NOTRE-DAME-DE-CENILLY
  CC 49.06 BOCAGE COUTANCAIS
   
  FAITS HISTORIQUES
         
   
         
  FAITS HISTORIQUES

Article de Mr Renault 1865 

 

Faits historiques.

 

 — Jourdain de Say et Luce, sa femme, furent les fondateurs des deux églises de Notre-Dame et de Saint-Martin de Ceniliy. Voici les termes de leur première charte de donation : Que tous les fils de Téglise, notre mère, sachent que moi Jourdain de Say et Luce, ma femme, patrons et barons du territoire de Ceniliy, nous avons donné en pure et perpétuelle aumône à Hamon, prêtre, recteur, ministre de l'église du même lieu de Ceniliy, une demi-acre de terre, placée près de l'église avec le manoir presbytéral construit dessus. Nous avons fait cette donation à Hamon et à ses successeurs libre et quitte de toutes réclamations de juridiction et afin qu'elle reste à toujours ferme et stable, nous Tavons revêtue de notre sceau , dans le mois de juillet de l'an de Notre-Seigneur J.-C. 1098.

 

L'année suivante, au mois de mars, les mômes bienfaiteurs donnèrent encore au curé Hamon, et à ses successeurs en la Gure de Notre-Dame-de-Cenilly, toutes les dîmes des lins, des chanvres, des pommes, des sarrasins et les autres verdages, menues dîmes et novales de la paroisse, ne se réservant, à titre d'hommage, que cent dix sols de rente annuelle .

 

L'année même de la fondation de l’église de Cenilly , au mois de juillet, Jourdain de Say et Luce, sa femme n'ayant en vue, disent-ils dans une charte de donation, que la gloire de Dieu et le salut de leurs âmes, donnèrent au curé de la plus grande église celle de Notre-Dame-de-Cenilly, les dîmes de leurs domaines de Marcambye et du Mesnil-Lambert.

 

Jourdain de Say voulant rendre complet le service de Dieu dans cette meme église aux fêtes de Notre -Seigneur J.-C; savoir : Noël, la Circoncision, TÂscension, la TransQguration,

rinvenlion, TExaltation de la sainte Croix , et in die corme ejusdem domini nostri, et le jour de la couronne de Notre-Seigneur, donna au curé toutes les dimes de ses flefs dans la paroisse, ou cent livres le jour de la fête de tous les Saints. Cette charte fut concédée le jour où , avec la permission de Dieu , Jourdain fonda Téglise de Cenilly sous le règne de Henri.

 

Plusieurs chartes nous apprennent que Jourdain de Say et Luce, sa femme, firent , comme patrons et barons du territoire de Cenilly, plusieurs antres donations à l’église de Notre- Dame.

 

Vivien, abbé d'Aunay, et son couvent, s'obligèrent, en l'année 1160, à payer à perpétuité, au prêtre qui desservirait l’église de Notre-Dame de Cenilly, cent livres le jour de la Purification , et cent autres livres le jour de l’Assomption de la bienheureuse Vierge Marie , patronne de l'église. Les 200 livres devaient, chaque année, être déposées sur l’autel du chœur. Le curé et ses successeurs devaient , en retour de celle renie, célébrer des messes, faire des services et chauler des psaumes pour le salut des âmes de Jourdain de Say et de Luce, sa femme, fondateurs de l’abbaye d'Aunay.

 

Raoul de Lengronne se montra aussi le bienfaiteur de l’église de Notre-Dame- de-Cenilly; ainsi il lui donna une rente de sept boisseaux de froment à la fête saint Michel, deux pains et deux poules à Noël, vingt œufs à Pàque. Sciant omnes présentes et futuri quod ego Radulphus de Lengueronne assignaui in perpetuum ad fabricam ecclesie béate Marie de Cenilleya septetn bucellos frumenti ad festufâ sancti Michaelis et duos panes et jluas gallinas ad natale et viginti oua ad pasca annui redditus Cette charte qui contient encore d'autres donations fut concédée l'an de grâce 1 238 : Quod ut firmum et stabile permaneat presens scriptum sigilli met munimine roboraui. Actum anno gracie m° cc^ tricesimo octauo.

 

Dans le cours du XIVeme siècle, un débat s'éleva entre l'abbaye d'Aunay et les paroissiens de Notre-Dame-de-Cenilly. Ceux-ci soutenaient que les religieux ne s'acquittaient pas de leurs obligations. Guillaume Paynel, chevalier, sire de Hambye, fut choisi comme juge du différent , et il fit une enquête afin de vérifier les plaintes des paroissiens. Cet acte offrant des détails curieux

 

Après cette enquête, reçue par le sire de Hambye, il intervint, le 28 juillet 1395, une transaction enlre discrète personne Pierre delà Hougue, clerc, trésorier de Notre-Dame-de Cenilly, et religieuse personne frère Martin Bosdèle, prêtre et procureur de l’abbé et des religieux du monastère d'Aunay. Cet acte dont le texte est en latin, et qui fut arrêté devant notaire, nous apprend que les religieux reconnurent alors qu'à raison des dîmes qu'ils prenaient sur la paroisse, ils étaient obligés de refaire l'église de N.-D. de Cenilly, d'y faire les réparations utiles et nécessaires, de fournir le fer et le bois, de payer un quartier de froment à la Saint-Michel par chacun an pour aider à fournir le luminaire. Tous les ans chaque paroissien cultivant la terre devait prendre sur la dime des religieux une gerbe du meilleur blé pour la léproserie de Cenilly, sinon pour le trésor de l’église. Les religieux devaient encore fournir le pain ou les hosties nécessaires pour célébrer la messe, pour les pâques des paroissiens de l'un et de l'autre sexe, et pour tout le temps qa'il eu serait besoin. Ils étaient tenus aussi (le donner, chaque année, un cent de paille qui devait être mis et étendu dans l'église à la fête de Noël.