VALOGNES  
  CC 42.09 CA DU COTENTIN  
     
  EGLISE SAINT-MALO
 
         
 


Eglise paroissiale Saint-Malo Collection LPM CPA

 
     
 

Quelques notes sur Valognes

par Abbé J.L. Adam 1905

 

Eglise Saint-Malo. — L'église paroissiale de Saint-Malo de Valognes est sans contredit le principal monument de cette ville. Ce curieux édifice a été reconstruit, dans son ensemble, dans le courant du XVe siècle ; et, dans ce travail, on a eu soin d'utiliser les constructions antérieures.

 

Les deux tours se marient bien l'une avec l'autre et offrent de tous côtés un aspect des plus agréables ; sans être aussi élancées que celles du XIVe siècle, elles sont plus chargées d'ornements.

 

La tour carrée qui s'élève au-dessus du collatéral septentrional est la plus ancienne. Elle rappelle la seconde moitié du XVIe siècle. La partie supérieure de la flèche octogonale qui la surmonte a été refaite en 1866. Elle ne manque pas de hardiesse. Sa hauteur est exactement de 47 mètres . Dès l'an 1574, cette tour possédait cinq cloches qui furent refondues en 1712. « Ces cloches, disait de Hesseln, sont le chef-d'oeuvre du sieur Jonchon, de Villedieu. Elles sont parfaitement d'accord, et le carillon passe pour être ce qu'il y a de plus parfait en ce genre dans toute la province». La grosse cloche, qui existe encore, pèse au moins 2250 kilos. Ses deux compagnes, fondues par M. Havard en 1869, pèsent, l'une 1890 kilos. et l'autre, 1374 kilos.

 

La lanterne qui s'élève sur le milieu de l'église fut commencée en 1604 et terminée vers 1615, par Hamon Drouet, « maistre masson de la tour», d'après le plan d'un maçon d'Amblie près de Caen, sous l'habile direction de Robert Gourrault, avocat à Valognes, allié à la famille Abaquesné de Parfouru, auquel la charge de premier marguillier fut confiée jusqu'à l'achèvement de la tour. D'après l'antiquaire anglais Parker, cette tour, dite tour Goron, qui a la forme d'une poire, serait peut-être la partie la plus curieuse de l'église. « Les dômes gothiques du XVe siècle en Italie, dit-il, sont des monuments des plus remarquables, et l'architecte du Cotentin, qui a eu le courage d'en bâtir un à Valognes,mérite toute notre approbation ».

 

A l'extérieur, cette coupole de style Renais-sance n'est pas en harmonie avec le style général de l'église. Mais, à l'intérieur, le dô-me garde le style du monument, malgré la diversité des détails. Les piliers des grandes arcades, sur lesquels il repose, présentent des faisceaux sans chapiteaux et des lignes prismatiques au sommet comme à la base. On y retrouve des chapiteaux qui suppor-tent les nervures de la voûte, et qui sont une réminiscense du XIVe siècle, tandis que leur foliation est une imitation qui déno-te le savoir faire du XVe. Cette élégante lanterne, établie dans de belles proportions, est, croyons-nous, unique en France en son genre.

 
         
   

Le portail situé à l'Ouest est remarquable avec ses colonnes annelées, son accolade, ses figures d'animaux, ses ciselures, ses festons et ses beaux feuillages. Il est certai-nement du XVe siècle. Ce beau porche est décoré de vantaux sculptés de la Renais-sance qui représentent la Transfiguration et l'Ascension de Notre Seigneur. On voit dans un manuscrit de Guillaume Lapierre de Lacour, de 1705, le plan de ce portail. Dans la légende explicative, il est dit : « 1° Sur la frise en escul ture gothique sont représen-tés dans un paysage deux éléphans portant deux châteaux, l'arbre généalogique de la Sainte-Vierge ; le tout si détruit et fracassé par les gens de religion, — les Huguenots — qu'il n'en est pas resté un morceau dans son entier ; 2° dans un angle enf oncé à

droite de la grande porte, du côté de l'épitre, se voit la place et la reproduction grossière de la statue de l'architecte Hally Berghot, lequel, tenant un plom en sa main, tomba du haut d'une des tours et se cassa le col ; en mémoire de quoy, son compagnon, qui acheva l'édifice, luy fit et plaça cette estatue ».

