LA CHAPELLE-EN-JUGER
  CC 43.03 SAINT-LÔ AGGLO
   
  EGLISE
         
 
 
 

 

L'église, détruite lors de l'Opération Cobra le 25 juillet 1944, fut reconstruite de 1957 à 1959. Seuls le porche et une partie de la tour à bâtière ont pu être conservés. Le 30 mars 2004, l'église de La Chapelle-en-Juger a reçu le label Patrimoine du XXe siècle en raison de ses qualités architecturales et décoratives.

 

Le culte de Saint-Célerin y est célébré depuis des temps immémoriaux (une statue très ancienne de Saint-Célerin fut brisée en 1562 par les protestants et remplacée par une autre en terre cuite, oeuvre d'un artisan du pays).

 

Philippe LAISNEY

Voyage Archéologique dans La Manche (Charles de Gerville –1828),

La percée Américaine à l’ouest de Saint-Lô (Joseph Toussaint-1950),

Le Roi Dagobert (Roger-René Dagobert-1988)

 

La construction primitive de l’église se situerait au XIIe siècle. La puissante famille des sires de Bohon qui possédait le fief de Groucy avec de vastes étendues au nord de Marigny y fit établir une chapelle pour la commodité de leurs tenants laquelle fut érigée en paroisse et donnée vers 1140 au prieuré de Saint Georges de Bohon par Enjuger de Bohon.

 

Cet Engelger ou Enjuger de Bohon qui laissa son nom à la nouvelle paroisse était un important personnage de l'entourage du duc de Normandie et vivait entre 1136 et 1172.

 

1142 : un parchemin atteste que Richard de Bohon, seigneur de La Chapelle Enjuger, consentit par un accord fait entre eux, que les seigneurs de Groucy et du Mesnildot jouiraient paisiblement des droits honorifiques de l’église et pourraient mettre chacun un banc dans le coeur où ils pourraient aussi faire apposer leurs armes.

1562 : une statue très ancienne de Saint-Célerin fut brisée par les protestants, et remplacée par une statue en terre cuite.

1714 : querelle entre les Lauberie et les Dagobert pour un droit de bancs (voir Brèves janvier 2008).

1819 : Charles de Gerville donne une description sommaire de l’édifice : « L’église est entièrement refaite surtout sur la côtière sud…la fenêtre derrière l’autel a deux meneaux fourchus mais simples…. la voûte du coeur a été détruite l’an dernier…. l’extérieur est nu et insignifiant…. le portail ouest est laseule chose qui date de la construction primitive (1200 ?)…. Le tombeau d’un

Mesnildot était au haut du coeur à gauche dans le mur. Il est maintenant derrière le lambris. Une autre pierre très grande vis-à-vis de l’autel couvrait le tombeau de Jeanne PAISNEL, femme d’un Mesnildot… »

1825 : réparation du lambris du coeur et du plafond de la nef.

1837 : construction de la sacristie côté nord du coeur.

1845 : Le Ministère de La Justice et des Cultes juge « l’église de La Chapelle  en assez bon état d’entretien, mais elle n’offre aucun intérêt sous le rapport de l’art, elle est suffisante pour la population et environ 800frs seront nécessaire à  la réparation de la tour… »

1864 : la cloche ayant survécu à La Révolution est refondue.

1866 : construction d’une chapelle à l’église au Nord.

1868 : le Conseil Municipal refuse d’en construire une semblable au Sud.

1875 : la Commune reçoit 5 000 Frs de l’Etat pour restaurer et agrandir son église. Les travaux finis, un Comité d’Inspecteurs des Travaux constate que la charpente ne semble pas offrir toutes les garanties désirables de solidité La chapelle située sous la tour est aménagée pour recevoir un vitrail, la statue  et des reliques de Saint-Célerin.

1877 : installation de deux nouvelles cloches baptisées Mathilde, Marie-Louise (1100kg) et Blanche, Pauline (525 kg).

1944 : le 25 juillet, 3 000 avions des Forces Alliées, la plus formidable armada aérienne que l’on ait jamais connue. Lâchent une grêle de bombes...... La Chapelle ne sera plus qu’un vaste champ de bataille de La Libération labouré de 20 000 trous de bombes, au milieu desquels, seul un vieux clocher mutilé mais toujours debout avait résisté pour veiller les morts. L’église n’avait plus de toit, le clocher était décapité, les murs ébranlés, le cimetière retourné, les débris obstruaient la nef et le coeur, les autels et statues disloquées, la sacristie effondrée.

1957 : le 14 juillet pose de la première pierre.

1959 : le 22 décembre inauguration.

2004 : label du patrimoine du XXe siècle.

 
         
 
 
 
  L’église avant et après le bombardement du 25 juillet 1944