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Historique du canton de Tessy-sur-Vire André Hardel, Saint-Lô, 1968
Cette commune semble tirer son nom - disent des auteurs - de la famille des : " de Gouvetz " ou " de Gouvix ", originaire du Calvados -, quoi qu'il en soit les de Gouvetz étaient fort nombreux dans le département de la Manche, voilà deux siècles, et des représentants de ces familles figurent dans les cartulaires des abbayes normandes,
La famille des de Gouvetz, devenue de Gouvets, occupe une place importante dans les archives départementales, recueils et autres écrits, mais ne semble pas, fait curieux, avoir habité la localité et n'en avoir pas possédé la seigneurie ce qui signifierait tant soit peu l'origine de Gouvix.
D'une superficie territoriale de 1.101 hectares, le terrain est dans l'ensemble de qualité moyenne, avec une grande étendue de landes et de bruyères, traversées par la route nationale de Caen à Rennes. Gouvets avait en 1818 : 84 habitants ; en 1832 : 877 ; en 1874 : 739 ; en 1887 : 683 ; vers 19,41 552 et en 1952 : 489.
Dès le Moyen-Age, il y avait deux seigneuries distinctes qui se sont manifestées jusqu'à la révolution de 1789 ; l'une vers la fin du XIIe siècle appartenait à Robert Patriz et fut donnée en 1231, par le roi Saint Louis, à André de Vitré et, l'année suivante, elle appartenait au seigneur de Coulonces, puis, vers 1562 à jean Turgot, seigneur de la Ruaudière et à jean de Sainte Marie, propagandiste de la religion réformée qui en conservèrent le titre jusqu'à la Révolution ; l'autre seigneurie appartenait, en 1252, à Guillaume de Pont Farcy puis en 1332 à Richard Carbonnel - trois siècles plus tard, Jacques de Laulnay, sieur de la Villarmois en est le propriétaire, puis vous trouvez les Larsonneur dont vous avez déjà lu le nom ; cette seconde seigneurie était donc près de l'église et l'autre devait être vers les bruyères et varignières.
Dans son livre sur Saint-Lô, Toustain de Billy, alors curé du Mesnil-Opac, précise ceci " Villarmois de Launev s'appelait de son vrai nom : Launev de la Villarmois il est à supposer que le Villarmois de 1566 était ce Gilles dont il est parlé dans le livre de Chamillard ; son fils jean eut pour enfants, Louis de Launey, seigneur de Villarmois et Jacques, seigneur de Courcy, domicilié à Gouvets, canton de Tessy ; ces deux derniers justifièrent devant Chamillard, en 1666, de quatre degrés de noblesse ; Chamillard leur donne pour armoiries : semé d'hermines sans nombre à trois pals de gueules, tandis que Chevillard marque trois pots de gueules ; pots, vieux mot français voulant dire poteaux ".
Vous trouvez aussi des de Gouvets ou Gouvetz dans les communes du Petit Celland et de Vernix ; l'un d'eux Louis-Georges de Gouvets fut chanoine et assassiné le 15 avril 1796, par les bleus républicains, au moment de la chouannerie évidemment, alors que trois jours avant il avait marié sa nièce à Avranches ; il possédait la propriété de la Fouquière en la commune du Petit Celland. Vous trouvez encore un sieur Thomas de Sainte-Marie, seigneur d'Agneaux, Gouvetz, Pontfarcy et Courson ; il mourut le 30 mars 1728, âgé de 60 ans ; son fils également seigneur de Gouvets et Marquis de Ste Marie épousa la même année, Catherine jacquier de Fontenay et mourut en 1763, laissant un fils du même nom, chevalier de l'Ordre royal et militaire de Saint Louis. Vous trouvez encore Renée de Gouvets qui épousa Jean Payen, sieur de Beaulinges ; ils eurent trois fils, dont Louis et Robert qui allèrent à Malte et moururent au service du roi ; le troisième François épousa Marie Le Chevallier.
D'autres de Gouvets étaient " sieurs " de Clinchamps, de Pontfarcy, du Niesnil-Robert et même de Loiselière en Gouvets, un autre, sieur de la Varignière.
Pendant la Révolution de 1789, l'abbé Goret, religieux des Carmes, réfugié à Gouvets, fut fusillé par les bleus, près de St-Sever. L'abbé Postel vivait caché dans la famille Lebugle (dont le nom se retrouve encore aujourd'hui avec jules et Maria, au demeurant bien sympathiques) ; cet abbé Postel fut curé de Gouvets de 1794 à 1804. Vous trouvez aussi un Larsonneur dit " la Groudière " ; revenue d'Angleterre où il s'était réfugié depuis le début de la Terreur il fut curé jusqu'en 1811.
Près de l'église, vous avez la ferme de la baronnie dont les fossés entourant bâtiments et jardins ne sont que partiellement comblés ; il existerait un souterrain dépendant de cette baronnie ? Dans la bruyère de Gouvets, vous trouvez aussi le tracé d'une voie romaine et le " pont au diable ".
Dans une notice fort longue et très documentée, rédigée en 1913, par M. et Mme Louis Delafosse alors instituteurs en la commune de Gouvets, il est permis de relever quelques renseignements qui méritent d'être connus.
Ils précisent que de 1843 à 1852, il y eut 202 naissances contre 54 mariages et 186 décès ; de 1873 à 1882 inclus : 162 naissances, 126 mariages et 196 décès et de 1903 à 1912 : 104 naissances, 42 mariages et 116 décès. Sur un registre de 1668, (voilà donc trois siècles) ils relevèrent les signatures de Messieurs Deux, Le Bugle, Manson, Bouillie, Fossard, Huillot, Guérin, Sévaux, Lenoble, etc... Les fêtes du " Fricot de porc " n'existent plus ; depuis trois ans, on fête à Gouvets la Sainte Marthe ; il y a plus de dix ans que l'huissier n'est venu ici, puisque les fermiers payent bien leurs fermages ; les cultivateurs achètent de la terre, mais les alambics fonctionnent journellement et ils concluent, en conséquence. En 1835, il existait 51 villages ou hameaux et en 1913. 44 seulement, les autres sont donc sans vie...
Pour terminer, faut-il encore citer les sobriquets " appartenant " à chaque commune du canton ? On appelait les Gouvillons, " les troncs de choux " ; c'est peu aimable vraiment et que les habitants de Gouvets n'en soient pas contrariés outre mesure ! ne dit-on pas les " poussifs de Margueray " et " les faux témoins de Rouxeville ". |
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Gouvets. L'église Sainte-Marthe. |
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L'église Notre-Dame des Marais
L'église Notre-Dame des Marais, au fond de la Vallée. date du XIIème siècle. Elle serait construite selon une légende : le maçon aurait lancé une pierre en disant “là où tu tomberas on bâtira l’église”. L’édifice fut construit auprès du cours d’eau, à l’endroit où la pierre tomba.
L’église subit des rénovations au XVIème et XIXème siècle. Elle conserve de beaux vitraux ainsi qu’un maître-autel aux couleurs vives ainsi que de vieilles dalles funéraires gravées.
L'église du XIIe siècle est fort simple, mais elle est aussi un vrai cimetière vingt-et-un inhumés dans le choeur et cent dix-huit sous les bancs et la nef |
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L’église début 1900 |
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Visites effectuées en l’église Notre Dame de Gouvets
29 juillet 1915
28 juillet 1916
26 juillet 1917
22 juillet 1918
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