TESSY-SUR-VIRE
  CC 47.12 DE SAINT-LÔ AGGLO
   
  HISTOIRE
         
 

Tessy-sur-Vire, CPA collection LPM 1900

 
     
 

Extrait de " Historique canton de Tessy sur Vire de André Hardel "

 

L'étymologie de ce nom n'est guère explicable, de prime abord, quoique beaucoup de communes dans cette même région aient la même terminologie en " Y ", D'après M, Claude Bouhier, ancien surveillant général au lycée Le Verrier, à Saint-Lô, ces communes en " y " auraient représenté des domaines ruraux gallo-romains et leurs noms ne seraient autres que ceux de leurs propriétaires du moment ; cette assertion prend évidemment crédit, si l'on se reporte aux écrits cités plus haut de M. l'abbé Voisin. Il devrait en être logiquement de même pour les communes en " ey ", - la variante étant très légère. D'autres prétendent que Tessy eu un terme de chasseur excitant son chien " T'es si "... ! Dans le canton de Trévières (Calvados) existait une commune du même nom, mais elle a été rattachée à celle de Mandeville.

 

D'une étendue territoriale de 1.586 hectares Tessy comptait en 1818 1.666 habitants en1832 : 1.636 en 1851 : 1,631 en 1872 : 1.482 en 1187 : 1.417 vers 1940 : 1.272 et en 1952, 1.350.

 

En 1881, le bourg avait 734 habitants et la campagne 727 ; en 1911, le bourg comptait 605 habitants et la campagne 646. La longueur des chemins était, en 1900, de 16 kilomètres 302 (c'est précis) !) et en 1913 : de 27 km 590.

 
         
 

A cette dernière époque, les terres labourables étaient de 760 hectares et les prairies de 754 hectares. Cinquante ans avant, on cultivait le lin et le chanvre

 

Les trois foires annuelles et le marché hebdomadaire du mercredi avaient été établis par les barons de Moyon qui, autrefois, en percevaient les droits, puisque Tessy dépendait de la baronnie voisine.  La louerie des domestiques (préférons employés agricoles) avait lieu fin juin, la veille de la fête patronale Saint-Pierre et, en 1910, à l'occasion de l'inauguration de la ligne du tramway de Condé à Granville, la municipalité de Tessy créa une autre louerie dite du " lundi de Pentecôte " ; l'une et l'autre ne sont plus que des souvenirs, puisque les employés agricoles louent leurs services mensuellement et le contrat de travail s'y rapporte.

 

Dans les grands rôles de l'Échiquier de Normandie, vous trouvez beaucoup de nobles déjà cités et vers 1572, Toustain de Billy cite encore Thomas de Hottot de Tessy, en tant que noble, mais pauvre ; il parle également de Simon de la Rogerie qui acquit, vers 1600, une partie du château de Saint-Lô.

 

Tessy-sur-Vire, CPA collection LPM 1900

 
     
 

Tessy suivait alors les destinées de la baronnie de Moyon qui fut confisquée sur Regniald de Moïon, en 1204 par le roi Philippe Auguste et elle fut réunie au domaine royal. Monsieur de Gerville apporte cette précision : " C'est au pont établi (au-dessus de la Vire) au Moyen-Âge et à la confiscation de la baronnie de Moyon par Philippe Auguste que ce lieu a dû son importance, Guillaume de Moïon, puissant seigneur avait aumôné les dîmes de Moyon et de Tessy, d'abord cédées à l'abbaye de Troarn qui les transmit à la cathédrale de Coutances, à la condition que l'abbé de Troarn serait chanoine en ce lieu.

 

Dans un livre sur Torigny, il est question de l'hospice de cette localité qui recevait les revenus des maladreries de Thorigny, Condé-sur-Vire, Tessy, Sept Vents et la Ferrière-Hareng, cela en vertu de iettres-patentes données'par le roi, le 24 février 1696, confirmées par un édit du mois de décembre suivant et du prêche du Chefresne, en vertu d'un édit de 1685.

 

Ce livre précise aussi que Raoul de L'Angotière (de Domjeam probablement) et Le Comte de Sainte-Suzanne (de Tessy) furent respectivement procureur fiscal et Conseiller à l'élection de Saint-Lô, à laquelle fut réunie celle de Torigny ; la vicomté de ce dernier lieu avant été réunie au bailliage en 1749.

 

Au XVe siècle, la cité tessyaise se faisait gloire de ses dentellières et de ses soierières et quelqu'un a écrit que leurs travaux étaient si délicats que le vent aurait brisé leurs fils et qu'ils se ternissaient au grand jour.

