AU JARDIN
 
  LA MEILLEUR POIRE
         
 

RUSTICA. 

JOURNAL UNIVERSEL

DE LA CAMPAGNE.

17e année. N° 14-15. 1er avril 1944.

La Meilleure Poire

Édouard LANGEVIN

 

La longévité d'un arbre fruitier est très variable : elle dépend de l'espèce, de la variété, du porte-greffe, du sol, du climat et des soins qu'il a reçu au cours de son existence.

 

Charles Baltet cite le Châtaignier Brûlé, de Montmorency, comme plusieurs fois séculaire. D'après M. Lécolier, c'est vers 40 ans que la production du pommier à cidre atteint son maximum et vers 80 ans, il est en décrépitude. M. Warcollier rapporte que dans le Pays d'Auge et aussi dans la région de Domfront, les poiriers « à poiré » vivent plus de cent ans.

 

Les arbres fruitiers francs de pied, c'est-à-dire issus de semis, sont lents à se mettre à fruit, mais ils vivent vieux.

 
 
         
 

L'existence du poirier sur cognassier, du pommier sur paradis, du cerisier sur Sainte-Lucie, du pêcher sur amandier est beaucoup plus courte.

 

La durée de production des arbres est beaucoup influencée par le climat et par le terrain. De Breuil cite le cas exceptionnel d'un poirier Cueillette ou Épargne, au Pollet près Dieppe, qui, en 1845, couvrait une surface de mur de 130 m2. La circonférence de son tronc mesurait 2 m. 60 et il rapportait une moyenne annuelle de 4.000 fruits. L'auteur lui attribuait 400 ans d'âge. Quelque lecteur pourrait-il nous donner des nouvelles de ce vieillard ?

 

On compte actuellement environ un millier de variétés de poires. Avec la synonymie, cela fait plus de 3.000 noms différents.

 

Quelle est la meilleure poire?

 

Étant Normand, je pourrai répondre que cela dépend des goûts, que ce qui plaît à l'un ne plaît pas à l'autre. Pour ne pas m'exposer au blâme du Secrétariat de Rédaction de Rustica, j'essaierai quand même d'être catégorique :

 

Il y a de bonnes poires d'été : elles font surtout plaisir car elles ont l'attrait d'un fruit nouveau, mais on ne peut pas les comparer aux poires d'automne et d'hiver.

 

Citons André Desportes et Beurré d'Amanlis et en premier lieu Williams (en bas, à droite).

 

En automne, le choix est beaucoup plus varié : Bonne Louise d'Avranches, Duchesse d'Angoulême, Beurré Diel, Beurré Bachelier, Beurré d'Arenberg et au premier rang Doyenné du Comice (en bas, à droite).

 

Les très bonnes poires d'hiver sont moins nombreuses : Doyenné d'hiver, Olivier de Serres, Bergamotte d'Esperen et au premier rang Passe-Crassane (en haut).

 

Pour la cuisson, Belle Angevine, Curé, Beurré Bretonneau, et au premier rang Catillac.Doyenné du Comice.