LA BARRE-DE-SEMILLY
  CC 44.02 SAINT-LÔ AGGLO
   
  HISTOIRE & EGLISE SAINT EBREMOND
         
 

L'église Saint-Ébremond

 
         
 

Histoire

 

Avant la révolution, le nom de la paroisse était Saint-Ebremond-de-la-Barre. Pendant la révolution, elle adopta le nom de La Barre.

 

En 1356, le Livre-Pelu fait référence à l'église de Sémilly. Ce n'est donc qu'après cette date que Sémilly fut divisé en deux paroisses Saint-Pierre et Saint-Ebremond1.

 

Histoire administrative

 

Sous l'ancien Régime, elle dépendait de l'élection de Saint-Lô, de la généralité de Caen. Elle appartenait à la sergenterie de Thorigny.

 

La commune fut rattachée au canton de Saint-Jean-des-Baisants pendant la période révolutionnaire

 

L'église Saint-Ébremond

 

L'église Saint-Ébremond est inscrite aux Monuments historiques depuis 1946. Elle date du XIIe siècle (du second tiers selon les spécialistes, c'est-à-dire entre 1130 et 1170), tout au moins pour sa partie la plus ancienne, le chœur, et probablement la plupart des murs.

 

 Bernard Beck nous dis:

 

L'église Saint-Ebremond, à La Barre-de-Semilly, et Saint-Pierre-de-Semilly (qui servait aussi sans doute de collégiale au château de Semilly) sont deux petites églises paroissiales de la région de Saint-Lô qui présentent le plan habituel d'ecclésiole à chevet plat des sanctuaires ruraux : une nef simplement couverte d'une charpente de bois, un chœur de deux travées, le clocher sur la première à La Barre mais hors œuvre à Saint-Pierre, un chevet plat éclairé par un triplet de fenêtres.

 

La rusticité du matériau local (le schiste briovérien) et l'appareil des murs en arêtes de poisson, donne à ces deux édifices du début du XIIe siècle une physionomie archaïque. Leur silhouette ramassée est encore accentuée à La Barre par le clocher trapu, épaulé de solides contreforts. Conformément aux dispositions habituelles des petites églises rurales, celui-ci superpose à la souche aveugle un étage percé de deux baies en plein cintre (colonnettes, voussures et chapiteaux ont exigé le calcaire de Caen), une corniche à modillons et un toit pyramidal.

 

Bien que modestes et d'allure maladroite, ces deux édifices ont adopté l'un et l'autre, dans le chœur, les lourdes et primitives croisées d'ogives de Lessay, qui a diffusé son type de couvrement dans une dizaine de petites églises du Cotentin. Au chevet de La Barre, huit nervures rayonnent à partir d'une clef centrale et retombent sur des colonnettes, ce qui est l'application la plus savante et la plus décorative de ce procédé révolutionnaire. La modénature des ogives (trois tores séparés par deux filets, sur un large bandeau) y est d'ailleurs plus évoluée qu'à Lessay.

 

Naturellement l'une et l'autre église offrent les traditionnels motifs de l'ornementation romane normande : à La Barre, chapiteaux à godrons et à volutes, frettes crénelées et chevrons des arcs triomphaux , à Saint-Pierre chevrons encore, et de savoureux chapiteaux et culots décorés d'oiseaux, d'acanthes, et d'un groupe de neuf personnages qui pourrait être une malhabile représentation de la Cène et n'est pas sans rappeler la facture de quelques chapiteaux de Sainte-Croix de Saint-Lô.

 
 

 

 
 
 
         
   

LA BARRE-DE-SEMILLY
  CC 44.02 SAINT-LÔ AGGLO
   
  FIEF DE SEMILLY
         
 

Monnaies en argent de style armoricain trouvées à La Barre-de-Semilly en 1858.

 
   
 

Fief de Sémilly
Les commanderies du Grand-Prieuré de France

Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

Le fief de Sémilly est une des plus anciennes possessions du Temple en Normandie. Il formait jadis un domaine fieffé, se composant de cens et de rentes foncières sur les maisons et héritages de ce village. Les Templiers en étaient déjà en possession vers le milieu du XIIIe siècle, ainsi qu'il résulte d'une charte de Philippe, évêque de Bayeux, qui paraît avoir été rédigée vers l'année 1150, par laquelle ce prélat déclare que, devant lui, Guillaume de Sémilly a donné aux pauvres chevaliers du Temple, « pauperibus militibus de Templo », le fief que Toutain de Rufey, « de Rufeio », tenait de lui à Sémilly, « apud Similliacum. »

Deux arrière-fiefs relevaient du fief de Sémilly, tous deux situés dans la paroisse de la Barre: l'un, appelé la Longue-Maison, sur le chemin de Saint-Lô à Bayeux, l'autre, qu'on nommait le Blanc-Pignon, au chemin conduisant à l'église.

 
         
   

LA BARRE-DE-SEMILLY
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  LES ECOLES
         
 

La mairie. Xfigpower — Travail personnel

 
     
 

L'Histoire de l'école de La Barre-de-Semilly

La Barre de Semilly et son histoire

Les écoles, association « Vivre à La Barre », 1992.

 

L'Ancien Régime et les débuts...

 

Sous l'Ancien régime et jusqu'à la Révolution de 1789, il est très probable que le minimum d'instruction était assuré par le curé lui-même mais à quelques heureux garçons uniquement. Le curé donne alors des rudiments de lecture et de latin qui permettront de le seconder pour servir à la messe ou d'entrer au Séminaire.