 
     
 

Tessy-sur-Vire, CPA collection LPM 1900

 
         
 

Le domaine de Fincel (ou Finsel) dont le château est en ruine semble avoir été construit au cours du IXe siècle ; la toiture serait de l'époque Louis XIII ; il était, voilà un siècle et demi, aux mains de Luc Auvray de Fincel qui le transmit à sa fille Jacqueline épouse de Guillaume Douessey, écuyer et Conseiller au Parlement de Normandie, domicilié en dernier lieu à Coutances ; ce château est encore imposant, avec ses murs de granit d'un mètre et demi d'épaisseur, ses cheminées immenses ; il est quadrangulaire, sans tourelle et sans style spécial ; à l'intérieur subsistent deux cheminées fort anciennes et l'on remarque que le parquet de la salle à manger était à bâtons rompus ; la porte d'entrée à deux battants, comporte deux coquilles un peu abîmées et l'encadrement de cette porte forme un arc brisé, surmonté d'une pierre de granit sculptée, mais sans inscription ; l'une des pierres supérieures de la cheminée extérieure comporte . quelques lettres, difficilement lisibles, gravées dans le granit ; tout à côté de ce château vous voyez un colombier couvert de chaume et une pièce d'eau alimentée par un petit ruisseau. Vers 1926, ce château et douze hectares de terre l'entourant furent vendus à un M. Robine cultivateur qui céda les boiseries superbes de la salle à manger à un antiquaire de Vire ; le moulin de Fincel qui chante toujours fut détaché de ce domaine, le 20 mars 1818 et vendu à un sieur Jean Louis alors meunier. Aux Archives départementales se trouvent des parchemins intéressant ce château, mais ils sont pratiquement illisibles.

 

 
     

 

 

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Le manoir des Ferrières (autrefois une Vavassorerie) appartint à des seigneurs " de Chantepie ", puis à la famille Léonord Potier de la Varde ; autrefois, il existait un colombier prouvant l'importance ancienne de cette propriété. Une des pièces de terre de cette même propriété s'appelle " le Champ Saint-Pierre ", alors que, bordant la route, elle devrait s'appeler : " le champ de la foire Saint-Pierre ", puisqu'en 1866, le Conseil municipal de Tessy décidait que la livraison des bestiaux, le jour de la foire Saint-Pierre, devait se faire " aux Ferrières ", pendant 3 ou 4 heures.

 

Il existe, sur la place du marché de vieilles maisons style " Renaissance "et dans l'une d'elles, attenante à l'ancienne mairie, se trouve un puits qui serait - paraît-il - l'entrée d'un souterrain aboutissant à l'église et par conséquent creusé dans le rocher, mais que personne n'a jamais exploré. Lors de travaux effectués à des caves, voici 2 ou 3 ans, on fit ressortir dans le mur séparant deux d'entr'elles deux arcades se tenant, parfaitement conservées, et dont la base était à un mètre environ du sol ; il s'agit, ruobablement de " vitrines ", d'une boutique bordant alors la rue principale de la bourgade de Tessy, commerçante comme il se devait, quelque peu sinueuse, mais dont le tracé se retrouve aisément ; quelques maisons, dans le bourg, ont des caves sous terre, très bien voûtées et quelques vieilles tours subsistaient encore avant 1944.

 

L'emplacement actuel de l'hôtel des Postes était une ancienne mare ou plus exactement le " dépotoir "... ! Près du pont de la Vire, vous aviez aussi un hospice et dans le mur de façade, dans une petite niche, incrustée dans ce mur, la statue de Saint-Michel ; les morts étaient enterrés dans les jardins situés derrière cet hospice.

 

Sur la place, vous trouviez une vasque entourée d'un bassin dans lequel les chevaux pouvaient boire les jours de marché ; le tout a été vendu, voici une quinzaine d'années pour un prix modique, alors qu'il aurait pu être transporté dans l'ancien cimetière entourant l'église, et donner un certain cachet ; les halles aux grains furent détruites en 1944 et à leur emplacement il a été construit une superbe salle des fêtes et de danses ; la clochette des halles servit pendant quelques années seulement à prévenir les spectateurs de... l'ouverture du rideau.

 

Au quai de ville, le pont sur lequel passait le tramway a été supprimé puisqu'il n'avait plus d'usage gt la route a été élargie, comme il se devait.

 

Tessy-sur-Vire Hotel de France 1910

CPA collection LPM

 
       
   

Tessy-sur-Vire Hotel de France 1920

CPA collection LPM 1900

 
         
 

Bien d'autres travaux ont été effectués, et il serait fastidieux de les énumérer ; tout cela a eu pour but d'embellir la bourgade ; le mérite en revient au Conseil municipal dont le Maire depuis une quinzaine d'années est M. Lucien Guérin, Conseiller Général, Chevalier de la Légion d'Honneur et Chevalier du Mérite Agricole.

 

Mais revenons un peu en arrière... ! En 1832, l'état des valeurs locatives des principales maisons etusines de la localité fournissait les chiffres suivants moulin du bourg appartenant,à M. François Rabec cafetier à Torigny : 300 fr ; celui de Fincel à Gilles Gaillard 30 fr ; château de la Millérie à M. de Sainte-Suzane 112 fr ; château de Fincel à M. Douessey 50 fr ; la maison de M. Le Corps Dumont 40 fr ; celle de M. Guillaume Jourdan (notaire) 36 fr celle de M. Bellegarde percepteur 32 fr ; François Voisin boulanger 20 fr ; Patrice Giard ferblantier 24 fr et le reste à l'avenant ; ainsi vous vous rendez compte de l'importance des châteaux, usines et belles maisons d'autrefois !

 
         
 

Tessy-sur-Vire, CPA collection LPM 1900

 
     
 

Tessy-sur-Vire La Millerie CPA collection LPM 1900