AGNEAUX
  CC 44.01 SAINT-LÔ AGGLO
   
  DE CI DE LA
         
 

 Château de la Paliére (actuelle mairie)

 
     
 

Agneaux est une commune résidentielle de l'ouest de l'agglomération saint-loise, constituée d'un habitat essentiellement pavillonnaire, le long de la route Saint-Lô-Coutances.

 

Agneaux poséde un patrimoine naturel avec:

 

- le bois de la Falaise de 6,6 Hectares situé sur les coteaux qui dominent la vallée de la Vire au sud de la ville.

- le parc du château de la Paliére (actuelle mairie)

- Château Sainte-Marie (XIIIe siècle)

   

Des enclos circulaires datant de l'Âge du Bronze moyen ont eté découverts à Agneaux. Le site de « La Tremblaye », grand de 5 hectares, se trouve en bordure de la Vire

 

Une quinzaine d'enclos ont été mis en évidence. Ils semblent avoir été l'objet d'inhumations et d'incinérations en pleine terre ou dans des vases. Les enclos ont été utilisés jusqu'à l'époque mérovingienne. Les incinérations avaient lieu durant le premier Âge du Fer. Des haches du 7e siècle avant JC ont également été retrouvées sur le site.

 

Étymologie

 

Toponyme médiéval issu de l'ancien français agnel "agneau", et évoquant probablement un élevage de moutons. L'absence d'article suggère une fixation précoce (avant l'an mil). Les attestations ne sont pas suffisamment anciennes pour pouvoir affirmer que ce nom date de la période gallo-romaine (il reposerait alors sur le gallo-roman AGNELLOS), hypothèse que l'on ne peut cependant pas exclure a priori


Attestations anciennes

 

Agnels 1056/1066

Herbertus de Agnes 1056/1066

Agnels ~1135

de Agnellis XIIe s., ~1180.

de Agneax ~1210

Philippus de Agnellis 1218

ecclesi[a] Sancti Johannis de Agnellis; dominus de Agnellis 1332

Sanctus Johannes de Agnellis 1351/1352

Aigneaux 1612/1636, 1677, 1713

Agneaux 1753/1785, 1854, 1903.

 
     
 
Collection CPA LPM 1900
 
         
   
  AGNEAUX
  CC 44.01 SAINT-LÔ AGGLO
   
  CHÂTEAU SAINTE-MARIE
         
 

Château Sainte-Marie (XIIIe siècle) CPA début 1900 collection LPM

 
   
 

Aujourd'hui hôtel-restaurant

 

Au milieu des petits bois, cette bâtisse du XIIIième siècle a conservé sa chapelle et sa ferme. Emmitouflée d'hortensias et coiffée d'ardoises, elle a beaucoup de panache et de très jolies chambres avec, ça et là, un baldaquin ou un plafond à poutres.

 

Son parc calme et reposant domine le vaste paysage de la vallée de la Vire, offrant un point de vue unique sur le bocage normand qu'affectionnait tant le peintre Camille Corot.

 
     
 

 Aujourd’hui

 
       
 

Famille de Sainte Marie d'Agneaux


Armes

 

« Ecartelé d’or et d’azur », alias « Ecartelé d’or et d’azur, le premier et le quatrième quartiers chargés d’un croissant de gueules. » (cadets)

 

Supports : deux lions, couronne : de marquis

Devise : Fidelis, Fortisque Simul.

 

Cette maison, d’ancienne chevalerie de la province de Normandie (généralité de Caen), paraît avoir eu pour berceau la terre de Sainte Marie-Outre l’Eau, près du bourg de Pontfarcy, au pays de Vire. Elle n’a jamais eu d’autre nom patronymique. On la voit ayant aussi le fief de Sainte Marie-l’Aumont au même pays, dès le commencement du XIIIe siècle

 
 
         
 

Enfin, elle a possédé trois terres titrées : les baronnies de Becthomas (ou Bethomas), de Gouvets (ou Gouvetz) et de Pontfarcy. L’importante seigneurie d’Agneaux, érigée en marquisat sous Louis XV, était composée de 48 petits fiefs ou aînesses. Le château d’Agneaux était désigné sous le nom de cour ou manoir. Maintenue noble d’extraction en 1463 et 1624. Admise aux honneurs de la Cour en 1393.

