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LE MUGUET DISPUTE l’HOMME MUGUET MUGUETTET & MUGUETTES
D'après un texte paru en 1927 et « Les végétaux dans les proverbes » paru en 1905 CPA collection LPM 1900 Illustrateur PERO L'habitude de se fleurir de muguet, le 1er mai, femmes, jeunes gens et jeunes filles, est une mode du début du XXe siècle. En 1913, l'habitude était déjà née, car cette année-là les fleuristes en boutique eurent la prétention d'empêcher les fleuristes au panier de vendre du muguet, de celui que les horticulteurs obtiennent en le forçant. Ils demandaient aux horticulteurs de ne vendre le muguet qu'aux fleuristes établis ; les horticulteurs répondirent, après concertation, par une fin de non recevoir. Et le muguet porte-bonheur fut offert au panier. | ||||||||||
Raoul Ponchon fit une chanson sur cet incident :
Ainsi donc, jeunes midinettes, Mais consolez-vous, à tout prendre,
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Le muguet, homme, est ainsi défini dans le dictionnaire comique de Leroux : Godelureau, damoiseau, qui est toujours ajusté et paré comme une femme ; délicat, pimpant, poudré et essencé, qui fait le beau et l'Adonis. Le petit monsieur si abondamment qualifié avait reçu son nom de l'essence de muguet dont il se parfumait. Sa mauvaise réputation est ancienne, car déjà Desportes dans Les Amours d'Hippolyte, le traite avec peu de ménagements :
Fuyez aussi toute accointance
Son nom n'en a pas moins servi pendant longtemps à désigner les petits-maîtres à la mode qui affectaient les belles manières et qui donnaient le ton ; on le rencontre souvent dans Molière. C'est avec ironie que Sganarelle dit à son frère Ariste :
Ne voudriez-vous point, dis-je,sur ces matières, (L'École des Maris, act. Ier, sc. 1) | | |||||||||
Il y a aujourd'hui, et depuis longtemps, d'autres noms que celui de muguet pour désigner les jeunes gens faisant profession d'élégance et de galanterie ; mais le nom subsiste encore, surtout en littérature, dans Victor Hugo, Musset et L. Reybaud, par exemple.
Il n'en est pas de même du verbe auquel il avait donné naissance : Muguetter, faire le galant, chercher à plaire. Ce verbe avait même pris de l'extension, et signifiait briguer, convoiter, désirer d'obtenir. Saint-Simon parle dans ses Mémoires d'une succession qui était muguettée, et raconte que le duc de Noailles obtint du régent le gouvernement et la capitainerie de Saint-Germain, qu'il avait toute sa vie muguettée.
... Une fille d'ici
(Voltaire, Le Droit du seigneur, act. Ier, sc. 2) | | |||||||||
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Le mot avait si bien fait son chemin, qu'il y avait aussi un adjectif se rapportant aux agissements des muguets : ... Et vous verrez ces visites muguettes
(Molière, L'École des Maris, act. Ier, sc. 2)
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