 

Les familles nobles ou bourgeoises, lorsqu'elles croient aux vertus de la science, trouvent un précepteur pour leur enfant qui reçoit un minimum de savoir (en échange d'un minimum d'argent pour le précepteur).

 

La Révolution va décider la création d'écoles partout dans le pays. En décembre 1792, elle crée même le mot d'instituteur.

 

C'est à cette époque que La Barre aurait connu son premier maître d'école. Il est probable que les choses se passèrent ainsi : Un nommé LE-------- qui exerçait la profession de métreur, assurait la rédaction des actes d'État-Civil ( qui remplaçaient les actes paroissiaux).

 

Dans les années 1809-1817, c'est François Georges Eury qui est instituteur (né le 23 avril 1788 à La Barre-mort le 13 octobre 1828), il y enseignera une dizaine d'années puis deviendra "géomètre".

Tous ces gens dispensaient leur enseignement dans une maison privée (peut-être même dans leur cuisine) ou dans l'église.

 

Au début du 19e siècle, on s'attend que des écoles dignes de ce nom voient le jour. Finis les maîtres que l'on rétribue à la peine ; depuis 1816 ils doivent présenter un brevet de capacité. Reste à leur trouver un local, les payer décemment et habituer les gens aux bienfaits de l'instruction.

 

Or, c'est justement lors de la mise en place de cette loi de 1816 ("chaque commune est tenue de pourvoir à l'instruction primaire de ses enfants) que les difficultés surgissent.

 

Au vu d'une enquête de 1824, retrouvée dans les Archives diocésaines, concernant les instituteurs de la commune, on constate que la Barre n'a pas d'instituteurs à cette époque. Le curé de la paroisse (Jean-Henri Isabel-Courselles) y apporte même ses propres observations :

 

" Nous n'avons point maintenant d'instituteurs, parce que les centimes additionnels aux contributions sont trop modiques pour lui donner un traitement et subvenir aux autres dépenses de la commune. J'en ai eu un pendant 10 ans, dont j'ai eu lieu d'être satisfait. Je le logeais, nourrissais et payai, il tenait l'école chez moi et sous mes yeux ; à ce moyen, je faisais instruire gratuitement ceux qui ne pouvaient payer, ce qui était à ma détermination. Mais il a pris un parti plus lucratif"

 

Le curé évoque ici l'instituteur François Georges Eury. " J'ai eu un autre jeune homme que j'élevais à dessein de le remplacer, mais la mort nous l'a enlevé depuis quelques mois lorsqu'il allait être état de nous faire jouir de l'instruction que je lui avais donnée.

Nous ignorons le nom de cette personne.

 

" J'en élève encore un autre à ce dessein, qui me parait avoir du talent, mais je l'instruis depuis peu de temps et ne puis encore dire ce qu'il deviendra. Il ne pourra tenir l'école qu'au mois d'avril 1826.

Malheureusement le curé Jean-Henri Isabel-Courselles mourra le 8 mai 1825, à l'âge de 76 ans, et ne verra pas son dernier protégé enseigner à La Barre. Nous ignorons même ce qu'il advint.

 

1835. Enfin un local pour l'école des garçons : l'école du bas

 

La Loi Guizot (1833) faisait à chaque commune "obligation d'entretenir une maison d'école" (ainsi qu'à chaque département de créer une école normale de garçons). Comment La Barre s'acquitta-t-elle de ce devoir ?

 

Après avoir fait une tentative infructueuse de rachat de l'ancien presbytère qui avait été vendu dans les temps révolutionnaires à un particulier, le conseil municipal a finalement fait l'acquisition le 29 août 1935 d'un bâtiment, situé près de l'église, qui deviendra la mairie et l'école. Le local servira jusqu'en 1956 pour l'école et jusqu'en 1960 pour la mairie.

 

Le premier instituteur de cette nouvelle école fut Auguste François Durand (né en 1811 à Saint-Croix). Arrivant de la Mancellière, il enseigna à La Barre de 1835 à 1848. Il succédait à Jean Madeleine qui démissionna le 18 mars 1835.

 

Et les filles ?...

 

La question d'une "école des filles" fut posée très tôt au conseil municipal de La Barre. Dès le 14 octobre 1818, il fut décidé, faute de moyens suffisants pour pouvoir payer une institutrice pour les filles, d'envoyer les 16 élèves jeunes filles pouvant recevoir de l'instruction vers la Dame Marie-Françoise Farcy, à Saint-André-de-l'Épine, qui depuis deux ans déjà instruisaient ces jeunes Barriennes. Il en coûtait vingt centimes par semaine à chaque parent.

 

Il n'a pas été trouvé de preuve de l'existence d'un local pour l'instruction des filles à cette période sur La Barre ; même si des histoires circulent concernant un couvent ou une abbaye à la Mazure (après 1842) ou encore un appartement près du Presbytère (1832).

 

Rappelons simplement qu'à cette époque, rien n'oblige les communes à créer une école de filles ; ce n'est qu'en 1850 que la loi Falloux l'imposera (pour les communes de plus de 800 habitants), et il faut attendre 1867 (Loi Duruy) pour que l'obligation concerne les communes de plus de 500 habitants, cas de La Barre.

 

1870. Les débuts de l'école des filles.... l'école du Haut

 

Après une mise en demeure du préfet de fermer le local malsain qui servait d'école des filles (lettre du 10 août 1869 du Préfet au maire), le conseil municipal vote le 24 octobre 1869 l'acquisition d'une parcelle de terrain, nommée La Pointe, et la construction sur cette parcelle d'une école de filles. Il s'agit en fait de la construction des locaux actuels de l'école de la Barre.