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Chevry |
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Chevry est une ancienne commune, commune déléguée au sein de Moyon-Villages depuis le 1er janvier 2016.
Historique du canton de Tessy-sur-Vire ANDRÉ HARDEL
D'une étendue de 364 hectares, cette petite commune avait en 1818 : 241 habitants ; en 1832 : 246 ; en 1874 : 261 ; en 1887 : 221 ; vers 1941 184 et en 1952 : 143 seulement.
Un dicton populaire parle des " renards de Chevry «, peut être en raison de la proximité du bois de Moyon et de quelques méfaits de ces animaux.
Avant la Révolution, en droit féodal, Chevry relevait en partie de la châtel-lerie de Hambye et de la baronnie de " la Roche Tesson, à la Colombe "
Cette commune ne semble pas avoir d'histoire locale. M. Gaëtan Guillot, dans une superbe édition de 1889, titrée : " La Normandie monumentale «, écrit longuement sur le château de : " la Millerie " dont il fournit une superbe gravure. Ce château appartient actuellement, à la famille Noël et il faut préciser que Monsieur Pierre Noël, récemment décédé, fut longtemps le maire de " sa " petite commune, qu'il connaissait dans ses moindres détails et à laquelle, il était tout dévoué. Cette superbe propriété, entourée d'arbres plus que centenaires et de belles pièces d'eau, se trouve, en fait, en la commune de Tessy sur-Vire, mais, paraît-il, à la suite d'une " rectification " de frontière. Alors, choisissons Chevry... !
Voici ce que Monsieur Guillot écrit, en résumant un peu, car le texte est très long :
" L'origine de ce nom : " la Millerie " vient probablement de ce que la première habitation élevée dans ce domaine appartenait à une famille de Milles, sur laquelle nous avons trouvé dans les papiers du château, quelques renseignements. Peu d'années après la fin du XVe siècle, apparaît dans les actes, le titre de sieur de : " la Millerie " , possédé par des " Le Moussu " de race noble dont l'un, en 1612, était lieutenant général du bailli de Moyon ; un autre, Nicolas, fut enterré dans l'église de Chevry, où l'on voit encore son tombeau ; à côté de lui fut enterrée sa femme " demoiselle " Louise Germain que des pièces historiques nous signalent sous le nom de Louise Germain de la Conté, originaire de Saint-Jean-de-Daye " . En 1658, Nicolas Le Moussu avait obtenu de Monseigneur de Loménie de Brienne l'autorisation d'ouvrir une chapelle dans sa maison de : " la Millerie " ; de ce sanctuaire familial, il ne reste que deux tableaux qui ornaient jadis et que l'on conserve encore de nos jours. Il faut ajouter que le château, en sa partie centrale la plus ancienne, remonte au début du XVIIe siècle très reconnaissable à ses toits élevés et pointus ; ses propriétaires successifs l'ont remanié quelque peu au XVIIIe siècle, mais sans en retirer le caractère. Antoine Le Moussu fut le dernier du nom ; ses deux nièces dont l'une avait épousé Antoine des Marets, sieur de Bavent et de Mont Chaton et l'autre Louis Le Roy, sieur de la Bretonnière, vendirent le domaine de la Millerie à Gilles Raoul bury, Conseiller du Roy, en l'élection de Saint-Lô ; une fille de ce dernier, Magdeleine, épousa La Folley de Sorteval ; ce fut de leur fils Philippe Henri La Folley, sieur d'Artilly que Jean-Baptiste Pinel du Hamel, architecte du roi dans le corps des Ponts et Chaussées, bourgeois de Thorigny, acquit le domaine en question. Trois architectes, descendants du précédent, qui avaient donné le plan de plusieurs églises du pays et du clocher de Saint-Romphaire, s'employèrent à la construction, puis à l'ornement de l'église de Chevry ; la paroisse de ce nom, siège d'un fief relevant de la seigneurie de la Roche, dépendait de l'archidiaconé du Val-de-Vire et du doyenné de Percy ; elle paraît avoir été constituée fort anciennement. En 1271, nous trouvons dans le dénombrement de l'Ost de Foix (exercitus Feixansis) le nom de Guillaume Bertram, détenteur du fief de Chevry ".
" Il fut cédé, vers 1783 à Jean François Christophe Pinel qui s'intitula depuis lors, seigneur et patron de Chevry. Au centre de ce fief s'élevait jadis une église fort ancienne dont il ne restait plus que quelques pierres employées à la construction du presbytère de Chevry ; sur l'une d'elle, on lit une date du XVIIe siècle " (que M. Guillot ne précise pas).
" Nicolas Pinel mourut à Tessy, en 1757, six mois après l'acquisition faite par son fils du domaine de la Millerie. - Le fils de Jacques Pinel qui hérita de son père et de son oncle fut, comme eux, bourgeois de Thorigny. - Il acheta la seigneurie et le patronage de Chcvry, des princes de Monaco, s'intitula seigneur et patron de la paroisse et prit femme dans la noblesse du pays. De " Mademoiselle " de Billeheust de Boëssé, il n'eut qu'une fille Marie Thérèse Victoire qu'épousa François joseph Leconte écuyer, sieur de Sainte SUzanne qui devint, sous le Premier Empire et la Restauration, Membre du Conseil Général et juge de paix à Tescsy. Il ne laissait qu'un fils, Sigismond, né à Chevry en 1797 qui servit sous la Restauration comme officier de cavalerie et fut garde du corps de Charles X. Il épousa, en 1836, Mademoiselle Epron de la Fossardière et murut en 1854 ; il habitait constamment la Millerie ; son fils Sigismond Charles Joseph mourut célibataire en 1864 ; Madame de Sainte Suzanne hérita de son fils ; elle mourut en 1884 laissant tous ses biens à ses neveux Léon et Alfred Prémont, membres du Conseil Général de la Manche " . Il faut ajouter, pour compléter cette relation héréditaire, que M. Alfred Prémont célibataire, était conseiller général de Ste-Marie-duMont et que M. Léon Prémont, Conseiller général du Canton de Tessy, épousa en secondes noces Mlle Félicie Noël ; qu'il décéda en 1893, laissant ses biens à sa femme, qui, avant d'entrer en religion, les distribua entre ses frères dont l'un d'eux eut le domaine de la Millerie.
Notons encore quelques décès, en faisant par là même un peu d'histoire locale : le 1er mai 1758 est décédée Anne de Laubrie ; le 6 mars 1778, Marie Pinel, fille de Désiré et de noble dame Anne Charlotte de Billeheust et le 13 juin 1757, Nicolas Pinel, sieur de la Croix, 82 ans, architecte. Il est curieux de trouver à Chevry, la famille de Laubrie, du Mesnil-Raoult et celle des de Billeheust, de Saint-Vigor-des-Monts ; de prime abord, rien ne l'explique. |
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