VALOGNES
  CC 42.09 COEUR DU COTENTIN
   
  L'hôtel DE BLANGY  53-55, rue de Poterie
     
 

Stéphanie JAVEL

Julien DESHAYES, 2004

closducotentin.over-blog.fr

 

En 1670, Jean Marmion obtient en héritage de Pierre Huel une propriété sise paroisse d'Alleaume, comprenant un jardin potager et une maison.

 

En 1683, une portion de cette propriété, constituée d'un jardin de 20 perches, est vendue par les héritiers de Jean Marmion à Antoine Le Conte de Soigneuze, qui entreprend sur ce terrain la construction de l'hôtel.

 

 

Hôtel de Blangy, aile nord, façade sur cour

 
         
 

Ce premier édifice, formé "de maisons, mesnages, cours et boelles et issues tant basties en leur intégrité que ce qui reste à bastir sur les portions de terre servantes autrefois à usage de jardin potager" est revendu dès 1706 à Joseph de Sainte-Mère-Eglise. L'année suivante, ce dernier acquière également de la famille Marmion la portion de propriété restante, où subsistait une ancienne maison de pierre. Charles de Sainte-Mère-Eglise continue sur ce terrain la construction de l'hôtel, probablement en l'augmentant de l'aile orientale, donnant sur la rue de Poterie. Cette aile conserve sur une pièce de la charpente une date portée de 1743, indicative de son achèvement. L'ensemble ainsi constitué est revendu en 1764 à Marie Catherine de Hennot d'Arreville, veuve de Jean Charles de Crosville. Il comprenait alors un important corps de logis consistant, entre autre, en plusieurs salles et chambres ainsi que des écuries et remises. Un plan de la rue de Poterie datant de 1768 (plus fiable que le plan Lerouge de 1767) en montre le plan-masse, formé de l'aile sur rue et d'une première aile en retour, flanquant la cour du côté nord. L'année suivante, Louis René de Crosville augmente encore la propriété d'une nouvelle portion de terrain. Comme l'atteste un acte de vente de l'an 8, c'est cette extension qui permettra la construction de l'aile sud, marquant l'achèvement de l'édifice. Au début du 19e siècle, l'hôtel entre en possession de Sophie de Hennot, épouse de Maximilien de Blangy, qui lui laissera son nom et y hébergera le Duc de Berry, le 14 avril 1814.

 

Le corps de logis principal de l'hôtel de Blangy développe sur la rue de Poterie une longue façade, très sobrement traitée. Le rez-de-chaussée, ayant peu d'ouvertures, se distingue du premier étage éclairé de hautes baies coiffées d'un linteau cintré. Une porte cochère, coiffée côté rue d'un arc en plein cintre, donne accès à une cour pavée, resserrée entre les deux ailes formant retour sur la façade arrière, et le mur de soutient du jardin en terrasse. Le corps de logis se compose de six travées et de deux niveaux d'élévation séparés par un bandeau horizontal. Les fenêtres du rez-de-chaussée, couvertes d'un simple linteau droit, se distinguent des baies à linteau cintré de l'étage noble. Des lucarnes éclairent les combles. Les ailes nord et sud, très semblables, s'organisent autour d'un faux avant-corps central, large d'une travée unique, encadré de chaînes d'angle et surmonté d'un fronton triangulaire avec pierre armoriale en attente. La porte d'entrée des deux avant-corps est coiffée d'un arc en anse de panier. Le mur de soutènement du jardin en terrasse, agrémenté d'une balustrade classique, se signale par son décor de chaînes en bossage.