PERCY

 

CC 48.11 INTERCON DU BASSIN DE VILLEDIEU

   
  Origine du nom
         
 

Percy, route de Montabeau 1910

 
     
 

D'autres chercheurs ont pensé que le mot Percy pourrait signifier « hauteur près d'une rivière » ou bien « parc », Percy étant une déformation du mot latin « parcus ». Peut-être une déformation du mot « percée ». En effet, sur l'antique chemin Villedieu - Saint-Lô, la ligne de hauteur qui surplombe Percy ne pouvait être franchie que par un chemin extrêmement encaissé qui évoque une idée de « percée » à travers cette colline.

 

Le village de Maupertuis exprimant dans l'étymologie de son nom « Malo Pertuiso » (mauvais pertuis, mauvais passage) pourrait renforcer cette affirmation

 

En 1026, le duc de Normandie Richard III donne en dot à sa femme Adèle, fille du roi de France, Robert, des terres et des domaines parmi lesquels figure la paroisse de Percy « curtem quae dicitur Percei » et à partir de 1080, l'histoire de la commune est liée à deux familles seigneuriales, les Seigneurs De la Roche et les De Percy.

 

Il est extrêmement difficile de trouver l'origine exacte du mot « Percy ». Il est certain que Percy a une origine ancienne, mais il est certain également que l'on simplifie peut-être à l'extrême en faisant naître à peu près à la même époque tous les lieux dont la lettre terminale est un « y » comme Marigny, Cerisy, Percy, etc... Cependant les certitudes se situent aux alentours du onzième siècle, car il existe des manuscrits, des chartes portant le nom : « Percy ».

 

Dans un numéro de la Revue du département de la Manche de 1968, Monsieur de Beaurepaire pense que Percy était un bourg fort ancien, et ce nom Percy viendrait du bas-latin Patriacum, le domaine de Patricius. Ce nom figurerait dans le tome VIII d'histoire de France (page 365). Le bourg aurait donc existé à l'époque gallo-romaine. Si ceci était exact, Percy aurait pu avoir un rapport avec un saint des temps mérovingiens dont les reliques furent transportées par les moines fuyant les invasions normandes de Gorbion, près de Chartres à Patriclianum (Percy ?), puis au Mans et enfin à Blois. Mais le texte indique Patriclianum près d'Avranches et Précey convient beaucoup mieux. Cet étrange épisode relaté dans le tome I du livre des Saints se situe aux alentours des années 824 et ce saint s'appelait Saint-Laumer.

 
         
 

En 1080, Néel II, vicomte de Saint-Sauveur, détient la seigneurie de Percy. À cette date, Percy possède au moins deux églises, le texte d'une charte dit en effet : « Nigellus, vicecomes, ...... dedit in Perceio eadem abbatiae ecclesias cum decimis earumdem ». Le vicomte Néel...... a donné à Percy à cette même abbaye (de Saint-Sauveur) des églises avec leurs dîmes elles-mêmes.

 

Et dès lors, jusqu'en 1344, les paroisses de Percy dépendent des seigneurs De la Roche dont le château se dresse à La Colombe au-dessus de la Sienne. En 1130, la dame de La Roche et de Percy Letitie, épouse Jourdain Tesson. Les seigneurs de Percy s'appellent désormais De la Roche Tesson. Par la suite, un monastère fondé au diocèse de Bayeux par les vicomtes de Saint-Sauveur, l'abbaye de Fontenay, se vit attribuer les dîmes des paroisses de Percy à la place de l'abbaye de Saint-Sauveur, et cet état de faits est unanimement reconnu par les livres noir et blanc du diocèse de Coutances. Les dîmes seront perçues ainsi jusqu'en 1789, près de sept siècles durant, les chartes ayant été respectées.


En 1344, un complot réunissant entre autres Jean de La Roche Tesson et Richard de Percy ayant échoué, ces deux « amis » furent décapités en place de Grève à Paris.

 

Percyaise du début du siecle

Collection CPA LPM 1900

 
         
 

Richard de Percy était peut-être un descendant de la branche française des De Percy. Ses lointains ancêtres s'étaient depuis longtemps signalés en participant à la conquête de l'Angleterre avec Guillaume le Conquérant.

 

Une tradition très ancienne indique que si les De Percy n'étaient pas seigneurs de Percy (il s'agissait des La Roche-Tesson), ils étaient seigneurs à Percy, vraisemblablement pour les domaines de Sienne et du Mesnil-Céron. Beaucoup d'ailleurs voient dans le manoir du Mesnil-Céron le berceau de la famille. Ils n'ont pas donné leur nom à la commune, mais au contraire, ils ont pris le nom de la paroisse dont ils étaient originaires.

 

Une chronique en vers rapporte qu'un fils de Mainfred le Viking se battit aux côtés de Rollon. Ce chevalier droit, vaillant, fortuné s'appelait « Geffroy Percie ».