 

Première filiation

 

Guy de Sainte Marie, vivant à la fin du Xe siècle, D’où : Bertrand de Sainte Marie, D’où : Robert de Sainte Marie (débarqua avec ses fils en Angleterre en 1066, à la suite de Guillaume le Conquérant, d’où une branche Sainte Marie, dans le comté d’York, éteinte fin 18e), D’où : Alexandre de Sainte Marie, D’où : Raoul de Sainte Marie, cité en 1148.

 

Collard de Sainte Marie, chevalier, croisé en 1219. En septembre 1219, étant au camp devant Damiette, il emprunta cent livres tournois, avec deux autres seigneurs normands, Robert d’Esneval et Foulques d’Orglandes, à des marchands génois, sous la garantie du connétable de Montmorency.

 

Parenté présumée avec les Sainte Marie-Eglise (= Sainte mère l’Eglise), dont Guillaume de Sainte Marie-Eglise, évêque d’Avranches (1236). Un Fouques de Sainte Marie est l’un des 119 héroïques défenseurs du Mont Saint Michel contre les Anglais en 1424-1425. Alliances d’Harcourt et Sully. Famille établie en Bavière. Parenté également présumée avec les Sainte Marie de Laize.

 
         
 

Château Sainte-Marie (XIIIe siècle) CPA début 1900 collection LPM

 
         
   
  AGNEAUX
  CC 44.01 SAINT-LÔ AGGLO
   
  EGLISE SAINT-JEAN-BAPTISTE
         
 

Église d'Agneaux du XIXe siècle CPA début 1900 collection LPM

 
         
 

L'église d'Agneaux - Paroisse St Jean-Baptiste

Mélanges de la Société d’archéologie de la Manche – 16è série (1987)

 
 

 

 
 

Agneaux est mentionné pour la première fois en 1056. Le patronage de l’église fut donné en 1206 par Gautier d' Agneaux à l'abbaye de Ste Croix. Malgré plusieurs confirmations des seigneurs d'Agneaux, Raoul de Ste-Marie contesta ce patronage en 1479, mais il fut débouté de ses prétentions.


Jusqu'à la Révolution, l'abbaye de Ste-Croix nomma, comme curé, soit un séculier, soit un prieur-curé, chanoine de l’abbaye.

 

L'église d'Agneaux, « magma indéfinissable du XIXe s., à la nef affreusement encombrée » ( Art sacré. novembre1954, p. 12. avec photos avant et après 1944), fut partiellement détruite en 1944 : le clocher rasé, la dernière travée de la nef à moitié démolie, les autres murs intacts.

 

« La tâche de l'architecte était d'autan plus difficile que sa liberté était limitée par des éléments déjà existants. En adoptant, avec un goût très sûr la solution d'une grande simplicité en rendant aux matériaux leur authenticité, Jacques Prioleau a réussi une oeuvre modeste et pure (Art sacré. novembre 1956. P. 19).

 

« A l’intérieur, la voûte était effondrée. Je l'ai remplacée par un plafond. Les murs, débarrassés de leur plâtras, ont été enduits à la chaux. Le sanctuaire a été développé et l'autel s’est sensiblemcnt rapproché des fidè1es » (Prioleau).

"A Agneaux, point de fautes. Nul souci d'étonner, ni d’enrichir. Tout n'est qu’ordre et beauté. Tout est calme, piété et recueillement. Même en reconstruisant le clocher, l'architecte a eu 1e souci de rester en harmonie avec 1’église. Son porche, d'une rigoureuse discrétion nous console des pénibles « préaux » dont on a affublé tant de constructions récentes. »(P. Montjoie, La Manche Libre du 2 mars 1950).

 

Cette simplicité et cette modestie se retrouvent dans l'oeuvre des artistes auxquels l’architecte a fait appel :

 

- Mme Flandrin-Latron pour les vitraux
- Lambert-Rucki et Ph.Kaeplin.pour les statues en bois
- Lambert-Rucki pour le coq du clocher
- Léon Zack pour les portes des tabernacles

- Léon Zack et Maxime Adam-Tessier pour le chemin de croix.

 

Dans son beau commentaire sur le chemin de croix d'Agneaux le R.P. de Rocquois a écrit : « Le Christ a payé sa dette avec sa Croix".


