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Le côtre
De l'anglais cutter, gréement de bateau à voile, généralement ponté et à quille (contrairement au dériveur), et qui ne possède qu'un mât central, sauf s'il est équipé d'un tapecul. À la différence du sloop, il porte une surface de voile divisée à l'avant (au moins 2 voiles d'avant).
La bôme située en bas du mât supporte la grand-voile ; le foc et la trinquette sont en avant du mât. Dans les gréements traditionnels, la grand-voile est à corne et le foc est amuré à un bout-dehors parfois très long. Gazelle des Sables d'Olonne
Robustes voiliers gréés en Côtre lancés à la fin du 19e siècle pour la pêche à la sardine, au filet, (devenue très aléatoire), mais aussi la drague au chalut, et après 1920, la pêche au thon (apparition des tangons latéraux équipés de 5 lignes de 200 à 300 mètres de longueur).
La disparition de la sardine de 1902 à 1904 impulse l’évolution des traditionnels canots de pêche : l’obligation de traquer le poisson plus au large contraint les équipages à développer les qualités nautiques de leurs bateaux et améliorer leur sécurité en mer...
Ainsi, au début du siècle dernier, naît la première Gazelle aux Sables d’Olonne, issue du mariage des embarcations pontées vendéennes et des canots sardiniers bretons au comportement particulièrement marin.
Sa voûte en cul pointu se distingue des arrières classiques au tableau droit ou rond. Son étrave presque verticale devance les réflexions de notre siècle et son gréement de sloop autorise un équipage restreint. | Dessin de H. Kérisit. Côtre "L'abri du pêcheur"gazelle des Sables d'Olonne, construite en 1926 aux Sables, patron Pierre Blanchard.
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Grâce à ces distinctions, la Gazelle fait preuve d’une vitesse remarquable, son comportement sur l’eau se révèle particulièrement « marin », son parfait sillage lui permet de naviguer plus loin, plus vite. La Gazelle devient un des thoniers les plus mémorables de son temps.
Embarcation gracieuse et élégante, au bouchain doux, aux entrées d’eau presque en tulipe, avec des lignes de fuite bien dégagées, la Gazelle cumule les qualités marines des fameux dundees, tout en offrant aux équipages un pavois sécurisant, un pont pour une meilleure protection, mais surtout un cul de poule qui sauvera nombre de bateaux lors de l’ouragan du 19/20 septembre 1930.
En effet, la plupart des thoniers bretons dispose d’un franc-bord décroissant sur l’arrière – pour faciliter le débarquement de la pêche - jusqu’à l’étambot au tableau droit : 2 déferlantes successives suffisent au naufrage.
Dans les mêmes conditions, l’arrière pointu de la Gazelle offre moins de prise à la vague et embarque moins l’eau. A la suite de la tragédie de 1930 où disparurent plus de 450 embarcations le long de côtes atlantiques, les chantiers du littoral généraliseront finalement l’arrière pointu des « barques » sablaises. A Noirmoutier, à la Chaume, à St-Gilles-Croix-de-Vie, on pouvait encore contempler l’admirable architecture des anciennes Gazelles, certaines ont depuis disparues. Mais plusieurs défenseurs du patrimoine maritime atlantique ont pris le relais : on retrouve une petite Gazelle de 7,40 mètres à Audierne depuis 1998, à Yeu il semblerait qu’il y en ait une reproduction, et depuis juin 2004, grâce à l’impulsion de l’architecte Patrick BESNIE, la Gazelle adopte sa conception moderne pour devenir un véritable voilier de caractère dans tout l’art de la Belle Plaisance : | |||||||||||||