VALOGNES
  CC 42.09 COEUR DU COTENTIN
   
  L'hôtel DORLEANS  12, rue Alexis de Tocqueville
     
 

Stéphanie JAVEL

Julien DESHAYES, 2004

closducotentin.over-blog.fr

 

Cet hôtel fut acheté le 2 septembre 1807 à Augustin Anne Mesnil, par Victor Guillaume François Dorléans. La famille Dorléans, qui a laissé son nom à la propriété, était une famille d'avocat bien implantée dans la région de Saint-Sauveur-Le-Vicomte et de Valognes sous l'ancien régime. Né en 1763, François Dorléans était licencié en droit depuis 1785 et fut nommé procureur impérial en 1811, puis président du tribunal de Valognes le 3 mars 1819.

 

La propriété, déjà visible sur le plan Lerouge de 1767, présente en façade une date portée de 1725, indication probable de sa date d'achèvement. Elle est également représentée sur tous les projets de place royale des années 1770-1780 et ne semble pas avoir subi de transformations importantes depuis le milieu XVIIIe siècle. Cet hôtel, implanté en léger retrait de la place du château a été amputé d'une partie de son jardin lors du percement de la rue du Dr. Lebouteiller, créée lors des aménagements urbains de la Reconstruction.

 

 

L'hôtel Dorléans, façade sur rue

 

 
         
 

La façade sur rue, édifiée en pierre de taille calcaire, se compose de trois travées délimitées aux angles de l'édifice par des chaînes en bossage. Les baies du rez-de-chaussée ont un linteau cintré et celles du premier étage sont à linteau droit. Les appuis des fenêtres du premier étage sont reliés entre eux par un bandeau horizontal continu, et sont également rattachés aux linteaux des baies du rez-de-chaussée par de petites bandes verticales. L'axe de la travée centrale est souligné à l'étage par une porte fenêtre avec balcon à garde-corps en fer forgé, soutenu par deux grosses consoles à volutes.

 

La toiture à pans brisés est agrémentée de trois lucarnes éclairant les combles. La façade sur jardin, traitée en simples moellons, est adossée d'un corps de maçonnerie saillant coiffé en pavillon, abritant l'escalier et des réduits de desserte. Le grand portail à décor bossages donnant accès au jardin depuis la rue du Docteur Lebouteiller, constitue une adjonction récente.

 
         
 

L'hôtel Dorléans figure sur une gravure de Félix Buhot datée de 1879-1880 environ.

 

Acte de vente du 2 septembre

 

« Augustin Anne Mesnil, médecin, a vendu à Victor Guillaume François Dorléans, juge au tribunal de première instance de Valognes, un corps de logis appartenant audit sieur Mesnil, place du château, composé de cave, salle, cuisine, chambres, cabinets, greniers, hangars, appentis le tout de fond en comble, cours, les jardins derrière et à côté dudit corps de logis, s’étendant derrière les maisons de plusieurs voisins et ayant ouverture dans la rue du Bourg Neuf, y compris trois autres appartements dont une salle sur le bord de la place, les deux autres adossés contre le pignon de l’ouest dudit corps de logis, lesdits trois appartements venant de la famille Laisné, le tout tenant au devant à la palce du Château à l’un des côtés les mineurs Gouin de l’autre, aux héritiers Laisné, le sieur Houellebecq, prêtre, à la rue du Bourg Neuf, à l’Evesque, menuisier…. 9 000 francs »

 

(ADM, 5 E 15146, fol. 152).

 

 

"La maison Dorléans"

par Félix Buhot, vers 1880