MOYON
  CC 47.09 SAINT-LÔ AGGLO
   
  HISTOIRE
         
 

Moyon CPA collection LPM 1900

 
         
 

Moyon est une ancienne commune française, devenue le 1er janvier 2016 une commune déléguée au sein de la commune nouvelle de Moyon-Villages

 

Historique du canton de Tessy-sur-Vire

André Hardel, Saint-Lô, 1968  


Moyon, d'après M. Masserville, vient de Moon et veut dire " maison ".

Autrefois, l'importance de Moyon ne se discutait pas ; c'était une vicomté avec siège de bailliage et de sergenterie. Fortement sinistrée en 1944, la bourgade est maintenant très coquette, bien entretenue et légèrement plus étendue.

 

Lors de l'inauguration du groupe Mairie-École, le 3 juin 1956, le Colonel Le Nulzec, Commandant la subdivision de Caen, lui remettait la Croix de Guerre avec étoile de bronze accordée par le Gouvernement, avec citation à l'ordre du régiment :

 

" Village ravagé aux deux tiers pendant la bataille de la Libération

et dont la population a accepté ce sacrifice avec courage et abnégation ".

 

Pourvue d'un très grand bois, cette commune a une superficie de 2.344 hectares ; sa population était en 1818 de 1367 habitants ; en 1832, de 1469 ; en 1874, de 1250 ; en 1887 de 1162 ; vers 1940, de 987 et en 1952, de 884 seulement,

 

D'après Monsieur Descoqs qui a écrit en 1938, un superbe petit livret sur " Moyon, sa seigneurie et ses barons "; les origines de Moyon seraient fort reculées, comme dépendant, tout d'abord du domaine ducal ; le nom de Moyon, comme celui de Marqueran auraient une survivance celte ou préceltique. Le dotalilliurn Adeloë " rédigé en 1027, le nomme " la court de Moyon " et parle de ses dépendances, sans plus spécifier ; l'expression " court " nous reporterait à l'occupation franque puisque, les francs possédèrent, en effet, de nombreux établissements dans notre région.

 

Guillaume de Moïon, premier du nom, participa en 1066 à la conquête de l'Angleterre ; il reçut, pour ses services, de nombreuses possessions là-bas et, entre autres, plus de cinquante manoirs ; Dunster, dans le comté de Sommerset devint le siège de sa baronnie où il fonda un prieuré de bénédictins et y fut inhumé, ainsi que plusieurs de ses descendants. Réginald de Moïon mis en demeure d'opter entre l'Angleterre ou la Normandie, quand cette province passa sous la domination française, choisit la première et ses terres du Cotentin furent confisquées ; la famille de Moïon continua, écrit M. de Gerville, à être très puissante en Angleterre jusqu'à la fin du règne de Edouard III ; Jean de Moïon, dernier de cette branche, mourut sans postérité masculine.

 

Il y eut, Guillaume Ier, puis Guillaume II dont on ne sait rien, ensuite Guillaume III, aussi Comte de Dorset et de Sommerset, en 1136, qui fonda le prieuré de Brewton et aumôna, entre autres biens, le patronage des églises de Moïonet de Tessy. Son fils, Guillaume IV, en 1186 donnait à l'Abbaye de La Lucerne, ses moulins de Moyon, Tessy et Beaucoudray. Le roi d'Angleterre (de 1154 à 1189) Henri IL tuteur de Renaud de Moïon , fils de Lucie) afferma la baronnie de Moïon à Richard du Hommet qui la délaissa peu après, en 1194 ; puis il le remplaça par Guillaume de Tracy, Guillaume de Sainte Margueritte, Thomas de Périers et Nicolas, fils Le Boeuf.

 
         
 

En 1204, la baronnie de Moïon fut donnée par le roi Philippe Auguste (qui en était donc devenu propriétaire en dépossédant les de Moïon, restés en Angleterre) à Guérin-Glapion qui ne la conserva pas longtemps puisqu'elle fit retour au dernier né royal et le roi Saint Louis l'échangea contre le château de Pont Orson avec Henri d'Avaugour qui devint seignèur de Moïon, dont le petit-fils la céda et c'est ainsi qu'elle entra dans la famille Paisnel, seigneur de Hambye (ou Ambie) et par le mariage de Jeanne Paisnel, dans la famille d'Estouteville, en 1415 (dont vous avez lu l'aveu de Michel, en 1460).

