|
||||||||||||
L'église de la Chapelle-Heuzebrocq |
||||||||||||
La Chapelle-Heuzebrocq
Voici maintenant quelques renseignements concernant l'ancienne commune de la Chapelle-Heuzebrocq qui, en 1818 avait 258 habitants. D'après le savant évêque d'Avranches Daniel Huet, ce nom s'expliquerait par " maison du marais " ou " du pont " et pourtant rien ne semble accréditer cette précision.
L'habitation principale devait être le manoir qui existe encore en tant que ferme ; partant d'un étang une avenue y conduit ; ce manoir, jusqu'à la Révolution, était habité par des familles nobles, les de Bois-Yvon, et de Moges-Buton ; la pierre tombale, placée dans le choeur de l'église, est celle d'un membre de cette dernière famille. Aux Archives départementales, vous trouvez cette précision : " Un de Bois Yvon est mort, sans postérité, le 15 mai 1669 et l'on disait autrefois " Notre-Dame de la Chapelle-Heuzebrocq, dans laquelle (paroisse) on aperçoit encore les ruines d'un vieux château dont les murailles étaient fortement bâties «.
Son territoire était délimité : au Nord, par le ruisseau qui descend de l'étang de la Chapelle vers celui de Beuvrigny ; au Sud, par l'ancienne route de Caen qui court sur la crète du Parc à la Haute Ferrière ; puis, du côté de la Hervière, par la commune de Guilberville et, du côté de la Martinière et de la Picotière, par celle de Fourneaux.
L'aspect de l'église - d'une petite église d'autrefois - a varié au cours des siècles, notamment vers la fin du XVIIIe siècle ; la chaire et les bancs sont de cette époque et la chaire construite avec le bois d'une ancienne tribune ; la couverture, autrefois en chaume, et la voûte de bois, ont été refaites entre 1800 et 1810, Dans la sacristie, un tableau représente un personnage assis près d'une bibliothèque et devant, une table de travail, où l'un des papiers qu'il examine avec une loupe porte cette inscription : " Michel Porquêt, philalète et misocosme, né à Neuville, près Vire, en may 1696, curé de la Chapelle-Heuzebrocq depuis 1742 jusques au 6 avril 1770, âgé d'aujourd'hui de 75 ans, revenu dans sa patrie après la démission volontaire de sa cure (1770) " . Ses Adieux en distiques latins sont écrits sur le registre des baptêmes, mariages et inhumations, à la date du 6 avril 1770.
Dans le cimetière, vous trouvez la pierre tombale de Nicolas Louis, sieur des Fossés, décédé le 8 mai 1767, âgé de 49 ans et docteur en médecine.
En 1793, les titres seigneuriaux ont été brûlés dans la chasse, derrière la sacristie ; des pierres tombales ont été enlevées, brisées et jetées à l'empierrement des chemins ; l'if du cimetière devait être de forte taille, puisque ses branches soutenaient la cloche paroissiale, avant la construction du clocher.
En 1789, le Curé de cette commune de la Chapelle-Heuzebrocq est membre de l'Assemblée d'Election de Saint-Lô, pour " l'arrondissement de Thorigny " , en même temps que Messieurs de la Gonnivière du Burel, de Saint-Symphorien, Guérard d'Argancby de Condé-sur-Vire et Osmond de Thorigny, A la même époque, deux prêtres réfractaires se cachèrent, l'un dans le village de la Busnelière, et l'autre dans la famille Le Bret, au village de la Hervière.
Les plus anciens registres d'état-civil remontent à l'année 1634 ; les mêmes noms se retrouvent encore présentement, tels que Duval, Delafosse, Corbel, Louis, Létot, Hue, Havin et Massier ; le village de " la Hervière " semblait être le plus important ; les habitants étaient surtout des laboureurs et cependant il y avait aussi un barbier, un charpentier, un boucher et un marchand de porcs.
Aux Archives bayocasses, vous trouvez 5 ou 6 parchemins calligraphiés relatifs à une demande en réduction du nombre de Messes devant être célébrées en l'église de la Chapelle-Heuzebrocq, à la mémoire de noble dame Marie Niahias, veuve en premières noces d’Etienne Blanchard écuyer, seigneur d'Aucyerville et en secondes noces d'Alexandre de Moges, seigneur de Saint-Georges, bisaïeule du demandeur jean, Marquis de Moges-Buron, seigneur et patron du lieu ; cette fondation de messes résultait de contrats devant les notaires de Thorigny du 28 avril 1709 et grevait douze vergées de terre en trois morceaux, en la dite paroisse ; la réduction du nombre des messes fut accordée le 23 septembre 1767 par Mgr de Rochechoir évêque de Bayeux. Et par contrat du 28 février 1769, cette dame de Moges donnait à perpétuité, au bénéfice d'un chapelain en l'église de la Chapelle, 145 livres de rente foncière à prendre sur des sieurs Delaville, Le Bret et Lepilleur.
Pour clore, reprenons encore une notice historique qui révèle ceci : " Un révolutionnaire vint cependant agiter la commune, un certain Bois Ramey (qui fut adjoint au maire de Beuvrigny !) - homme rapace dit un mémoire du temps -, Il se fit adjuger, pour une somme dérisoire qu'il ne paya peut-être jamais, le presbytère de Beuvrigny et ses dépendances, alors vendus comme domaines nationaux, ce fut lui qui fit effacer sur les tombes de l'église les mots " Seigneur et Patron " des de la Gonnivière et des de Saint-Quentin, sous prétexte qu'ils eussent pu attirer sur la paroisse, les plus grands malheurs, et à la fin de la Révolution, tout rentra dans l'ordre " . |
||||||||||||
La Chapelle Heuzebrocq Nef. |
||||||||||||