 

A l'extérieur de l'église, les contreforts sont tantôt simplement adossés aux murailles et tantôt surmontés de clochetons ; ils suppor-tent des arcs-boutants et donnent naissan-ce à des gargouilles. Au-dessus de la nef et des bas-côtés, règnent des balustrades formées de lignes ondulées et ornées, à la partie inférieure, d'une guirlande de feuillages que terminent, en général, des figures d'animaux plus ou moins grotesques, sur-tout au midi. Les fenêtres du choeur avec accolades et ornées de choux frisés, les crosses végétales des pinacles et la balus-trade qui entoure les combles, indiquent partout le XVe siècle

 

La petite porte latérale au nord-ouest, près du portail, mérite une mention spéciale. Ses pilastres cannelés, son fronton semi-circu-laire orné de gracieuses cornes d'abondan-ce indiquent suffisamment qu'elle remonte à l'époque de la Renaissance.

 

Pénétrons dans l'intérieur de l'église. La nef est tout entière de la dernière partie du XVe siècle. Ses colonnes sans chapiteaux res-semblent à celles de Saint-Pierre et de Saint-Nicolas de Coutances, et sa balus-trade rappelle le style prismatique du Mont Saint-Michel. Les colonnettes, les arcades et les arêtes des fenêtres rappellent aussi la fin du XVe siècle.

 

Abside de l’église Saint Malo

Collection CPA LPM 1908

 

Abside de l’église Saint Malo

Photo @Balade en Cotentin 2008

 
         
 

Le transept, le choeur et ses collatéraux remontent à une époque plus reculée. La chapelle du sud fut fondée avant 1380, par Jean de La Haye, écuyer, sieur de Sotteville ; les retombées des voûtes reposent sur les symboles des quatre évangélistes ; celle du nord fut fondée par Raoul Ozouf, en 1362 : jolies figurines d'anges (XVe siècle) à la retombée des voûtes ; beaux vitraux, au chevet de ces deux chapelles, par Lorin, de Chartres.

 

Il paraît hors de doute que ce fut par le choeur que l'on commença la reconstruction de l'église actuelle  

 

Néanmoins cette partie de l'église a reçu des retouches si considérables au XVe siècle, — ou plus tard dans le goût du XVe siècle, — que l'on serait tenté, à première vue, de la croire tout entière de cette dernière époque. Les bases prismatiques des colonnes, la foliation des chapiteaux, les nervures angulaires, les balustrades flamboyantes encorbellées, moins élevées que celles de la nef, les feuilles de chou, de chardon, de houx remplaçant la magnifique corbeille du chapiteau des XIIIe et XIVe siècles, les clefs de voûte allongées en cul-de-lampe, les meneaux et les tympans des fenêtres, ainsi que la saillie du pourtour, tout annonce le XVe siècle.

 

Les boiseries de l'église de Valognes sont fort remarquables.

 

La grille en bois sculpté, ornée de panneaux à sujets d'ornement et qui sépare le choeur des collatéraux, est du XVIe siècle, probable-ment de 1506, époque à laquelle Richard Peschard donnait à l'église : « 50 livres tournois pour faire une librairie, et 24 volumes de livres, le lutrin et les formes de la dite église, avec deux volumes de la Bible en parchemin, une vitre au choeur de la dite église et plusieurs autres dons ». Cette boiserie a sans doute le double défaut d'être sans aucun rapport avec le style ogival de l'église, et de manquer de tout caractère religieux ; mais, considérée en elle-même et au point de vue de l'art, elle a beaucoup de mérite, et, malgré les nombreuses détériorations que le temps et la Révolution lui ont fait subir, elle est fort appréciée par les connais-seurs.

