CANISY
  CC 45.01 CANTON DE CANISY
   
  EN BREF
         
 

Le bourg de Canisy  vers 1905, collection CPA LPM 1900

 
     
 

Héraldique


Ce blason a pour inventeur Patrice Lécluze de Canisy. La commune qui avait toujours été sous la domination seigneuriale des Carbonnel de Kergorlay, des Faudoas, n'avait pas de Blason.

 

Après plusieurs études rectifiées par des experts, l'inventeur arriva à la conclusion actuelle de ces armes. Ce motif rappelle le château de Canisy puisque ce sont les armes des Kergorlay qui brillèrent en 1352 au célèbre combat des Trente. Le bleu est la couleur royale par excellence, elle rappelle le passage du bon roi Henri IV venu à Canisy que l'on désignait alors par "Canisiacus", lorsqu'il fit sa visite dans le baillage du Cotentin. La Comtesse de Kergorlay assura qu'il y aurait séjourné un jour de plus que prévu pour s'adonner à son sport favori "la chasse". Une bande d'azur est brochée en abîme au centre d'une anille en fer de moulin. Cette anille fut allongée pour prendre la forme d'un "h" (initiale de Henri).

 

 

Blason de Canisy 

 

Vairé d'or et de gueules

à la bande d'azur chargée d'un fer de moulin

aussi d'or accosté de deux broyes

 
     
 

Le château

 

Le château de Canisy fut construit au XVIe siècle, sous Henri IV, en pierre de Troisgots. Son escalier est daté de 1588. Deux ailes du quadrilatère initial ont été détruites en 1740 par un incendie, il en reste deux tours cylindriques. Le château, restauré en grande partie à la période romantique, est entouré d'un beau parc à l'anglaise. Il évoque celui de Torigni pour le maréchal de Matignon, beau-père de Hervé de Carbonnel, constructeur du château de Canisy. Propriété privée de la famille de Kergorlay, il est classé Monument Historique depuis le 8 septembre 1945.

 
     
 

Le château de Canisy, collection CPA LPM 1960

 
     
 

Le château de Canisy, collection CPA LPM 1900

 
         
   
  CANISY
  CC 45.01 CANTON DE CANISY
   
  EGLISE SAINT-PIERRE
         
 

L'église Saint Pierre de Canisy  vers 1905, collection CPA LPM 1900

 
       
 

La première église de Canisy était située dans l'enceinte du château.

 

La construction en 1894 d'une nouvelle église paroissiale dédiée à saint Pierre, plus près du bourg, ne fut pas en rupture avec cette tradition de patronage seigneurial, puisque le comte Louis de Kergorlay, comme ses prédecesseurs, joua un rôle capital dans le chantier. Membre du conseil de fabrique, il finança le projet, fit don du terrain et des matériaux et participa au choix de l'architecte, en échange de la jouissance de la tribune située au-dessus de la sacristie, de la chapelle nord du transept et du caveau familial situé au-dessous. La tribune et la chapelle étaient accessibles par une porte donnant directement sur le parc du château.


L'architecte rouennais Martin René a dessiné un édifice de style néo-gothique, dominé en façade par un clocher-porche surmonté d'une flèche en pierre. La nef, à vaisseau unique, est divisée en quatre travées, couvertes de fausses voûtes d'ogive. Deux chapelles latérales forment un transept de part et d'autre de la croisée. Celle du sud abrite une statue de la Vierge à l'Enfant du XIVe siècle, en calcaire polychrome.

 
 
         
 

Très endommagée durant la Seconde guerre mondiale, l'église fut remise en état grâce aux subventions du ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme. Poursuivant le mécénat familial, la comtesse de Kergorlay finança en partie les vitraux réalisés par Henri Mauméjean, d'après les dessins du chanoine Pinel, en 1953. Ces derniers représentent des épisodes de la vie du Christ et des figures de saints.