Est-ce cette pensée qui a guidé Léon Zack dans l'exécution de ses quatorze stations ?

 

Car c’est la Croix qui évoque les quatorze étapes de la Passion. Pas de personnages : la Croix. Une croix sculptée à même la pierre brute. Une croix tantôt accompagnée  d'un symbole, tantôt chargée seule d’évoquer un des actes du drame. Quatorze dalles de pierre. Quatorze croix. Que l’on ait été surpris, déconcerté par cette oeuvre originale, unique; que l’on ait hésité à admettre, à comprendre, on le conçoit.


Mais l'oeuvre s’est imposée par son symbolisme, sa beauté dépouillée, son caractère véritablement tragique.


Toutes les stations n'ont sans doute pas la même qualité. Deux ou trois confinent même au rébus (la 1ère, la 4è et la 8è). Mais d’autres en traînent l’adhésion, l’admiration sans réserve, notamment la 6e (une femme pieuse essuya le visage da Jésus), la 10è (.Jésus est dépouillé de ses vêtements), la 12è (.Jésus meurt sur la Croix) et la 14è (Jésus est déposé dans le sépulcre). Ces deux dernières atteignent à une bouleversante intensité dramatique avec une extraordinaire simplicité de moyens. » (P. Montjoie, Manche Libre, 2 mars 1958).

 
     
 

 Église d'Agneaux 2010

 
     
 
 
         
   
  AGNEAUX
  CC 44.01 SAINT-LÔ AGGLO
   
  Julien Le Paulmier de Grantemesnil
         
 

Julien Le Paulmier,

docteur régent de la Faculté

de médecine de Paris,

médecin du roi Henri III et de François,

duc d’Anjou, Paris,

Mémoires de la Société de l’histoire

de Paris et de l’Île-de France, t. xxi, 1894

 

Julien Le Paulmier de Grantemesnil, né en 1520, à Agneaux, près de Saint-Lô et mort en décembre 1588 à Caen, est un médecin français.


Origine

 

Médecin protestant, originaire du Cotentin, né d’une ancienne famille, il fit des études de médecine à Paris où, écrit Huet, il « demeura onze ans avec Fernel et profita si bien sous son savant maître qu’il fut estimé un des plus savants médecins de son siècle » et, après avoir reçu son doctorat, il commença à pratiquer son art. Sa carrière fut troublée par les guerres de religion.


 
 
 

Protestantisme

 

Pendant les guerres civiles qui désolèrent la France, il se retira dans une campagne près de Rouen et, comme il le dit lui-même, « afin de ne pas perdre de temps », il s’occupa de rédiger les observations médicales qu’il avait recueillies. Sa réputation toujours croissante le fit appeler près, de Charles IX, que tourmentaient des insomnies continuelles et il eut le bonheur de le guérir. Il fut attaché ensuite au duc d'Anjou, qu’il accompagna dans les Pays-Bas. L’entreprise de ce prince sur Anvers ayant été suivie de l’expulsion des Français, Paulmier revint en Normandie. Moréri précise qu’il aurait également suivi le maréchal de Matignon à plusieurs sièges et qu’au retour Henri III le combla de présents et de titres.

 

Fleuron de la France protestante, on rapporte que devenu hypocondriaque à la suite du massacre de la Saint-Barthélemy , où il avait vu périr un grand nombre de ses amis, il se retira en Normandie près de Rouen et dut principalement au cidre sa tardive guérison.

 

Les frères Haag rapportent une anecdote qui prouve qu’il eut des relations amicales avec Montaigne. Il signait ses livres latins Palmerius et en 1588, il publia le premier traité complet sur le cidre, dans lequel il met cette boisson au-dessus du vin. Il a aussi laissé un traité sur les blessures de guerre et un important ouvrage sur les maladies contagieuses.

 

Le cidre

 

Persuadé, dit E. Haag, qu’« il était guéri par l’usage du cidre de palpitations du cœur qui lui étaient restées à la suite des journées de la Saint-Barthélemy où il avait vu périr plusieurs de ses amis et où il avait couru lui-même de grands dangers, il écrivit un traité sur le cidre pour préconiser cette boisson, que selon lui, on devait préférer au vin ». Après diverses considérations historiques et médicales, il s’attarde dans ce traité sur les différents vins de l’époque en donnant leurs vertus : les vins de l’Île-de-France, vins de Château-Thierry, vins d’Orléans, vins de Bordeaux, vins de Montmartre et vins d’Argenteuil, vins de Bourgogne et vins d’Anjou.

