SOTTEVAST
  CC 42.11 COEUR DU COTENTIN
   
  HISTOIRE
         
 
 
         
 

Histoire de Sottevast

d'après le livre de l'Abbé P. LEBRETON

Bricquebec et ses environs paru en 1902

 

Cette paroisse relevait de l’Intendance de Caen, de l’Election de Valognes, et de la Sergenterie de Tollevast. On n’a, au point de vue laïque que des renseignements peu précis, en tout cas, très restreints sur les diverses familles qui se sont succédées à Sottevast et sur le rôle qu’elles y ont joué.

 

L’histoire nous conserve le souvenir d’un certain Eudes de Sottevast qui, à la fin du XIème siècle, se fit remarquer par un duel qui eut malheureusement pour lui des suites fâcheuses. On dit que suivant la mode du temps, il se battit en duel contre Guillaume de Bricqueville, pour 10 acres de terre situés à Tourville. Il fut vaincu et selon la solution de conflits semblables, la terre devint la propriété de Guillaume de Bricqueville.

 
 
         
 

Mais plus tard, la soeur de celui-ci, par scrupule sans doute et après avoir obtenu le consentement de son fils, fit don à l’Abbaye de la Luzerne de ces 10 acres de terre (Decem acra terrae quas Willelmus de Bricqueville, de Eudome de Sottevast per auellium conquisiverat.) L’Evêque de Coutances, Guillaume de Tournebut, confirma cette donation. En 1421, un Guillaume de Sottevast figurait au nombre des chevaliers qui comparurent à la revue de la garnison de Cherbourg le 1er Mai 1421

 

Pendant les guerres de Religion, Sottevast avait comme châtelaine une dame de Couvert, qui, protestante fanatique, préféra brûler sur le pont Saint Simon les titres même de sa maison que de les laisser entre les mains de son fils qui s’était converti au catholicisme.

 

C’était probablement une des descendantes de cette châtelaine, que Henri de Chivré, écuyer, épousa en l’année 1660. Cette famille de Chivré habitait d’ailleurs depuis longtemps la contrée et y avait acquis une certaine influence qui ne fit que grandir et s’affirma surtout pendant le XVIIIè siècle où nous voyons figurer un Louis Henri de Chivré, Chevalier. Les de Chivré avaient un château qui subsiste encore et est en la possession de la famille.

 
     
 

Sottevast offre plus d’intérêt encore au point de vue religieux. Son église est sous le vocable de Saint-Hermeland, ou de Saint Herblant et dépendait de l’Archidiaconé du Cotentin et du Doyenné des Pieux. Au point de vue de la construction matérielle, elle ne possède aucun cachet. Mais à l’intérieur, on y remarque et on admire une magnifique chaire du XVIè siècle. On ne peut voir rien de plus gracieux, ni de plus riche que les motifs de sculptures qui en font l’ornementation

 

L’Eglise possède également une garniture d’autel qu’envieraient les cathédrales : ostensoir, ciboire, calice chandeliers, encensoir, burettes sont en argent massif ciselé, des meilleures formes du XVIIè siècle.

 

Nous avons vu précédemment qu’au XIè siècle, le Baron de Bricquebec, suivant les traces du seigneur dr Sottevast, avait fait un don à l’Abbaye de Lessay. Cette Abbaye avait reçu de Raoul de Sottevast l’Eglise même de cette localité (ex dono Radulphi de Sottevast).

 

En 1186, le pape Urbain III ratifia cette donation et celle du Seigneur de Bricquebec.

 
 
     
 

Voici, d’après le livre noir, quelle était la distribution des revenus de l’Eglise. L’Abbé de Lessay avait deux parts de la dîme, et le curé la troisième.D’après le livre blanc, les dîmes se divisaient en trois parts, l’une appartenait à l’Abbé de Lessay, la seconde au Prieur de Vauville, et la troisième au Curé. Quand à la dîme des novales, le Chapitre de Coutances, et L’Abbé de Cerisy intervenaient pour chacun une part.

 

Le patronage de l’Eglise en 1665 était devenu laïque, le seigneur le possédait. Il y eut , paraît-il, dans la paroisse de Sottevast, une chapelle sous le vocable de Sainte Suzanne. On dit même que cette chapelle devait sa fondation à Saint Hermeland lui-même.

 

C’est peut-être le cachet religieux que ces diverses fondations avaient donné à cette paroisse, ou des anciens droits du chapitre de la Cathédrale de Coutances, qui portèrent un des Evèques de Coutances Monseigneur Dupont a établir en 1819 à Sottevast un petit séminaire sous la direction de l’Abbé Le Barbenchon, pour la formation des jeunes clercs. Cet établissement à subsisté pendant un certain nombre d’années. Il n’en reste maintenant que quelques vestiges.