 

Il est superflu de rappeler longuement les faits d'armes de Louis d'Estouteville, mari de Jeanne Paisnel, défenseur du Mont Saint-Michel. Le 2 mars 1263, Alain d'Avaugour (descendant d'Henri sus-nommé) alors seigneur de Moïon vendait pour huit mille livres aux religieux de Savigny, la terre de Moïon et du pont de Tessy (les Ferrières) avec tout ce qu'il pouvait avoir en l'évêché et diocèse de Coutances, en vertu de l'accord de Pont Orson, mais le roi ne ratifia pas ce contrat. C'est alors qu'Agnès, veuve d'Olivier Paisnel, sire de La Haye-Pesnel et fils de Foulques obtint la possession de la baronnie de Moïon et de ses dépendances.

   
         
 

Olivier Paisnel, deuxième du nom, succéda à sa mère ; de son mariage avec Isabelle de Meulan, il eut une fille Jeanne, dame de Moïon qui épousa son cousin Guillaume Paisnel, sire de Hambye ; de ce mariage, il y eut 4 fils, dont seul Nicolas a vécu. Plus tard, Marie de Bourbon, dame de M6ion, née à La Ferté-sur-Oise, le 31 mai 1539 fut une des plus riches héritières du royaume et duchesse d'Estouteville, comtesse de Saint-Pol, vicomtesse de Roncheville et de Honfleur et " enfin " baronne de Moïon et de Hambye.

 

Et c'est ainsi, que, par alliance, la baronnie de Moïon passa successivement à jean de Bourbon, aux Enghien en 1557, à Léonore d'Orléans, duchesse de Longueville en 1563, puis à la fille de ce dernier Eléonore d'Orléans qui épousa Charles de Matignon, comte de Thorigny, en 1596 ; lequel était aussi baron de Saint-Lô et prince de Mortagne. Un Île ses descendants épousa en 1715, Louise de Grimaldi, fille unique d'Antoine Grimaldi, prince de Monaco, dont il prit le nom et les armes. Dernier baron de Moyon, Honoré-Gabriel Grimaldi, mourut en 1793.

 

L'abbé Bernard cite, dans son livre sur Saint-Lô, Guillaume de Moïon comme témoin parmi tant d'autres, d'un arrangement survenu en 1192, entre les religieux de l'abbaye de Cerisy-la-Forêt et ceux du Couvent de Saint-Lô.

 

Un manoir et une grange à dimes, acquis en 1262, par les religieux de Troarn, de Guillaume de Grippel, vicomte de Falaise bordaient-le chemin de Chevry, entre " la ville et l'eau du Marcran ".Ioïon avait le privilège d'être une franche bourgeoisie, c'est-à-dire que les habitants du bourg disposaient de certaines franchises et libertés. Moïon possédait aussi un poids du roy, c'est-à-dire un office royal des poids et mesures dont, en 1741, Jean Mauviel était fermier au prix de 27 livres 10 sous. Le domaine de Moïon devait comprendre quarante-quatre fiefs dont dix-neuf d'entre eux d'une superficie de deux mille hectares ou deux mille cinq cents acres (avec des terres évidemment hors paroisse) fiefs qui fournissaient à qui de droit et en nature, savoir et notamment : le fief du Haut Ponçon, un coq blanc et vingt oeufs à Pâques ; celui de la Goutelle, un porc à Noël, 29 gélines et 220 oeufs, à Pâques : celui du Bas Ponçon, un porc à Noël, de 3 ans en 3 ans, 28 gélines et 142 oeufs à Pâques ; celui des landes de blanc Agnel, une livre de poivre, une pelote de cuir et 70 oeufs à Pâques ; celui de la Pétellerie, un pot de moutarde, 4 chapons, 2 gélines et un chevreau à Carême prenant ; il existait encore et notamment les fiefs de la Denisière, Larquerie, la Lionnière, la Métayrie, la Picardière, la Valesquerie ; en un mot, toutes les grandes fermes d'alors et d'aujourd'hui étaient fieffées.

