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Stéphanie JAVEL Julien DESHAYES, 2004 closducotentin.over-blog.fr
L'hôtel de Carmesnil appartenait à la fin du XVIIe siècle à Barbe Martin, dame d'Armanville. Par héritage, la propriété se transmet ensuite à Jean-René de Cussy, seigneur d'Armanville, puis à Jean-Gabriel de Cussy. Entré en possession de Jean-Antoine de Beauvalet, seigneur de Durécu, l’hôtel fut revendu en mai 1757 à Charles-Jacques-Michel d'Auxais, sieur de Sainte-Marie |
Hôtel dit de Carmesnil, façade antérieure | |||||||||||
Puis à nouveau cédé par ce dernier, le 4 février 1758, à Messire Philippe-Antoine-François de la Motte-Ango, seigneur et patron d'Anneville, Hémévez et autres lieux.
Le 18 décembre 1767, François de la Motte-Ango cédait l'hôtel à Messire Thomas-Hervé de Béatrix, écuyer. Après le décès celui-ci, sa veuve et ses fils revendirent en février 1784 la propriété à Guillaume Bernard, sieur du Chesne, conseiller du roi au baillage de Valognes. Décédé le 22 novembre 1831, Guillaume Bernard transmet en héritage l'hôtel à mademoiselle Antoinette-Marie Dubourdieu qui en fait à son tour hériter mademoiselle Florentine-Rosalie-Honorine Huel-Cabourg. Le 8 janvier 1832, cette dernière revend son bien à Monsieur Louis-Charles de la Motte-Ango, vicomte de Flers. La demeure est ensuite cédée par les héritiers du vicomte à Louis-Auguste Blanche, qui la vend à son tour, le 24 décembre 1836, à Antoine-Emilien baron Gay de Taradel. Le 13 mai 1837, l'hôtel de Carmesnil entre en possession de Arsène-Maurice le Mouton de Carmesnil, qui lui a laissé son nom. Entre la fin du 19e siècle et le début du 20e siècle, la propriété abrite la distillerie Duchemin, fabriquant de liqueurs et d'eau de vie de cidre, qui y emploie jusqu'à une centaine d'ouvriers.
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L'hôtel de Carmesnil, implanté en bordure d'un vaste parc boisé, est constitué d'un corps de logis de plan rectangulaire à mur pignon sur rue. La comparaison entre le plan de Lerouge de 1767 et le plan de Valognes de 1880 montre que la propriété a été amputée d'une aile en retour et d'une partie de son jardin, lors du tracé de la nouvelle route de Bricquebec. Le corps de logis, dont la construction initiale se situe vers le milieu du XVIIe siècle, a été remanié au XVIIIe siècle par l’insertion de la travée centrale et une reprise des ouvertures.
Il en résulte une façade ordonnancée organisée autour d'un faux avant-corps central, large d'une travée unique, appareillé en pierre de taille et intégrant en partie haute une fenêtre de comble logée sous un fronton triangulaire. La corniche à modillons qui court au niveau des sablières constitue un vestige de l'édifice du XVIIe siècle. La porte d'entrée principale, intégrée à l'avant-corps central, est desservie par un escalier extérieur en fer-à-cheval. A l'étage, une porte-fenêtre ouvre sur un balcon à garde-corps en ferronnerie, soutenu par des consoles en volutes. |
Etiquette commerciale des distilleries Duchemin, où figure l'hôtel de Carmesnil | |||||||||||
Les niveaux supérieurs de la façade principale sont intégralement recouverts d'un enduit, tandis que l'étage de soubassement et la façade postérieure sont traités en moellon apparent.
Les bâtiments de l'ancienne distillerie, situés sur l'arrière de la propriété, sont aujourd'hui désaffectés. Le parc a conservé un canal long d'une soixantaine de mètres bordé de part et d'autre par une large promenade et un pavillon de jardin datant du XVIIIe siècle.
L'organisation des bosquets et des jardins a été mis au goût du jour au début du XIXe siècle dans le style paysager et romantique. De nombreux arbres ont été plantés autour d'une vaste pelouse ondulée masquant en partie l'hôtel, que l'on découvre entre les frondaisons. Le canal a été agrémenté d'une île plantée de deux cyprès chauves. Un jardin potager occupe une partie des anciens parterre | ||||||||||||