Trois fils de Geffroy de Percy auraient lié leur destin à celui de Guillaume le Conquérant : Ralph ou Raul, Serlon, devenu prieur de Whitby en Angleterre

 
         
   

PERCY
  CC 48.11 INTERCON DU BASSIN DE VILLEDIEU
 

Bénédiction des trois cloches de Percy (1751)
         
 

Eglise de Percy CPA collection LPM 1900

 
     
 

Article de P Tostain

 

En l'an mil sept cent cinquante et un, le vingt et unième jour du mois de juillet, les trois cloches de cette église de St-Jean Baptiste de Percy, ont esté fondues dans le jardin de la grande auberge par Mrs Bollée et Gillot, fondeurs lorrains; Et le feu fut mis au fourneau par moy soussigné sur les huit heures du matin. Le métal fut béni, et coula sur une heure après midy, et toutes les cérémonies de l'église furent observées pour cet effet, conformément au rituel du diocèse par Mrs les trois curés de Percy, et le Clergé en surplus, Mr l'abbé Bosquet prêtre de la Bloutière présent, à qui l'étole et l'honneur furent déférés par Mr de Peronne curé pro tertia pour lors en semaine et en office.

 
         
 

Le dimanche suivant, vingt cinquième du mois de juillet, les dittes trois cloches furent bénies solennellement après les vêpres et complies; La grosse et première, nommée Marie, par son Altesse Monseigneur le prince de Monacho, Duc de Valentinois et d'Etouteville, Baron de la Roche Tesson, et en cette dernière qualité Seigneur Capital de la dite paroisse de Percy, a esté bénie par moy Pierre Tostain, prêtre, grand curé du dit lieu, représentant en ma ditte qualité le dit Seigneur.


La seconde, nommée Jeanne, a esté bénie par Mr Jean Le Page, prêtre, curé au dit lieu de Percy pro secunda.


La troisième, nommée Anne Suzanne par Annas des ....., escuyer sieur de Montfiquet, et par Demoiselle Suzanne le Forestier de Morlière, fille, Dame de la Crêpinière et de la Mahudière, a esté bénie par noble homme Robert François de Peronne de la Sablonnière, prêtre, aussi curé dudit Percy pro tertia portione; Et cette bénédiction pour la mémoire à venir a esté gravée et burinée sur la première et troisième cloches, par Mr Caron de la Forest, graveur demeurant à Villedieu les Poëles le vingt neuf du dit mois de juillet au dit an.

 

Le cloher de 1751

 
   
 
 

Sur la première et grosse cloche est écrit au burin « J'ay esté bénie par Mr Pierre Tostain, Grand Curé de Percy – 1751 - »

                                                                                                                Signé P Tostain

 
         
   
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  CC 48.11 INTERCON DU BASSIN DE VILLEDIEU
   
Georges François Xavier Marie Grent
         
 

Georges François Xavier Marie Grente, né à Percy dans la Manche le 5 mai 1872 et mort au Mans le 4 mai 1959, est un cardinal français, évêque-archevêque du Mans, historien et essayiste.

 

Georges Grente étudie le droit, la théologie catholique et la philosophie à Paris. Il est ordonné prêtre le 29 juin 1895 et travaille ensuite, pendant huit ans, comme professeur au petit séminaire de Mortain dans la Manche.

 

De 1903 à 1916, il dirige le collège diocésain de Saint-Lô ; en 1914 il est sur le point de devenir recteur de la Fédération universitaire et polytechnique de Lille, mais la guerre l'empêche d'occuper ce poste. De 1916 à 1918 il est Supérieur de l'Institut Saint-Paul à Cherbourg.

 

Le pape Benoît XV le nomme évêque du Mans en 1918. Il est sacré par le cardinal Louis-Ernest Dubois.

 
 
     
 

Le pape Pie XII le nomme en mars 1943 archevêque ad personam et le crée cardinal lors du consistoire du 12 janvier 1953. Il participe au conclave de 1958 et meurt le 5 mai 1959 au Mans. Il est enterré dans la cathédrale.

 

Grand voyageur (États-Unis, Europe centrale) et auteur de nombreux ouvrages (hagiographies, récits de voyage, etc), il avait été élu à l'Académie française le 12 novembre 1936, le même jour que l'amiral Lacaze et Jacques de Lacretelle

 
     
 

Le gisant du Cardinal Grente dans la cathédrale du Mans

 

L'archevêque et les maisons closes


Dans Ces Messieurs du Canard (Stock, 1973), Jean Egen raconte en jubilant un tour que le Canard enchaîné joua à l'archevêque ; ce dernier, peu avant la Première Guerre mondiale, avait acheté des maisons closes qu'il trouvait trop proches de la cathédrale, dans l'intention de donner congé à leurs gênants locataires. Mais le conflit surgit et les autorités tinrent à conserver ces établissements, si utiles au moral des troupes. Après l'Armistice de nouvelles lois sur le maintien dans les lieux permirent aux tenanciers de rester sur place en versant des loyers, au reste ridicules, au prélat qui enrageait. Georges de la Fouchardière eut vent de l'affaire et se hâta de publier dans le Canard enchaîné des documents prouvant que l'archevêque était propriétaire de maisons closes, sans approfondir l'affaire comme il se doit. Le prélat fit un procès en 1924 mais le perdit, le tribunal estimant qu'il n'y avait pas diffamation mais simple plaisanterie.

 
     
 

Percy, maison natale de Monseigneur Grente

 
     
 

Percy, CPA collection LPM 1900