 
         
   
         
 

Monsieur Descoqs dont il est déjà parlé nous raconte encore ceci " A la fin du XVe siècle, le marché de Tessy " valait " deux mille francs, somme énorme pour l'époque et qui laisse supposer de son importance très grande. À diverses reprises, en 1585, 1608, 1627 et 1634, la peste décima la population. Au XVIe siècle, les nouveaux " châtelains " s'annoblirent moyennant finance... ! ; les Le Moussu en 1554, les Boudier en 1585, les Le Chartier et les Le Vallovs en 1593. François de Matignon fondait et donnait " la Maison Dieu " sise Ins le bourg de Tessy (sans autre précision) dont le prieur était, en 1646, Eidyé Frestel, prêtre et vicomte de Coutances. En 1697, le bailliage de Movon s'installait à Tessy, en la maison de Gabrielle Adde, veuve de Jacques Érestel (mais où exactement ?). Précédemment, le bailli de Moyon et tous les autres dignitaires habitaient les belles demeures de la Brannière, la Réaulté, la Maugerie (en Moyon), la Millerie en Tessy (ou peut-être encore à cette époque Chevry), la Pouchinière en Mesnil-Herman et le Brisoult en le Mesnil-Opac. En 17§3, Honoré III, vingt-sixième et, en fait, dernier baron de Moyon vendait, par contrat au notariat de Percy, le bois de Moyon de deux mille vergées (400 hectares aux sieurs Pompault et Tilleul, pour 80.000 livres. Par ce même contrat du 18 juillet, il vendait aussi le bois Fouquet sis à Moyon et, en outre, les deux petits fiefs roturiers sis à Beaucoudray qui dépendaient de la baronnie de Moyon ; - le 1er mai 1777, Honoré Camille Léonard de Grimaldi, prince de Monaco aux multiples titres louait à Guillaume Marie Jourdan demeurant à Tessy, le greffe civil et criminel du bailliage de haute justice de Moyon ainsi que les notariats et tabellionnages du dit lieu, de Saint-Romphaire et autres paroisses y annexées moyennant 800 livres annuellement ; - antérieurement, dans un pleds à gage plège du 14 novembre 1719, intéressant la seigneurie de Pontfarcy, on remarque que " Jacques Antoine Le Masurier est licentié aux loix, advocat au Grand Conseil postulant en la 'Vicomté de Gavray et en la haute justice et baronnie de Moyon, pour le siège de Tessy. "

 

En 1820, il fut trouvé dans ce bois, plus de quatre livres de pièces d'or des rois Philippe VI et Charles V qui régnèrent de 1328 à 1350 ; c'est un habitant de Villebaudon qui fit cette découverte en défrichant une partie du bois et les plus curieuses de ces pièces sont des pavillons du Roi Philippe ; elles furent vendues à Saint-Lô, Vire et Baveux et à un marchand de Villedieu, qui en acheta dix-huit onces en une seule fois. Le fief du Cens (encore dénommé comme tel actuellement) contenait 100 acres ou 77 hectares et l'abbé de la Lucerne en percevait la dime, en vertu du don fait en 1186, par Guillaume de Moïon, quatrième du nom ; ce fief fut longtemps dans la famille Saulée ", De l'ancien domaine des " de Moïon " dont la seigneurie occupait le centre dépendaient donc les fiefs de Moyon, Villebaudon, Beaucoudray, le Mesnil-Herman, de Montrocq-en-Tessy, la vavassorerie des Ferrières-en-Tessy, le fief du fils Fouques (Fouquet en Moyon) et du Rosel ; le fief de Fincel-en-Tessy provenait à Michel d'Estouteville d'un échange fait avec Olivier Paisnel et le roi de Navarre qui reçut en contre-échange Ponts-sous-Avranches et Lolif, La maison des Paisnel ou Paînel, originaire de Norvège, donna son nom à la commune de La Haye-Pesnel, à laquelle fut rattachée la paroisse de Grippon. Les étangs étaient fort nombreux dont trois pour le château et, de son côté, Monsieur de Gerville précise que ce château était protégé par un large et profond fossé plein d'eau et du donjon central entouré d'une double enceinte, il ne reste plus que l'emplacement ou à peu près, entre la Maugerie et le bourg. En bordure du chemin vicinal actuel, près du bourg, vous avez la mare de " Cricqueville " et au Nord de celle-ci, de chaque côté du ruisseau, des prés appelés : " les prés des Huguenots " ce qui a évidemment une signification très précise et plus au Nord encore " les buttes et retranchements " ; le tout ainsi nommé au cadastre primitif de 1820 ; le grand château était vers Nord-Ouest du petit château, à quelque cinquante mètres l'un de l'autre ; au cadastre ce lieu dit s'appelle " la mare ès châtias " (aux châteaux).