 
         
 

La grande boiserie du sanctuaire, derrière le maître-autel, est du XVIIIe siècle. Elle porte, avec elle sa date et le nom de ses auteurs.

 

On lit, en effet, sur l'un des rayons de la gloire, à gauche : « En 1720 Les Gendres me fecerunt ». Ces artistes valognais ont repré-senté dans la partie supérieure le mystère de la Sainte-Trinité. Détail curieux : le triangle a la pointe en bas ! Au-dessous, à droite et à gauche, on voit les instruments de la passion du Sauveur, les symboles eucharistiques et les divers instruments de musique religieuse. Les deux L enlacées et en regard l'une de l'autre rappellent que le Roi était patron de l'église Saint-Malo. Malgré la supériorité relative des sculptures de la boiserie du choeur, la boiserie du sanctuaire ne laisse pas que d'être très digne d'intérêt pour son caractère religieux, son importance et son aspect vraiment monumental.

 

A voir encore dans l'église, bas-côté gauche ou nord, chapelle de la 2e travée (chapelle du Saint-Sacrement) : sur l'autel, Cène peinte en 1809, d'après Ph. de Champaigne, par L. Goubert, de Valognes ; Vierge Miséricordieuse grande toile par Laynaud, 1853 (don de l'Empereur). Le beau vitrail de l'autel du Sacré-Coeur, près la porte de la sacristie, par Champigneulle, représente un miracle arrivé sur la place du Château, lorsque le V. P. Eudes prêchait la mission de 1643, pendant un orage d'une violence inouïe.

 

Au-dessous de l'arc triomphal actuel, sculpté par Fréret et datant de 1812, il y eut autrefois, de 1605 à 1727, un jubé ou « pupitre sur la porte du choeur », sur lequel montaient les ecclésiastiques chargés de chanter les leçons de l'Office et l'Évangile. « Le 11 juillet 1846, M. de Bernières, curé, fit placer dans le choeur un leutrin donné par M. Atyer, seigneur de Mémons, qui lui avait cousté pour matière de fer et façon 315 livres ; leutrin fait par Jean-Baptiste Choisnel, demeurant à Valognes, rue de Poterie ». Ce magnifique lutrin, malheu-reusement mis au rancart, porte encore la date de 1746.

 

Le sanctuaire et le choeur furent pavés, le premier en marbre, le second en pierre d'Échaillon en 1868, sous la direction de M. Barthélemy, architecte de Rouen.

 

En 1727, Mgr de Matignon visita l'église Saint-Malo, du 7 au 19 mai, en présence des 40 prêtres et des 15 diacres, sous-diacres et acolytes du lieu.

 
   
   

Portail de l’église Saint Malo

Collection CPA LPM 1908

 
       
     
   

Le cœur de l’église Saint Malo

Photo @Balade en Cotentin 2008

 
         
 

Il ordonna le nivellement et le pavage des nefs. Une quittance, faite le 18 février 1757 pour une partie de la fourniture du pavé et de la pose, nous apprend que les cent pieds de carreau se payaient alors 17 livres, plus 3 livres pour le placement. Ce pavé fut fourni par un nommé Thomas Fenard et posé par François Gallet, l'un et l'autre d'Yvetot. S'ils travaillaient aujourd'hui, feraient-ils la même besogne pour 20 livres ?

 

La chaire fut confectionnée et sculptée, en 1829, par les sieurs Caillet et Fréret, de Cherbourg, moyennant la somme de 3.000 francs.

