FOURNEAUX
  CC 47.05 SAINT-LÔ AGGLO
   
  HISTOIRE
         
 
 
 
 

Historique du canton de Tessy-sur-Vire

André Hardel, Saint-Lô, 1968  

 

Le poète bien connu, Louis Beuve, dans ses " Adieux à la Chapelle-surVire ", parle de Fourneaux, en ces termes :

 Fourneaux, très typique paroisse

où le feu lent des charbonniers

Tord sa fumée et son angoisse

sur les halliers !

 

Le nom de cette commune est, probablement, en rapport avec les charbon-niers que l'on trouvait encore au travail, vers 1900, dans les bois de Guilber-ville. Cette commune englobe 234 hectares, pour une population actuelle de 127 habitants, sans école depuis la rentrée scolaire de 1966... faute d'élèves en nombre suffisant et sans prêtre depuis longtemps.

 

Vers 1330, il y eut des " de Fourneaux " et vers le milieu du XVe siècle, un Robert des Fontaines, puis, plus tard, notamment vers 1572, un Louis Thessard ou Thésart, sieur de Fourneaux, puis des Louvel, Lecourt, Duprey et de la Gonnivière du Butel ; tous ces noms ont disparu. D'après une carte géographique de 1736, il existait une maison " notable " qui devait être la ferme actuellement exploitée par M. et Mme Ledésert et d'ailleurs au-dessus de la cheminée de la cuisine de cette ferme, le manteau de granit comporte un blason avec trois fleurs de lys ; il pouvait s'agir de la maison des de la Gonnivière, à moins toutefois qu'il s'agisse du fief de Feuguerolles, tout proche, en Domjean, car il est impossible de situer avec une grande précision ; dans ce cas, il s'agirait vraisemblablement de la propriété de M. et Mme Mauger.

 

Les revenus des fabriques des églises étaient très modestes et voici l'état " complet " des ressources dressé par le maire de Fourneaux qui était alors M. Leduc domicilié à Thorigny-sur-Vire... !

 

 

1° Onze livres de rente foncière, échéant à la Saint Michel dues par Désiré Le Marchand, fils de Paul, suivant titre recognitif devant les tabellions de Tessy du 21 juin 1665 reconnue en marge du dit acte, le 15 juillet 1764, par jean Le Marchand.

 

2° Trente-cinq sols de rente créée au denier dix-huit par Gilles Le Huby devant Godard, le 5 janvier 1688, reconnue par Pierre Thurin, le 15 juillet 1764.

 

3° Seize sous par Huby, fils Nicolas, devant Morel notaire à Pontfarcv, le Il octobre 1684, reconnue en marge de l'acte le 15 juillet 1764, par le dit'Thurin.

 

4° Six boisseaux de froment, dix-sept sous de rente et obligation de faire le couturage de l'église de Fourneaux, dùes par jean François et Pierre Le Marchand, suivant titre recognitif devant le notaire de Pontfarcy, le 17 octobre 1753 et du notariat de Tessy, pour les six boisseaux de froment et les fonctions de custos, les 22 mai 1784 et 28 décembre 1820.

 
     
 

En 1815, la commune de Fourneaux avait obligation de souscrire, comme toutes les communes de France, à l'emprunt au titre de : " la Contribution extraordinaire à verser au Trésor Royal " comme réquisitions de guerre en application de l'ordonnance royale du 16 août 1815 et cela évidemment