 
         
   
     
 

Un village, à la limite de Moyon et de Tessy, porte encore le nom de la mare Saint-Clerc ou Clair " ; L'étang le plus important était dans le bois de Moyon ; le Marqueran l'alimentait et lui doit son nom qui signifie " l'eau de la mare ". La ferme de l'Isle était, à l'origine même de Moyon, où il dut y avoir un château. Les barons de Moyon siégeaient à l'Échiquier entre ceux de la Luthumière et de Marcey. L'église de Moyon est sous le vocable de

Saint-Germain, évêque d'Auxerre.

 

La Sergenterie de Moyon comprenait, sous sa juridiction, vingt-sept paroisses parmi lesquelles (pour le canton tessyais) Moyon, Tessy, Beaucoudray, Chevry, Fervaches, le Mesnil-Opac, le Mesnil-Raoult et Troisgots ; elle était, depuis de longues années, héréditaire dans la famille Gervaise de Bricqueville (en Mesnil-Opac) quand elle passa en 1629, par contrat de vente à Guillaume Le Campion, sieur de Saint-Martin en Percy.

 

Dans un contrat du 30 mai 1691, fut présent devant le tabellion moyonnais Marguerin Le Bugle (qui semble avoir été ensuite notaire à Tessy, ou l'un de ses descendants ayant le même prénom) Jacques Le Navigand, sieur de Hautevive, secrétaire des finances de Monsieur le Duc d'Orléans et bailli de Moïon lequel " baillait (louait) en pure fieffe divers immeubles faisant joints et buts au chemin sortissant du bourg de Tessy à Saint-Lô, scis et situés dans la franche bourgeoisie de Tessy dépendant de la baronnie de Moyon, moyennant soixante dix livres tournois " ; (ces immeubles sont actuellement aux mains de Monsieur Maurice Daguet, à l'angle de la rue de l'ancienne gare et de celle du 2 août).

 

En cette commune de Moyon, instrumentaient vers 1710, les tabellions au bailliage de Moyon, Le Redde et Clément ; devant eux se signaient les contrats de fieffe conclus moyennant tant de livres de rente sur hypothèque au taux du Roy, Ensuite, vous trouvez Antoine Pouchin, tabellion au bailliage de haulte Justice, souvent assisté de François Mabire sergent royal. Dans un contrat passé devant eux, le 16 juin 1751, les parties au contrat et les témoins sont tous qualifiés de " maistres " ; ainsi l'on cite Maistre Estienne Madeline, sieur de Mésevey son frère ; Maistre Robert Le Chaptois prestre-curé de Tessy Maistre jean Mauduit acolyte et Guillaume Jean de la paroisse de Tessy à cette époque, ce moi a remplacé ceux de sieur et de messire ; après la Révolution de 1789, on parlait de " citoyen " et... de " citoyenne " !