 
         
   
 

Stalles du coeur de l’église Saint Malo Collection CPA LPM 1908

 

Les boiseries du coeur de l’église Saint Malo Collection CPA LPM 1908

 
         
 

Plan de l’église Saint Malo

 

LÉGENDES

 

1. Autel Saint-Sébastien.

2. Autel Saint-Jean-Baptiste, 1364 à 1699.

3. Autel Saint-Michel ; Saint Vincent ; Saint-Laurent et Saint-Eloi.

4. Autel Saint-Pierre jusqu'en 1727.

5. Autel du Saint-Sacrement dès 1478. La chapelle lut construite de 1698 a 1730.

 
         
 
 

6. Auto1 Saintatienne dès 1591.

7. Maitre-autel dédié à Saint Mslo et primitivement peut-ëtre à la SainteTrinité.

8. Autel Saint-Nicolas jusqu'en 1794.

9. Autel Notre-Notre-Dame jusqu'cn 1794.

10. Autel Saint-Siméon dès 1530 à 1727.

11. Autel Sainte-Cécile jusqu'en 1727.

12. Autel de Notre-Dame de PitiB, puis de Notre-Dame du Rosaire depuis 1607, enfin de Saint- François d'Assise depuis 1840.

13. Autel de l'Annonciation, dès avant 1434; autel Saint-Gabriel,

Ecce homo, du Sacré-Coeur, puis de la Sainte-Vierge.

14. Autel Saint-Cosme et Saint-Damien juaqu'en 1727.

15. Autel Sainte-Anne. La cha-pelle voisine dédiée à la Sainte Vierge avait été construite en 1734 ; elle fut démolie en 1842.

16. Autel Saint-Adrien jusqu'en 1727.

17. Autel du Saint-Sépulcre de 1532 à 1718, au moins.

     
 
 

L'orgue, fourni en 1844 par la maison Doublaine-Collin, coûta 19.000 francs. Il a été restauré avec une perfection absolue, par M. Debierre, de Nantes, en 1896, moyennant une somme de 15.600 francs. Le nombre des jeux a été porté de 21 à 26, et celui des tuyaux de 950 à 1508. L'étendue du clavier de récit a été augmentée et portée de 37 notes à 54 pour une certaine partie des jeux et à 42 pour les autres jeux. L'étendue du clavier de pédales a été également portée de 18 notes à 30, et les pédales de combinaisons mises en rapport avec la nouvelle combinaison des jeux.

 

La sacristie basse, avec son pilier unique supportant les arceaux de la voûte sous le maître-autel, mérite une visite.

 

Autrefois, avant l'édit royal de 1776, beaucoup de personnes recherchaient le privilège de se faire enterrer dans l'église. On voit aux archives de l'Hôtel de Ville un plan général de l'intérieur de l'église paroissiale, dressé en 1760, avec le tracé des allées et des deux cent soixante-douze tombes qui devaient servir pour les inhumations futures. On voit encore dans l'église quelques inscriptions funéraires. La plus curieuse est en majeure partie cachée par le dossier du trop modeste banc d'oeuvre actuel, confectionné vers 1810 par le menuisier Surcouf. Voici la traduction littérale de cette inscription gothique (conservée par Mangon du Houguet), gravée en l'honneur du vénérable M. Binguet qui fut, pendant quarante ans, vicaire à Valognes et qui mérita par ses vertus et ses bienfaits de donner son nom à une des rues de la ville. « Maître Guillaume Binguet, prêtre, ayant bien mérité de tout ce qui touche au ministère ecclésiastique, éminent par la sagesse de sa vie et la gravité de ses moeurs, se conciliant la faveur universelle, ayant, pendant quarante ans, rempli religieusement les fonctions de vicaire dans cette église, préoccupé même des intérêts de l'avenir, a donné une custode d'argent doré. Il a fondé XVIII sermons, aux jours solennels. Il a disposé les choses de manière à ce qu'on fasse perpétuellement, tous les ans, l'office du Saint Nom de Jésus, et beaucoup d'autres oeuvres pieuses concernant la gloire d'un si grand Nom et l'honneur de la maison de Dieu. Mort dans une heureuse vieillesse, devant vivre à tout jamais dans nos souvenirs, il a été inhumé là, le VIII (lisez : le 6) des ides d'avril, l'année MDLXX ».