 

Paulmier avait épousé Marguerite de Chaumont, femme de mérite, à qui Montaigne adressa un exemplaire de ses Essais, par une lettre qu’on a conservée. Il en eut plusieurs enfants dont le plus jeune, Jacques Le Paulmier, s’est distingué par son érudition.

 

Médecine

 

Dans le dernier chapitre du troisième livre sur les luxations, Apologie touchant les playes faites par harquebuzes, Ambroise Paré apporte une réponse aux critiques formulées par Julien Le Paulmier sur l’emploi des suppuratifs dans le traitement des plaies défendu par Paré. Ce dernier finit par inviter son contradicteur à « corriger son livre le plustost qu’il pourra, pour ne retenir plus longuement les ieunes Chirurgiens en l’erreur, dont ils pourroyent avoir ete imbus par la lecture d’iceluy : car les plus courtes folies sont les meilleures. »

 

Ouvrages

 

Traité de la nature et curation des plaies de pistolle, arquebuse et autres basions à feu ; Paris, in-8° ; Caen, même année, in-4°[1]

 

De Morbis Contagiosis libri septem. Paris, Denys du Val, 1578, in-4°[2]

 

De vino et Pomaceo Libri Duo. 1588, in-8°. Édition en latin du traité du vin et du cidre. Ce traité, copié par la Framboisière, a été également traduit en français Traité du vin et du cidre. Paris, Guillelmum Auvray, 1588, Pierre Le Chandelier, Caen, 1589, in-8°[3]

 

Traité du vin et du sidre (De vino et pomaco). Traduit en français par Jacques de Cahaignes. Réimprimé avec une introduction par Émile Travers. Rouen et Caen, H. Lestringant et P. Massif, 1896[4]

 

Le premier traité du sidre 1589. Introduction de Michel Reulos, Préface d’Henri-Louis Védie. Fac-similé de l’édition originale de 1589. 2003[5]

 
         
 
 

    [1] Dans l’épître dédicatoire à J. de Matignon : Modèle:Citation2 Cet opuscule est très rare. Eloy dit que l’auteur y suit l’opinion de son siècle, et déclare que la brûlure est le principal symptôme qu’il faut combattre (Dictionn. de médecine, t. 3, p. 501), mais c’est précisément le contraire, car Paulmier emploie tout le premier chapitre à prouver qu’il n’y a point de brûlure dans les plaies des armes à feu ; il recommande de s’attacher surtout à les nettoyer, et indique plusieurs remèdes dont il avait éprouvé les bons effets

  

     [2] Les deux premiers livres traitent de la maladie vénérienne ; le troisième du mercure ; le quatrième de l’éléphantiasis ; le cinquieme de l’hydrophobie ; et les deux derniers de la peste. On y trouve, dit Astruc, beaucoup d’excellentes observations sur l’origine et la nature de la maladie vénérienne, et sur les différentes méthodes curatives employées de son temps. S’il ne donne, pas la préférence au mercure sur tous les autres remèdes, c’est par attachement pour Fernel, son maître, qui en proscrivait l’usage (voir : De morbis venereis, p. 779). Cet ouvrage a été traduit en français par Jacques de Cahaignes

  

     [3] C’est le plus ancien ouvrage qui ait été publié sur le cidre ; et sans admettre toutes les vertus merveilleuses que Paulmier lui attribue par reconnaissance pour les heureux effets qu’il en avait ressentis, on doit convenir que ce curieux opuscule renferme des faits utiles (voir la Bibliothèque agronomique, n° 420). Jacques de Cahagnes, traducteur du traité était un de ses élèves. Les éditions originales latine et française parurent respectivement en 1588 et 1589. Le traité sur le vin s’arrête au feuillet 27, celui du cidre reprend au feuillet 33. Entre les deux se trouve une Apologie du translateur, contre l’usage du vin et du sidre sans eau

 

    [4] Réimpression du « premier traité complet sur le vin » publié pour la Société des bibliophiles normands

 

    [5] La dernière partie du livre traite de la pomologie au XVIe siècle et du Musée du cidre de Valognes, assortie d’un glossaire. Éditions des champs à Bricquebosq