comme conséquence des guerres napoléonniennes ; le département de la Manche avait été imposé pour une somme de deux millions six cent quatre-vingt mille francs de l'époque, alors que l'emprunt, sur le plan national, s'élevait à cent millions ; il était à la charge dit l'ordonnance de " Tous les principaux propriétaires, capitalistes et patentables de chaque ville et commune " et qu'ils pouvaient êtrecontraints au versement des fonds par voie de garnissaires, saisie et vente de leurs meubles. Parmi les redevables ayant versés rapidement leurs impositions, on trouve Monsieur Le Valloys de la Porte, de Moyon, et M. Regnault du Désert de Domjean. La trésorerie de l'État, sous ce règne de Louis XVIII ne " s'arrangeait " pas du tout ; ainsi la commune de Fourneaux (autrement dit les habitants qui avaient souscrit obligatoirement à cet emprunt) était admise (à la faillite de la France, de toute évidence) comme créancière de 342 fr. 65 sur lesquels elle ne touchait qu'un dividende de 71 %, soit 244 fr. 02 ; les prêteurs avaient été Charles Desnost, François Duval, Louis et Pierre Le Marchand et René César de la Gonnivière ; (les fonds, pour ce dernier, étaient encaissés par son homonyme, maire de St-Louet).

 

Par arrêté du Ministre de l'Instruction publique, Grand Maître de l'Université de France, en date du 6 décembre 1837, la commune de Fourneaux était autorisée à se réunir à celle de Tessy, pour l'entretien d'une école primaire publique, mais, trois ans plus tard, elle décidait la construction d'une école et d'une mairie s'y confondant, suivant le devis de M. Lioult, géomètre-expert à Villebaudon.

 

Les habitants étaient pourvus (comme bien d'autres et cela sans doute fort stupidement) d'un sobriquet peu aimable : " les bégauds " ou les " les bégâs de Fourneaux " ; que l'on veuille bien excuser ce " méchant " rappel.

 

 

 

Les lieux dits

 

Et maintenant, voici quelques lieux dits que l'on semble ignorer : au carrefour de la route de Beuvrigny, près du " Pallis ", vous aviez la grange Taquenet ; auprès de M. Louis Amiot, au hamel ès Marchands, le carrefour de la Croix de Lignerolles ; entre Fourneaux et la commune de Pleines Oeuvres (autrefois on écrivait Plaines Soeuvres), vous trouvez " la planche au notaire ", à l'endroit où le ruisseau du ruet Tison sépare les deux communes, au-dessous du pont du chemin vicinal ; un certain jour, un notaire fut-il " mal en point " en ces lieux quelque peu déserts ? ; entre les prés et costils des villages du " Bois "et de : " la Mazure ", vous trouvez " le pré aux clercs ", peut être ainsi nommé comme servant de lieu de rendez-vous pour les affaires d'honneur, telles qu'elles se traitaient autrefois à St Germain-des-Prés ? - à la limite des communes de Fourneaux et Domjean, près de la rivière, vous trouvez " le coteau des moulins à Pierre Genvrin " (de Tessy, très certainement) ; on voit mal un moulin, voire des moulins, puisque l'on emploie le pluriel ; pourtant dans le pré bordant la rivière communément appelé : " le pré bateau "), une dérivation qu'on appelle couramment " la digue ", laisse supposer que des moulins auraient existé en cet endroit, à moins que sur la hauteur avoisinante un moulin à vent ? ; il est vrai qu'à Tessy, au village de : " l'alfosse ", en face de " Tabernaculo ", une pièce de terre bordant la route s'appelle " le moulin à vent ", ce qui a évidemment une signification ancienne.

 

Fourneaux semble bien avoir son " Histoire " fort ancienne puisque l'on trouve sur une superficie de terrain très restreinte, en y adjoignant un peu du territoire de Domjean : La tour de du Pré de Pierreville, aux abords immédiats de l'ancien fief de Feuguerolles ; " le Pallis (camp militaire sur lequel nous ne savons rien) et la court de Fourneaux cet ensemble dominant la Vire et la bourgade de Tessy y attenant formait un tout s'accordant parfaitement à tous points de vue, eu égard aux temps d'alors l'eau que l'on pouvait prendre dans la rivière devait être amenée par un aqueduc passant au milieu de l'herbage vallonné qui paraît avoir été aménagé et qui, actuellement, se trouve par moitié sur le territoire des deux communes.

