CHERBOURG-OCTEVILLE
  CU 15.01 COMMUNAUTE URBAINE DE CHERBOURG
   
  EGLISE SAINT-MARTIN
         
 

L'église Saint-Martin 2012 Trebligyerod

 
 
 
 

L'église Saint - Martin  appartenait au moyen âge  à l'abbaye du Voeu  de Cherbourg comme  Saint - Martin de Tollevast et Notre Dame de Martinvast .


La construction a commencé au XIIe siècle . C'est une église romane par son clocher, le choeur et les décors (statues, sculptures  et forme des ouvertures...) Après le XIIe siècle , le clocher a été modifié et la nef a été rallongée au XVIe siècle. La façade est construite au XVIIIe siècle. Aux XIX et XXe siècles des réparations et une rénovation importante ont été faites.

 
 
 
 

L'église Saint-Martin CPA collection LPM 1900

 
 

 
 

Source WIKIMANCHE

 

Construite au XIIe siècle en cailloux dans le style roman, l'église est offerte en 1160 à l'abbaye Notre-Dame du Vœu, par la reine Mathilde, après qu'elle l'ait achetée pour 120 livres angevines avec le patronage, la chapelle Saint-Éloi et les prés et les moulins qui en dépendent, auprès de Roger de Magneville. Par une charte de Vivien, évêque de Coutances, en 1205, les chanoines du Vœu desservent eux-mêmes l'église.

 

Mais la cure est pauvre, d'une décime de quinze livres, soit un revenu estimé à cent cinquante à cent soixante livres.

 

Elle est restaurée par François-Armand Fréret au cours du XIXe siècle.

 

Un bas-relief représentant la Cène est classé monument historique au titre d'objets depuis 1908, et l'autel à retable, en bois peint et doré (début du XIXe s.) est inscrit en 1974. Les trois parties originelles de l'église (clocher, chœur et abside) sont inscrits comme monuments historiques par arrêté du 17 avril 1943.

 
 

 
 
 

Architecture

 

La nef rectangulaire, allongée entre 1720 et 1735, couverte d'une charpente, et s'ouvre sur un chœur étroit et profond à deux travées droites voutées. Les solides croisées d'ogives, rares dans les églises rurales de l'époque, marque l'influence des abbayes du Vœu et de Lessay. La tour du clocher prend place au-dessus de la première travée. Le chevet est formé par une abside hémicirculaire agrémentée de colonnes engagées.

 

L'intérieur est peu éclairé du fait de l'étroitesse des ouvertures. Les chapiteaux sculptés des travées mêlent entrelacs, masques aux figures barbares, oiseaux d'inspiration orientale. La nef est complétée par deux chapelles latérales, abritant un Saint Sébastien et une Vierge à l'Enfant sculptés par Fréret.

 

L'ensemble du bâtiment est couvert par une toiture en schiste sur plusieurs niveaux. Le clocher offre un profil original par un premier niveau octogonal reposant sur une base carrée, dont chacun des huit plan porte une arcature à décor géométrique, et qui s'évase ensuite pour reprendre un couronnement quadrangulaire que coiffe un toit en bâtière, traditionnel dans la région.

 

L'église Saint-Martin CPA collection LPM 1900

 
         
 

mondes-normands.caen.fr/

Bernard Beck

 

Trois églises rurales du nord Cotentin forment une petite famille très individualisée d'édifices paroissiaux romans.


Malgré les adjonctions qui ont altéré profondément Octeville et Martinvast, leur parenté tient à la fois à leur proximité, à l'influence de Lessay, au patronage de l'abbaye cherbourgeoise Notre-Dame du Vœu. Leur plan associe une nef rectangulaire, couverte d'une charpente, et un chœur étroit et profond à deux travées droites, prolongées d'une abside en hémicycle. Les murs sont en petit appareil irrégulier. Des ouvertures étroites distribuent parcimonieusement la lumière.


L'élévation est tout aussi simple : l'abside demi-circulaire est rythmée par des contreforts plats (à Tollevast), des colonnes engagées (à Octeville), ou les deux superposés (à Martinvast), et décorée d'une rangée de modillons figurés à grotesques et têtes barbares. La travée carrée du chœur domine légèrement le chevet par un gable oriental. Un court clocher central (modifié à Octeville et Martinvast) ajoute un troisième niveau.


Cette composition simple, caractéristique des églises rurales, s'accompagne cependant d'un équilibre hérité des abbatiales romanes, avec sa répartition étagée des masses (que des adjonctions postérieures sont venues compromettre à Martinvast et Octeville), et son sens des proportions.


L'influence des abbayes du Vœu et de Lessay explique le soin apporté au voûtement du chœur. Les deux travées droites, renforcées de solides arcs doubleaux, sont pourvues en effet d'ogives assez lourdes formées d'un large boudin en saillie sur un bandeau épais.


A Tollevast (2e quart du XIIe siècle) les ogives reposent sur de volumineux culots décorés de figures monstrueuses (traduction maladroite de ceux de la nef de Saint-Etienne de Caen) et les arcs doubleaux au profil quadrangulaire hésitent encore entre l'arc outrepassé et le plein cintre (comme à Bernay). Mais à Martinvast et Octeville (3e quart du XIIe siècle), si les ogives de la travée du clocher reposent encore sur des supports identiques, celles de la travée du chœur retombent sur des colonnettes ; les arcs doubleaux sont à double rouleau décoré de frettes crénelées et de bâtons brisés.


Ces voûtes d'ogives primitives, empruntées à Lessay, constituent les premiers exemples de ce nouveau type de couvrement appliqué à de petits édifices romans (solution originale retenue aussi dans quelques autres églises rurales cotentinaises : Saint-Germain-sur-Ay, Chef-du-Pont, Brévands, Saint-Pierre-de-Semilly).


Le décor roman est aussi d'un grand intérêt. A Tollevast le soin a surtout porté sur les culots. L'un s'orne d'un saint personnage tenant par la main un homme nu qu'enlacent des serpents. Les autres sont décorés de têtes barbues et grotesques, à fort relief, parfois associées à des animaux monstrueux.
A Martinvast ou Octeville ce sont les chapiteaux des travées du chœur qui constituent au contraire le principal répertoire : dans la première, arabesques végétales, acanthes, animaux affrontés ; dans la seconde, entrelacs, masques, oiseaux. Le bestiaire oriental s'y mêle ainsi aux traductions malhabiles des chapiteaux antiques et au goût populaire des figures barbares.

 
     
 

L'église Saint-Martin CPA collection LPM 1900