VALOGNES
  CC 42.09 COEUR DU COTENTIN
   
  Hôtel Marnière de Sainte-Honorine

1, rue Henri Cornat et 7, place du Château

     
 

Stéphanie JAVEL

Julien DESHAYES, 2004

closducotentin.over-blog.fr

 

Par acte du 31 décembre 1757, Louis Marnière de Sainte-Honorine, curé de Valognes, vendait à Guillaume Leballois un terrain situé à l'angle de la place du château et de la rue Thurin (actu. Henri Cornat), moyennant une rente de 31 livres 50 sols.

 

Les immeubles édifiés sur ce terrain par M. Leballois passent par héritage à sa fille, Mme Legoupil, née Leballois, puis à la fille de cette dernière, Mlle Pauline Legoupil, qui épousa Julien de Clamorgan.

 

 

Hôtel Marnière de Sainte-Honorine

 
         
 

L'aile donnant sur la place Henri Cornat apparaît sur le plan Lerouge de 1767, dans une zone partiellement soumise à alignement. L'édifice est également documenté par plusieurs plans de la place du château, dressés dans le cadre des projets d'aménagement urbain entrepris au cours des années 1770. Il figure également en élévation sur une vue de la place du château antérieure à la Révolution française.

 

Un plan de 1775 indique notamment que cette demeure, appartenant alors au sieur Legoupil, avait été "bâtie depuis peu et sur un plan qu'on lui avoit donné". Il semble donc que le commanditaire se soit conformé aux plans exécutés par les ingénieurs du roi pour l'aménagement de la nouvelle place. La baie d'axe de la façade donnant sur la place du château porte la date de 1760.

 
         
 

 L'observation du bâtiment, et en particulier de la façade arrière sur jardin, permet de déceler la trace d'une structure, vraisemblablement antérieure à la seconde moitié du XVIIIe siècle, remaniée et intégrée au bâtiment actuel. L'édifice, endommagé lors des bombardements américains de juin 1944 a été restauré après guerre.

 

L'édifice est constitué de deux ailes perpendiculaires délimitant une cour intérieure.

 

Le corps de logis donnant sur la place du château est édifié sur un niveau de sous-sol voûté à usage de cave, supportant un rez-de-chaussée surélevé abritant les pièces de service et un étage carré.

 

La travée centrale est occupée par un escalier tournant à mur d'échiffre. L'aile donnant sur la rue Henri Cornat est précédée d'une petite cour plantée d'arbres.

 

Sa façade se signale par l'alternance irrégulière des baies du rez-de-chaussée, traitées en grandes ouvertures, à la manière de devantures de boutiques, ou en fenêtres étroites. Sur les deux façades, les baies du rez-de-chaussée et les fenêtres pendantes de l'étage en surcroît sont couvertes d'arcs segmentaires, tandis que les baies de l'étage carré sont à linteau droit. Ce traitement différencié des baies de l'étage et du rez-de-chaussée est une constante des demeures valognaises du XVIIIe siècle. Un bandeau horizontal court à hauteur d'assise des baies de l'étage. Tandis que la façade donnant sur la place est recouverte d'un enduit, la façade sur rue présente un parement en pierre de taille calcaire.

 

 

Vue animée de la place

du château de Valognes, vers 1780

 

 

L'hôtel Marnière de Sainte-Honorine.

Détail d'un plan d'aménagement de la place du château levé vers 1771-1775