 
         
 

L'église Saint-Pierre 1908

 

L'église Saint-Pierre 2008

 
         
   
  CANISY
  CC 45.01 CANTON DE CANISY
   
  HISTOIRE
         
 

Le bourg de Canisy  vers 1905, collection CPA LPM 1900

 
     
 

En 874, Landran, évêque de Nantes, après la destruction de sa ville épiscopale par une expédition normande, demande à Charles le Chauve un asile où il fut en sûreté. Charles lui offre un séjour dans son domaine royal de Canisiacum (Canisy).


Il n'y est pas plus en sûreté car la région est dévastée et pillée par Paskwiten, un chef breton qui ravage le Cotentin et l'Avranchin.


En 1066, Hue ou Hugues de Carbonnel accompagne Guillaume le Conquérant à la conquête de l'Angleterre.

 

En 1096, cinq membres de la famille de Carbonnel prennent part à la première croisade et se trouvent à la prise de Jérusalem.


En 1145, Henri de Carbonnel prend part à la seconde croisade.


Au XIIIe siècle, Hubert de Carbonnel possède la seigneurie de Canisi. La famille de Carbonnel y est jusqu'en 1752.

 
A partir de 1286, les «de Carbonnel» sont les bienfaiteurs de l'Abbaye de la Perrine au Dézert.


Au XVe siècle, G. de Carbonnel est gouverneur de Saint-Lô. Il fait rebâtir la forteresse que les Anglais ont détruite. Mais ceux-ci faisant une nouvelle descente, il dut rendre la place au duc de Gloucester malgré une courageuse résistance. Tous ses biens sont alors confisqués au profit de Jehan Burgh et de Guillaume Foret.

 

Après l'expulsion des Anglais (1450), ses biens lui sont rendus. Après son décès, il n'y a plus de Carbonnel à Canisy et son oncle hérite, continuant à Canisy la ligne directe des Carbonnel.

 

En 1588, Hervé de Carbonnel épouse Anne de Matignon, fille du Maréchal de France. Hervé prend le parti de Henri IV et pour soutenir ses droits au trône, s'allie aux protestants contre la ligue. Henri IV en profite pour faire une visite à Canisy.

 

En 1590, Hervé de Carbonnel échoue dans une attaque contre la ville d'Avranches qui est prise en 1591 par Montpensier.

 

Le marquis de Canisy deviend alors gouverneur d'Avranches. Il s'empare du château de Theurteville et du fort de Tatihou.

 

En 1592, à l'époque de la ligue, le marquis de Canisy et le comte de Torigny sont continuellement sous les armes, pour arrêter le cours des brigandages et assassinats. Jean de Gourfaleur est le chef des pillards, ligueurs de cette contrée. Il est aidé des "de Bonfossé, d'Aubigny, de Saint-Gilles, de Semilly Mathan, etc..."

 
   
 

Le château de Canisy  vers 1900, collection CPA LPM 1900

 
   
 

En 1696, le marquis de Canisy en titre fait échouer une tentative des Anglais contre le port de Granville.


Ce seigneur n'a qu'une fille qui épouse Antoine de Faudoas (famille originaire du Tarn et Garonne). Les «de Faudoas» sont à Canisy de 1752 à 1794. Arrêtés pendant la révolution, le 15 juin 1794, à Canisy, Marie Louise Eléonore de Faudoas, son père Hervé Auguste et sa tante Catherine sont transférés à Paris, à la conciergerie et guillotinés le 14 juillet.


Justine de Faudoas épouse G. de Kergorlay (famille d'origine bretonne). Cette famille possède le château de Canisy depuis 1794.


Pendant la révolution, un «fils Osmond» est sur la liste des émigrés.


Gabriel Louis Marie de Kergorlay est député à la chambre des Pairs de 1820 à 1827 (Restauration).

Jean Florian Hervé de Kergorlay, organisateur de l'exploitation modèle de Canisy, est député de 1852 à 1863 (IIe République et Second Empire).