 

Dans un livre sur Hambye, Monsieur Marc Havel parle de " la tour de Moyon " ce qui prouve les rapports qui existaient autrefois entre ces deux paroisses ; cette tour défendait l'angle Nord-Est du château, vers le bourg et le donjon, l'angle Sud-Ouest, vers le taillis et la rivière.

 

Et dans son livre sur Moyon, l'abbé Bernard cite comme témoins, en un contrat de fieffe de 1586 un sieur de : " la Maugerie " de Moyon, archet des gardes du corps du roi. Il existaiteffectivement, en Moyon, le domaine ou fief de : " la Maugerie " que possédait encore en 1920, la famille d'Auray de Saint-Poix qui le vendit à cette époque à M. et Mme Louis Vallée, domaine maintenant partagé entre leurs enfants ; les acquéreurs payèrent un quart du prix d'achat en vendant de nombreux arbres ; l'avenue d'accès à cette propriété est encore bien tracée et partait de l'ancienne grande route de SaintLô à Villedieu ; vous pouvez voir dans la grande salle à manger de ce " petit château ", des boiseries de toute beauté et, en entrant, l'énorme garde-manger en granit.

 

Vous trouvez aussi au " Boscq Lambert ", route de Villedieu, un manoir du XVIe siècle ; vous devez remarquer la disposition spéciale des pierres dans l'angle droit de la façade et la porte en deux morceaux, chose commune seulement dans le Mortainais ; au XVIIIe siècle, ce manoir appartint à Hurel du Boscq Lambert et en 1812, il fut vendu à Bernardin Le Maitre, puis transmis ensuite à la famille Auvray que l'on retrouve encore de nos jours.

 

Le dicton populaire : " les loups de Moyen " est encore très vivace, puisque la société sportive actuelle porte ce nom et obtient d'ailleurs en championnat de football de très bons résultats.

 

Le 7 juin 1944, au lendemain du " jour le plus long " - celui du débarquement des troupes alliées sur les côtes normandes - Monsieur jules Guérin propriétaire à : " la Pétellerie " en Moyon était tué sur la toute par un aviateur américain qui s'est sans doute mépris. Au cours de la première guerre mondiale, ce Monsieur Guérin fut prisonnier de guerre en Allemagne et au cours de la guerre suivante, il eut la surprise et la visite inattendue d'un officier allemand venu, avec d'autres, lui demander par où aller dans le bois de Moyon, pour y chasser ; cet officier que Monsieur Guérin avait connu pendant sa captivité était le fils des cultivateurs qui l'avaient employé, quelque vingt-cinq ans plus tôt.

 

Du clocher de Moyon, transformé en tour de guet, le 28 juillet 1944, un Allemand dirigeait son artillerie, ce qui valut à la tour de l'église, de même qu'à la bourgade un " arrosage " copieux de la part des Américains ; renseignées de cet endroit, les batteries allemandes concentraient leurs tirs sur la route de Saint-Lô à Villedieu, causant des pertes énormes aux troupes et aux convois alliés ; le haut État-Major allié s'inquiéta beaucoup de cette situation qui ne pouvait durer d'autant plus qu'un " piper-cub ", communément appelé " mouchard " envoyé pour survoler les lieux ne pouvait garder l'air, en raison du mitraillage dont il était l'objet. M. Désiré Frémy, cultivateur au " fief du Cens " en Moyon, renseigna un officier allié qui lui avait demandé où pouvaient être les batteries allemandes ; il répondit qu'elles étaient sûrement sur les hauteurs de Troisgots puisqu'un câble téléphonique partant du clocher de Moyon allait vers cet endroit ; le renseignement étant exact, les batteries allemandes et l'église de Moyen (avec elle, le bourg) furent " arrosées " comme il se devait ; quelques heures plus tard, la route de Saint-Lô à Villedieu était libre et la libération du sol français avançait à grands pas, vers Villebaudon et Percy !, puis vers Avranches d'où eut lieu la " fameuse percée " ; c'est sur cet itinéraire que vous trouvez les bornes placées en bordure de la route dite : " la Voie de la Liberté ", liberté retrouvée au prix d'énormes sacrifices, de morts et de destructions.