 

En 1913, dans une notice très brève, Mademoiselle Trépoz, institutrice, raconte un peu la vie de Fourneaux ; il faut y relever ceci : la mare face à l'école s'appelle " la Cabotière " ; vous trouvez le costil " Pot " ou " peau " ; en 1870, le beurre valait 2 fr. 50 le kilo et même prix en 1913 ; la fête locale s'appelait autrefois " la poupette " ; en 1913, il y avait encore 10 illettrés sur 162 habitants ; on ne va plus au marché en maringotte, mais en carriole peinte ; L'école a coûté 6.615 francs ; (c'est bref, c'est vrai, c'est bien... !)

 

 
     
   
  FOURNEAUX
  CC 47.05 SAINT-LÔ AGGLO
   
  EGLISE SAINT-JEAN-BAPTISTE
         
 

 
 

L’église Saint Jean-Baptiste date du XVIIIème et XIXème siècles. De sa hauteur, elle surplombe une partie de la Vallée de la Vire. L’édifice est agrémenté de vitraux modernes (M. Bony 1981) donnant une très belle luminosité à l'ensemble architectural. L’église garde une cuve des fonts baptismaux du XIème siècle. Inscrite aux Monuments Historiques elle est ornementée de figures géométriques.

 
 

L’église Saint Jean-Baptiste

 

Dans le principe, la paroisse n'avait qu'une chapelle dépendant de celle de Domjean et qui n'obtint son autonomie paroissiale que vers l'année 1208. Une église de style roman fut construite et dans les archives municipales figure cette relation : " Ce jeudi 19 du mois de janvier, année 1775, les deux cloches de la paroisse Saint jean Baptiste de Fourneaux ont été bénites dans la nef de l'église de la dite paroisse avec toutes les cérémonies prescrites par Notre Mère la Sainte-Église par Moy discrette personne Maistre Jean Thomas Louis prestre originaire de la paroisse Notre Dame de Cuves, curé de la dite paroisse Saint Jean-Baptiste dont la plus grosse a été nommée Jeanne Pétronille et nommée par Messire Pierre du Pré de Pierreville prêtre, ancien curé de Henneville, diocèse de Coutances et seigneur et patron de cette dite paroisse Saint Jean-Baptiste et la seconde nommée par les paroissiens représentés par Maistre François Le Marchand prêtre de cette paroisse et vicaire de la paroisse Sainte

 

Marie Outre l'Eau, diocèse de Coutances " Marie Françoise " en présence de plusieurs paroissiens soussignés. P. Thurige ; V. Duval ; Duval, Legendre, Masure ; J. Delaville, Jean Le Marchand, Louis curé de Fourneaux.

 

Au moment de la Révolu-tion, probablement, ces cloches furent enlevées et remplacées ensuite par une seule. La tour de l'église fut démolie en 1885 et reconstruite en 1892 par Lepeltier maçon à Pleines-Oeuvres ; l'unique cloche a cette inscription : " J'ai été bénie par Pierre Desnost curé de Fourneaux et nommée Françoise Clémence par Pierre François Lecanu bourgeois de Thorigny et par Françoise Clémence Lesaulnier sa nièce et refondue par les soins de Charles Desnost maire. Anno Domini 1821

 

La commune ne fut pas toujours pourvue d'un prêtre ; c'est ainsi que le 10 janvier 1827, à la suite de difficultés avec la commune voisine de Beuvrigny, l'évêque de Coutances fixait à... 5 fr 85, la part de la paroisse de Fourneaux dans les frais de réparations de l'église et du presbytère de Beuvrigny, les habitans de Fourneaux allant probablement aux offices à Beuvrigny. En 1838 et 1842, le Conseil Municipal demandait que l'église soit érigée en succursale, prétendant aussi que les habitants avaient une extrême difficulté à se rendre à l'église succursale de Beuvrigny et s'engageait même à fournir les secours nécessaires à la Fabrique de la paroisse dont les revenus étaient insuffisants.