant l'abbaye de Blanchelande et le Chapitre de la Cathédrale (1671). [26] Archives paroissiales [27] Archives paroissiales, compte de fabrique (1549), fait par Mes Paul Barbou et Joachim de la Rue
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