 

A l'entrée de la chapelle des fonts (dite du Saint-Sépulcre depuis 1532 jusque vers 1720, et depuis lors chapelle Saint-Adrien) l'inscription suivante sur une pierre gravée dans la muraille : « Ci-devant gisent les corps de honnestes personnes Jehan Abacquesné, bourgoys de Vallon et de Agnès Gamas, sa femme. Le dict Abacquesné est décédé le dix-neuvième jour d'avril mil cinq centz iiii vingts et ung (1581) et la dicte Agnès décéda le VIe jour de octobre l'an mil cinq centz iiii vingts et dix-sept (1597). Dictes Pater noster et Ave Maria pour leurs âmes que avecqs Dieu soit ». Dans la chapelle du transept sud (chapelle de l'Annonciation, de SaintGabriel, de l'Ecce homo, du Sacré-Coeur et enfin de la Sainte-Vierge), on lit sur le mur près de la piscine : « Cy-dessoubs prez et joignant ce banquet et lavataire (banquette et piscine) gisent honorables personnes Rogier Dumaresc, escuier, et la Damoiselle sa femme et aultres leurs prédécesseurs. Lequel escuier décéda le XVIIIe jour de may l'an de grace mil iiii cc iiii XX XIII (1493) et la dite femme le XXIIIe jour d'avril mil iiii cc iiii XX huit (1488). D. L. F. P. A. (Dieu leur fasse pardon. Amen) ».

 

Dans la chapelle Saint-François (de Notre-Dame de Pitié, jusqu'en 1605, et de Notre-Dame du Rosaire jusqu'en 1840), on lit, 1° sur une pierre du mur : « Cy devant gisent les corps d'honorables personnes Giles Jouaudin... » ; 2° sur une pierre tumulaire : « Cy-gist..., con seiller du Roy, lieutenant général civil et criminel du baillage d'Alençon... » ; 3° sur une autre pierre : « Cy-gist l e corps... Con. du Roy... esleu en l'eslection de Vallongnes, décédé le 11 may... Priez Dieu pour son âme » ; 4° enfin, au tour d'une autre pierre tumulaire est gravée l'inscription suivante : « Cy est inhumé honorable homme maistre Jean Barbou, vivant advocat sieur de Laruenie, père de maistre François Barbou, sieur du Vivier, conseiller du Roy, elleu à Vallon. Lequel décéda le 12 novembre 1637. Priez Dieu pour luy ».

 

Jusqu'en 1768, l'église s'élevait entre deux cimetières : le petit cimetière, au midi, et le grand cimetière, au nord. Ce fut dans ce dernier, près de la porte située au pied de la tour des cloches, que fut inhumé, le 2 avril 1733, Louis Le Vavasseur de Masseville, de Montebourg (?), l'auteur de l'Etat géographique et de l'Histoire de la Normandie.

 

En 1580, l'église Saint-Malo de Valognes fut érigée en Collégiale, c'est-à-dire qu'elle reçut le privilège d'avoir un chapitre ayant les mêmes honneurs et les mêmes charges que les chapitres des cathédrales, composé du curé, de douze chanoines et de deux maîtres d'école également chanoines. Cent dix-sept ans après, il s'éleva des difficultés sur des questions de cérémonial entre le chapitre de la collégiale et l'évêque de Coutances ; l'affaire fut portée devant le Parlement de Rouen, qui, par arrêt du 21 janvier 1698, supprima la collégiale de Valognes

 

Panorama sur l’église Saint Malo,pris de l’hôtel de Beaumont  Collection CPA LPM

 
     
 

 
 

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