 

Au XVIIIe siècle, Canisy est une commune très prospère. On y trouve de nombreuses fabriques de coutils. On fabriquait aussi des toiles de crin pour mettre dans les basques et les parements des habits des hommes, ainsi que dans les vertugadins (vertu-gardiens) des dames. Après cette mode, on vit s'établir des manufactures de rubans et de fil de calendres

 

Les courtils (toiles croisées et serrées en fil et coton) étaient vendus sur l'imposant marché de la commune. En 1838, on compte tout de même 8 000 ouvriers, employés dans les arrondissements de Coutances et Saint-Lô dans ce commerce, qui fabriquent 7 000 pièces de 80 aunes, s'exportant dans les autres départements et même à l'étranger

 
     
 

Le bourg de Canisy  vers 1905, collection CPA LPM 1900

 
         
   
  CANISY
  CC 45.01 CANTON DE CANISY
   
  LE CHATEAU
         
 

Château de Canisy, CPA collection LPM 1900

 
     
 

Depuis le Moyen Âge, le château est resté dans la même famille et il offre à la fois la diversité dans la continuité historique : tours médiévales, ailes Renaissance, parc romantique à l'Anglaise mais incluant des perspectives à la Française. Ancienne demeure de Louis et Hervé de Kergorlay, le domaine de Canisy est aujourd'hui la propriété d'une du comte et de la comtesse Denis de Kergorlay, qui en ont fait du lieu un château ouvert à la vie culturelle, sociale et internationale.

 

Le parc et le château font l'objet depuis plusieurs années d'une restauration approfondie permettant aux visiteurs et aux hôtes de découvrir avec ravissement ce lieu chargé d'histoire.

 

Les façades du château ont été classées le 8 septembre 1945, tandis que le domaine a été inscrit le 9 juin 2005, comprenant :

 

- Le parc, avec son ruisseau (le Joigne), son étang, ses avenues, ses perspectives, ses bois et ses pâturages

- Les façades et les toitures de l'orangerie, des serres, des écuries et des remises, à l'exclusion du bâtiment moderne

- Le potager et ses murs de clôture y compris les façades et les toitures du petit bâtiment situé à l'angle ouest

- La ferme de Saint Gilles avec les façades et les toitures de la grange, l'extérieur et l'intérieur de la laiterie, le potager circulaire et les façades et les toitures de l'ancien pavillon du jardinier

- La ferme de la Mesnagerie : les façades et les toitures du bâtiment d'entrée avec son porche

- Les moulins de Canisy et de Saint-Gilles

   
 
 
 
     
 
 
         
   
  CANISY
  CC 45.01 CANTON DE CANISY
   
  LE MARCHE
         
 
 
 

Canisy le marché, CPA collection LPM 1900

 
   

Le marché hebdomadaire qui a lieu le vendredi à Canisy est créé au début du XXe siècle, à l'initiative d'Émile Hardel, aubergiste et restaurateur au "Pichet d'Étain".


À l'origine, une proposition est offerte à plusieurs marchands de beurre. Ces marchands empruntent le train pour venir à Canisy. Il est convenu que leur transport de la gare au marché et retour au train avec les paniers de beurre, est à charge de l'aubergiste à titre gracieux. Les acheteurs amènent une concurrence qui fait monter les cours. Les beurres et les œufs sont sélectionnés et payés selon leur qualité.

 

Ces achats s'effectuent en plusieurs endroits, les mottes de beurre collectées sont mises dans de vastes paniers d'osier à deux anses qui peuvent atteindre jusqu'à 120 à 140 kilos. Le marché du beurre est celui qui atteint le plus grand chiffre d'affaires.


À cette activité de marché s'ajoute celui des "petits cochons". Parallèlement à ce marché, se déploient de nombreux marchands forains qui offrent, fruits, légumes, poisson, mercerie, tissus, chaussures etc...

  
 
 

Canisy place des halles, CPA collection LPM 1900