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NOTRE-DAME-DE-CENILLY. Notre-Dame-de-Cenilly, Beata Maria de Cenilleio. Article de Mr Renault 1865
L'église offre un certain intérêt ; sauf les reprises et des travaux de reconstruction. Elle est en grande partie du XIeme siècle ou du commencement du XIIeme siècle.
La tour, de forme quadrilatère, est placée au sud, en dehors de l’église. On remarque encore dans ses murs Vopus spicatum. Chaque façade est percée d'ouvertures longues, étroites, cintrées , et garnies de colonnettes romanes. Les modillons qui règnent autour des murs sont simples. Elle a environ 130 pieds de hauteur, et se termine par une pyramide ou flèche octogone d'une construction récente. A chaque angle de sa base, il existe , en forme d'appendice, un petit clocheton. Une petite fenêtre-lucarne est ouverte sur les façades. Un paratonnerre qui la défend contre les effets de la foudre a détrôné le coq traditionnel.
Le chœur est couvert en essente et voûté en pierres. Sa voûte, à deux travées, d'une ogive écrasée, est postérieure aux murs sur lesquels elle s'appuie. Les arceaux qui la soutiennent sont croisés et ornés, à leur point d'intersection, de rosaces ou de fleurons. Les tores qui les forment sont bien profilés et les cannelures bien évidées. Les colonnes offrent des chapiteaux garnis de volutes ou de fleurs un peu épanouies ; et les abaques ou tailloirs sont les uns carrés et les autres ronds. Des boiseries qui tapissent les murs cachent en partie les colonnes. Toute cette portion intérieure de l'église est du XIIIeme siècle.
Les murs du chœur sont antérieurs à cette époque, et des modillons qui, pour la plupart, sont en forme de biseau, les couronnent. Ils sont percés vers le nord de quatre fenêtres romanes ainsi disposées : une de petite dimension, une de plus grande dimension, et ainsi alternativement. Au midi, on remarque trois fenêtres, dont deux, une grande et une petite, sont garnies de colonnettes et de chapiteaux romans. La troisième n'offre aucun intérêt. Les fenêtres romanes sont très-évasées à l’intérieur.
Le mur septentrional de la nef est aussi du XIeme ou XIIeme siècle. Ses contreforts sont peu saillants, et, de ce côté , la nef n'est pas éclairée. Les fenêtres, ouvertes dans le mur méridional, sont à ogive simple ou même sans caractère. Quelques-uns des modilions sont à figures grimaçantes.
Les deux chapelles sont éclairées par des fenêtres dont l'arcade est subtribolée. Les murs sont garnis de simples modillons.
Le font baptismal se compose d'une cuve de forme octogone, se terminant en pointe à sa base.
L'autel est orné de colonnes torses, garnies de raisins et de feuilles de vigne. Au-dessus d'un rétable, couvert de mauvaises dorures, on voit le Père Eternel porté sur un nuage. Dans sa main gauche, il tient le globe, et, de sa main droite, il bénit le monde. L'artiste lui fait ouvrir toute la main, lorsqu'il ne devait lui faire lever que le pouce, l'index et le doigt du milieu.
On remarque dans le cimetière, le long du mur septentrional , plusieurs tombeaux appartenant à la famille Lemengnonnet.
Dans un écusson placé sur ce tombeau, on Remarque les armes de la famille Lemengnonnet.
L'église est sous le vocable de Notre-Dame. Elle dépendait de l'archidiaconé de la chrétienté et du doyenné de Cenilly, et payait une décime de 50 livres. Le patronage en appartenait à l'abbaye d'Aunay : Abbas de Alnelo, dit le Livre blanc, est patronus ecclesie beatê Marie de CeniUeio. Cette église lui fut donnée le jour de sa fondation par Jourdain de Say et Luce, sa femme, vers Tannée 1131.
L'abbaye d'Aunay avait la dîme des blés, et perCipit omnes décimas bladorum in dicta parrochia. Le curé prenait toutes les autres dîmes , et il avait un manoir presbytéral avec une demi-acre de terre : Item rector dicte ecclesie percipit omnes alias decinms. Manerium, et elemosina continent dimidiam acram terre.
L'abbé d'Aunay avait une chapelle dans son manoir : Item abbas de Alneto habet vnam capellam in manerio suo. Elle était sous le vocable de saint Julien. En Tannée 1731 , les religieux d'Aunayla firent abattre et en employèrent les pierres à construire une grango qui fait partie d'une ferme nommée l'Abbaye.
La dame de Marcambie avait aussi dans son manoir un oratoire où le curé de Cenilly avait toutes les offrandes qui annuellement pouvaient valoir 20 sols: Domina de Marcambeia vmm oratorium in manerio suo ubi rector de CeniUeio percipit omnia offertoria que possunt valere viginti solidos annuatim. Cette chapelle existait encore en 1721 , et on y célébrait la messe.
Le seigneur de Breuilly avait pareillement un oratoire, mais les offrandes n'en étaient d'aucun produit dans le XIVeme siècle : Itemdominusde Brulleyo habet vnum oratorium in manerio suo a simili forma nisi quod offertoria nil ualent quo ad presens.
Le curé payait pour la chape de l’évêque 10 sols, et 42 deniers pour le saint chrême ; il payait encore annuellement 110 sols à Tabbé et au couvent d'Aunay.
Le 12 décembre 1451, Jehan Donuillct de la paroisse N. D. de Cenillie donna et aumosna « au trésor dud. lieu vng bouissel de froment mesure dud. lieu de rente par chacun an au terme s Michiel en septembre pour Dieu et en pure osmone et pour estre participant en tous les bienfaiz messes prières et oraisons qui seront faez et ditz en lad. egUse et auxi pour maintenir vng sierge qui est en ung bachin destain en lad. église douant lautel et ymage a la benoiste Vierge Marie »
Guillemette, veuve de Roger Durant, de la paroisse d'Agneau, donna le 4 juin 1453 « en pur don et osmone au trésor de l’eglise N. D. de Cenillie soubz tournois de rente par cbacun an au terme sainct Michiel... . pour aider a maintenir e temps aduenir ung sierga et ung bachin que a fait maître puis naguère deuant limage Notre-Dame de Cenillie Jehan Donuillet. i
Le 25 juin 1163, Richart Lanel, de Cenillie donna en n osmone au trésor de N. D. de Cenillie trois soubz tournois de rente chacun an au terme saint Michiel pour etre mis et emploies a mainctenir et soustenir deux sierges qui de présent sont en bachins deuant iautei N. D. de Cenillie au ceur de l’eglise.
Simon Donuille, écuyer, avait donné le 13 septembre 1391 « deux livres de sire » de rente au trésor « pour faire dire une » messe a note de requiem le jour de là décollation saint jean Baptiste |
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Notre-Dame-de-Cenilly. L'église Notre-Dame.Ikmo-ned — Travail personnel |
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