 

Il y a quelques années, Sottevast était le point de jonction de la voie ferrée qui, d’une part, se dirigeait vers Cherbourg et se rendait d’autre part vers Coutances. Sottevast possédait une voie romaine qui venait de Coriallum, et aboutissait à Cosedia. Cette voie traversait l’Ouve à Sottevast et il y a quelques dizaines d’années encore, il existait, dans la rivière même, un gué pavé, très solidement établi. En 1819, on découvrit dans un champ appelé l’ancien hameau, une collection de monnaies romaines en argent, renfermées dans un vase de bronze. Ces médailles allaient de Commodo à Posthume

 
     
 

Eglise Saint-Hermeland de Sottevast

 
 

 

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  SOTTEVAST
  CC 42.11 COEUR DU COTENTIN
   
  EGLISE SAINT-ERMELAND
         
 

© Christian PRUNIER Clocher de France

 
   
 

Abbé LECANU, Coutances, 1878

Histoire du diocèse de Coutances et d’Avranches


L'église est sous le vocable de saint Ermeland. Elle fut donnée à l'abbaye de Lessay par Raoul de Sottevast, ainsi qu'il résulte d'un acte confirmatif, daté de Cherbourg en 1126, portant la souscription du duc-roi Henri Ier. Robert Bertrand, seigneur de Bricquebec, donna à la même abbaye, à la m^me époque environ, les terres de l'aumône, alors douze vergées, et cette donation se trouve pareillement confirmée dans la charte de 1126. Cependant l'abbaye tout en conservant les revenus qui avaient été réglés à deux gerbes de la dîme, la troisième et les novales étant réservées au curé, perdit le droit de nomination à la cure... Le seigneurs du lieu présentèrent à la cure pendant les deux derniers siècles.

Elle dépendait, sous l'ancien régime, du diocèse de Coutances, de l’archidiaconé du Cotentin et du doyenné des Pieux.

 
     
 
 
     
 

En l'an 1914, le Bon Dieu a té chassé de Sottevast

 
       
 

L'église de Sottevast vient d'être fermée par décision épiscopale, la paroisse n'a plus de prêtre.


On sait les raisons qui ont containt l'Evêché à prendre une aussi grave détermination. Avant de donner un successeur à M. l'Abbé Lebourg, parti pour raison d santé, l'Administration diocésaine réclamait de M. le maire une démarche auprès de M. l'Instituteur pour que celui-ci retirât de son école les manuels condamnés.


Cet appel, maintes fois réitéré, n'a pas été entendu.


C'est pourquoi, dimanche dernier, M. le chanoine Divetain, curé de Brix, est venu au nom de Mgr l'Evêque, annoncer aux habitants qu'il n'y aurait plus désormais,dans l'Eglise de Sottevast, ni messe dominicale, ni cérémonies du culte, à part les baptêmes, mariages et inhumations.


Le Saint Sacrement fut retiré du tabernacle, l'autel dépouillé de ses ornements. L'impression produite a été grande. Lorsque M. le curé de Brix abaissa la lampe du sanctuaire, pour l'éteindre, en signe que le Maître ne résidait plus là, il y eut un long frisson: on vit des hommes pleurer.

 
 
     
 

La population foncièrement chrétienne, est outrée contre le maire et l'instituteur, sur qui retombe toute la responsabilité.


Avec le bien spirituel des âmes, c'est l'intérêt général de la commune qui est en jeu.


Les conseillers municipaux l'ont bien compris: eux veulent énergiquement un prêtre. Ils l'ont montré dimanche matin par un acte tout à leur honneur.


Tous, l'adjoint en tête, se sont réunis dans la salle de la mairie, malgré les efforts du maire pour empêcher cette réunion; et là, d'une voix unanime, ont émis contre celui-ci et le maître d'école un vote de blâme.


Ils ont d'ailleurs obligé l'institeur-secrétaire de mairie à inscrire sur le registre municipal, le procès-verbal de leur séance, signé par eux.


Aussi, plus tard, quand la postérité ouvrira les archives de la mairie elle y lira, selon l'expression typique d'un habitant qu'en l'an 1914, le Bon Dieu a té chassé de Sottevast par la faute d'un maire qui s'appelait M. Lelong et d'un instituteur du nom de M. Jamard.

 
     
 

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  SOTTEVAST
  CC 42.11 COEUR DU COTENTIN
   
  LA GARE DISPARUE DE SOTTEVAST
         
 
 
 

Sottevast gare, CPA collection LPM 1900


Mise en service 17 juillet 1858

Fermeture dans les années 1990

Ligne Mante-la-Jolie - Cherbourg

Ligne Coutances - Sottevast (fermée)

 

Situation ferroviaire

 

Établie à 49 m d'altitude, la gare de Sottevast était située au point kilométrique (PK) 352,266 de la ligne de Mantes-la-Jolie à Cherbourg, entre la gare ouverte de Valognes et la gare fermée Couville. C'était une gare de bifurcation, extrémité de la Ligne de Coutances à Sottevast (fermée).

 

Histoire

 

La station de Sottevast est mise en service le 17 juillet 1858 lors de l'ouverture de la section de Caen à Cherbourg par la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest. Elle est située à proximité immédiate du bourg centre de cette commune de 922 habitants. Il s'agit d'une station de troisième classe ayant coûté 38,374 francs comprenant notamment, un bâtiment voyageurs, un cabinet d'aisances, une lampisterie et un hangar à marchandise.

 

Sottevast devient une gare de bifurcation le 27 janvier 1884 avec la mise en service de la ligne de Coutances à Sottevast qui va permettre des relations de Cherbourg à Coutances et Avranches, via Sottevast.

 

En 2010 l'ensemble des bâtiments a disparu il ne reste que quelques mètres des anciennes barrières, ils clôturent un espace qui ne comporte plus que de l'herbe folle à proximité des deux voies électrifiées de la ligne.

 
     
 

La gare en 1900, CPA collection LPM 1900

 
     
 

Coupe géologique de la tranchée entre Sottevast et Martinvast